Blblblblbblblblblbl
Les petites bulles éclatent dans la flaque de bois devant moi. Un bois châtaigne, témoin de longues heures de rapports et de travail administratif qui traitent de blablablabla … Je t’en foutrais de l’administratif. Je relève doucement la tête en soupirant. Dépitée, j'observe avec horreur cet immense tas de papier rempli par mes soins. Dès que je suis commandante, je trouve un lieutenant et je lui force à faire ma paperasse. Certes, la spirale de soumission des lieutenants doit s’arrêter, mais une fois que je ne serais plus commandante. Je me redresse et attrape cette montagne d’au moins cinquante pages pour l'amener à la boîte d’envoi, au cœur du navire. Je fais un pas, puis deux avant de traverser le sol et d’arriver dans la pièce désirée sous le regard surpris et agacé de mes camarades. Sans rien dire, le visage cerné et l’air morne, je pose le dossier dans la boîte. Lorsque mes doigts touchent pour la dernière fois cette engeance du démon, je sens un poids surnaturel quitter mes épaules.

JE SUIS EN VACANCES !!!

Les 1ères et 2èmes classes sursautent et laissent tomber leurs outils, tandis que les autres soupirent. Je n’ai pas le temps de m’enquérir de leur état psychologique. Je saute et attrape la poutre et me hisse dans le plafond pour retourner dans ma cabine. J’attrape mes affaires (déjà prêtes depuis quelques jours déjà). L’excitation monte, je vais enfin revoir les miens, chose qui n’était pas arrivée depuis des années… Alors que mon cœur s’emplit de joie, mon cerveau cherche à imaginer à quoi ressemble ma famille aujourd’hui. Peut-être que les plus vieux ont maintenant du poil au menton ? Cette idée m’arrache un rire bruyant avant que je ne saisisse tous mes effets et ne me dirige vers le pont.

Avant de mettre pied à terre, je souhaite profiter de la brise maritime encore quelques temps. Et quel est le meilleur moyen de profiter de ce que la mer a à nous offrir ? DES TRACTIONS ….. À L'ENVERS !!!! Je me précipite avec mes affaires vers les cordages. Je grimpe, je grimpe, je grimpe et je me suspends par les jambes. C’est l’heure de me muscler les abdos. Je prends une grande respiration et… une, deux. Une, deux…

Le regard planté sur mon chez-moi qui s’approche à chaque minute, je m’essuie me front d’un revers de la main. Le sang commence à me monter à la tête alors après une petite pirouette, je m'assieds au point culminant du navire. Il s’agirait de ne pas trop me fatiguer avant d’arriver sur Mercana. La journée avance… J’en ai marre. Je ne descendrais pas par le pont Tehe. Trop de secondes m’ont été injustement volées par le vent trop léger. Je me redresse et me colle contre la hune et m’étire les jambes.

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Je cours comme jamais sur la fine barre de bois la faisant trembler. Je fléchis les jambes et décolle.

HOLIDAY STYLE : VICTORY DIVE !!!

Je survole les quelques mètres d’eau qui me séparent de mon chez-moi et m’enfonce dans une étroite étendue de sable bis, entre les différents ponts qui composent le port de Mercana. Les secondes s’écoulent probablement dans un silence de surprise. Et d’un coup, je ressors du sol pavé rongé par les vents salins de l’océan, bras croisés. Mes yeux s’ouvrent et l’un de mes bras s’élève vers le ciel.

Je suis le 1er lieutenant de la 12e compagnie de patrouille de la Marine sur South blue, Anémone D. Victory et je viens…

Les yeux des mercaniens sont tous rivés sur moi. Ils veulent entendre la suite… tehehehe ~

En vacances. Dis-je d’un ton calme, tout en commençant à ranger mon manteau et ma casquette dans mes affaires sous les regards médusés des travailleurs et marchands présents sur le port à cette heure de la journée.


