One Woman army !
Anémone D. Victory
Je lâche instantanément ma prise pour glisser le long de la paroi afin d’atteindre le sol le plus rapidement possible. Mais je ne suis pas assez rapide, Siper s’écrase sur le sol d’un coup, dans une large éclaboussure de boue, d’un craquement sinistre et d’un hurlement strident. Mon visage est soudain parcouru de frissons d’angoisse, si bien que tous les bruits autour de moi semblent avoir laissé place à ma respiration haletante. J'accourt à ses côtés, de même que Tesch et Dantez. Mon sergent est sur le sol et se tord de douleur, de même que sa jambe droite qui à pris en un instant un angle anormal. Il souffre, je le vois, je l’entends. Il hurle, il pleure, personne ne comprend. Au loin, le bruit des corbeaux nous prévient, nous sommes repérés. C’est évident. Les pas pressés des bandits vient s’ajouter au croassement sinistre des oiseaux et des larmes de Siper. Je serre les dents, je ne dois pas flancher. J’aimerais rester à ses côtés, l’évacuer, lui dire que tout va aller et lui fixer la jambe, mais si je fais ça, toute l’opération, tous mes camarades, tout sera en péril. Je suis un lieutenant, je dois agir en tant que tel, c’est ce que le commandant attends de moi, non, c’est ce que toute la marine et tout les gens que j’ai décidée de sauver attendent de moi. Je prends une grande respiration qui se transforme en déglutissement.
Tesch ! Tu t’occupes de Siper, tu t’es notre meilleur médecin. Tu le mets en sécurité et tu restes dans la ligne de mire de Robol. Toi Dantez, faut que tu me fasse tomber cette seconde entrée, les brigands doivent pas s’enfuir, il en va de la paix de Solbay.
Et … et vous lieutenant ? me demande-paniqué ce dernier.
Un sourire se dessine sur mon visage car, même si le ciel est de jais, mes hommes ont besoin d’une lueur dans le ciel, que dis-je, d’une étoile pour les guider !
Moi ? Je suis le lieutenant D. Victory, et je vais tenir cette porte avec tout mon corps et toute mon âme ! Oh, et si je suis pas revenue d’ici trente minutes, dites à Cadona de prévenir le commandant, ils sont plus quarante que trente la dedans.
Mon doigt pointe vers le ciel et un clin d'œil, je m’éloigne à toute vitesse. Une demi-heure, c’est ce que je dois tenir.
J’arrive devant l’épaisse porte de bois et de métal qui commence à s’entrouvrir devant moi. A l'intérieur et au sec, une dizaine de loubards, armés de tromblons et de sabres. Le reste ne devrait pas tarder. Pas le temps de réfléchir. J’empoigne les deux grandes poignées et m’empresse de vite refermer au nez de ces criminels. J’entends de la surprise puis rapidement de l’énervement. Ils poussent, ils poussent si fort. Mes pieds glissent sur le sol à mesure que je perds du terrain.
Ah …. Vous êtes en état d’arres…d’arrestation ! Rendez … vous sans faire d’histoire !!!
J’entends des épaules se coller de plus en plus, ce n’est qu’une question d’instants avant qu’ils ne prennent le dessus. Alors si je ne peux pas tenir la porte …
Je prends une profonde respiration avant d’enfoncer mes pieds dans l’eau et de me propulser d’un coup. L’immense portail craque et se prise, faisant tomber cet imposant morceau de bois sur une partie de mes adversaires du jour alors que je me retrouve debout sur les premieres dalles de pierre du château.
Je disais ! Je suis le Lieutenant D. Victory, et vous êtes tous en état d’arrestation ! Tehe ~
Les premières insultes, les premiers coups de sabres et les premiers tirs fusent en même temps alors que je disparaît dans le sol. Je ressors presque instantanément, le poing percutant l’estomac avec violence du premier tirailleur. Le danger, c’est les balles. Mais je ne m’arrête pas ! Dans le même mouvement je m'effondre dans le sol pour continuer à désarmer mes adversaires. Deux, trois, quatres. Plus des armes tombent sur le sol, et plus il en arrive. Entre les épéistes qui sortent leur pistolets de leurs bottes et ceux qui arrivent par les escaliers, ça n’en fini plus. Je tente d’être la moins prévisible possible. Je tombe du toît, sort du sol et attaque depuis tout les angles possibles. Plus rapide, je doit être plus rapide que les balles !!!
Aaaaaaaaah !
J’envois au tapis le premier qui tente de s’enfuir tout en évitant le coup de sabre de son camarade. Tss, ils commencent à comprendre. En plus, les premiers se relèvent. Je suis obligée de reprendre mon souffle en me cachant derrière des meubles qui sont instantanément criblés de balles.
AH !
Une m’érafle l’épaule, ça fait un mal de chien. Mais je ne dois pas m’arrêter. Je replonge ! Pieds bouche ! Poing ventre ! La pièce est totalement remplie d’hommes prêts à me tuer. Allez !!! ENCORE PLUS VITE !!!
Je sors d’un coup du sol en direction du plafond et y enfonce mon bras. La pierre tremble, craque et la poutre cède faisant tomber un morceau du premier étage en bas. Certains bandits se retrouvent ensevelis sous quelques meubles et caisses de l’étage. La visibilité, elle, est réduite ! Quelle aubaine, je dois en profiter !