     

        Quelques personnes s’approchent de moi. Ils ont l’air de vouloir s’exprimer, peut-être m'ont-ils reconnu ? Après tout, je suis reconnaissable et je suis la seule femme poisson de l’île. Mais même si je prends plaisir à protéger les mers autour de l’archipel et que nous sommes originaires du même endroit, je ne les aime pas. Alors, je m’étire la jambe gauche puis droite, on recommence pour les bras et… CIAO LES NAZES. J'entame ma course pour rejoindre l’autre bout de l’île. Je traverse les quartiers du vieux port. Les hautes maisons toutes collées, l’odeur de poisson, les gens qui parlent fort. Même après deux ans loin d’ici j’ai du mal à apprécier cet endroit. J’ai l’impression que l’Ouest de l’île restera à jamais une contrée étrangère et avec ça, quelques mauvais souvenirs commencent à refaire surface. Je serre les dents et me mets à sprinter tête la première dans le premier mur que je vois. Les gens sursautent. C’est douloureux.

Anémone, tu es Vacanémone maintenant ! C’est pas le moment de déprimer. OH !

Je me recule, grimaçante. C’était stupide, car j’ai vraiment mal à la tête maintenant, mais au moins, ça m’a rafraichie les idées. Tout ce que je veux voir, c’est Thalia et les autres ! Mon sourire revient sur mon visage et je repars en trombe en direction des terres. Plus je me rapproche des bois couronnés de feuilles mélèzes, plus de bons souvenirs remontent. Quand j’ai appris aux autres à nager sur les plages de campagne, quand on jouait aux pirates dans les plaines, quand on fuyait dans les champs après avoir volé quelques fruits chez les paysans… Que de belles années, j’espère entendre pleins de nouvelles histoires dans les jours à venir, et pourquoi pas en écrire quelques autres tehe~

Je continue de me muscler les jambes en traversant le village de l'île Est en saluant chaleureusement les têtes connues et inconnues avec un large sourire. Mais je ne m’arrête pas ! C’est la forêt mon objectif. Je traverse les arbres grâce à mon fruit et ne perds pas une seconde. Plop, plop, les chênes, les platanes, les bouleaux, je les traverse tous… C’est tellement pratique !!!

Puis au bout de loooooongues minutes, je m’arrête, la respiration haletante et couverte de sueur. J’entends les oiseaux s’envoler, une vache meugler et un chat aboyer. Devant moi, se dresse une clairière au bord d’une falaise. Des cabanes sur le sol et dans les arbres, des tentes, et même un petit poste de guet pour surveiller l’horizon. Même si cet endroit à un peu changé, je peux le dire…

JE SUIS RENTRÉE À LA MAISON !!!
     

         Plusieurs silhouettes au visage radieux me foncent dessus, tombent des arbres et me submergent. Impuissante, je me retrouve au sol sous une tonne d’enfants et d’adolescents. Ca me donne envie de pleurer et de rire. Alors vu que je ne fais jamais les choses à moitié (sauf le ménage, la vaisselle, les tâches administratives et le rangement) je me mets à faire les deux. S'ensuivent de longues retrouvailles sous le Zénith qui traverse les feuilles. Je crois n’avoir jamais été aussi heureuse depuis des années.

Au bout de plusieurs dizaines de minutes et de centaines de câlins, on se retrouve tous assis au centre de notre “village”. Je leur raconte mes histoires et écoute les leurs. Je leur parle de pirates et d’arrestations en pleine mer. Eux, me parlent de leurs histoires de cœur et de comment se passe l’école. NAN, MAIS QUOI ? ERIKA SORT AVEC UN GARÇON ? Elle qui était si timide !!! Même moi, je n’ai jamais eu de petits copains. Non, je ne suis pas jalouse, juste… Perturbée. Nan, mais elle à trois ans de moins que moi… C’est pas juste !

On rigole beaucoup cet après-midi-là, tellement que mon ventre et mes joues commencent à devenir douloureuses, je suis si heureuse !!!

La nuit, elle, commence à pointer le bout de son nez. Les enfants, épuisés, commencent à s’endormir autour du feu après un bon repas à base de viande. Une fois que le silence revient et que je me suis assurée qu’aucun d’eux n’attraperait froid, je me dirige d’un pas calme en direction de l’orée des bois et m’adosse à un vieux tronc. Mes yeux de jais se perdent dans le feuillage recouvert de rayons argentés. J’ai appris que Thalia travaillait pour se payer des études à Lotrana et que c’était la raison pour laquelle je ne l’avais pas encore vue. Je m’agite et me tortille dans tous les sens. Je meurs d’envie de la revoir…

Au bout d’une heure, peut-être deux, j’entends des pas dans l’obscurité de la forêt puis j'aperçois la lueur d’une lanterne. Je m’agite de plus en plus, m'agitant de gauche à droite à un rythme infernal. Au bout de quelques secondes, je vois son visage illuminé du safran de sa lampe.

Salut sœurette ! Lui-dis je d’une voix enjouée.

Elle s’arrête, bouche bée et me fixe.

A… Anémone, c’est toi ? Tu es rentrée ? Je pensais que… dit-elle d’une voix tremblante.

Vive, je me redresse et la prends dans mes bras.

Blablabla, je t’avais dit que je rentrais plus tôt si la situation se calmait. Il se trouve qu’une talentueuse Lieutenant de la marine à calmée la situation… tehe ~

Ah… C’est super…bégaie elle.

Ses mots hésitants, son étreinte froide, son regard fuyant… Moi qui m’attendais à quelque chose de joyeux, chaleureux sous le soleil, tout est très différent… Mh… J’ai l’impression que mes retrouvailles ont un goût amer.
     

       Les jours se sont écoulés à Mercana et, malgré la sensation étrange de la première nuit, tout s’est passé à merveille. J’ai pu accompagner les plus jeunes à l’école et surtout me replonger dans la vie de notre petit village forestier. Couper du bois ? TROP FACILE. Une hache et trois swings suffisent. J’irais même à main nue si c’était du bois de chauffage. J’ai aidé à retaper quelques cabanes et barrières, à nourrir les bêtes et à ramener des choses lourdes à travers les bois. En à peine une semaine, je me sens comme si je n’étais jamais partie. En plus, aux yeux des enfants, je suis plus cool qu’avant ET A RAISON ! Je suis lieutenant après tout, et je ne compte pas le rester éternellement.
Après une bonne journée de travail, je m’étire et m’étends sur le sol. J’observe le tas de petits troncs et demande :

C’est pour faire quoi tout ça en fait ?

Bah, tu es revenue pour la course non ? C’est pour ton radeau, mais je doute qu’il soit fini pour demain.

Tehe … Quoi ?

Je me tourne en me décomposant vers Ulrich. Il me regarde. Je le regarde. Il comprend que je n’étais pas au courant. On se redresse ensemble, d’un coup, en hurlant.

HEEEEEEIN ?

Tout le monde se tourne vers moi, lieutenant de marine sans aucune conception du temps et qui avait TOTALEMENT oublié l’existence de la course.

“Okay okay … Bon … j’avais pas oublié la course, pfff, jamais…”

Le visage du commandant se moquant de moi m’apparaît. J’agite la tête pour le faire disparaître, même loin, il arrive à se foutre de moi.

Bon ! Euuuh, que tous ceux qui veulent qu’on gagne la course se tiennent en ligne devant moi.

Une rangée imparfaite d'adolescents se trouve devant moi… Que dis-je, l’heure est grave, de soldats !!!

Bon ! Peut-être que certains d’entre vous peuvent se sentir démoralisés par une troisième possible défaite consécutive à la course. Que l’idée que les nobles fassent construire de meilleurs radeaux peut être désagréable. Mais sachez une chose ! C’est que personne ici n’a besoin d’un radeau de haute facture, capable d'accueillir n’importe quel marin. Non, moi, le lieutenant D. Victory à besoin d’un radeau solide !!! Et pour cela nous devons tabler sur un modèle légendaire, mis au point il y a quatre ans !!!

Les regards brillent et sont suspendus à mes lèvres. J’observe l’horizon.

Mes amis, il est temps de ressusciter le Victory Ship. Le navire le plus rapide de tout South Blue !!!

Je me retourne en faisant virevolter mon manteau.

Maintenant, mes fidèles compagnons, allez chercher des outils. Vous deux, vous allez chercher de la sève, on va durcir le cordage. Vous deux, on va avoir besoin de deux petites voiles. Je m’occupe de l’assemblage. Les autres, il nous faut un étendard que je pourrais brandir fièrement et qui me galvanisera pendant la bataille !!! EXECUTION !

Des cris de joie font voler les oiseaux aux alentours. Tout le monde est galvanisé et, même si ça nous prend la nuit, nous allons gagner. Tout le monde se précipite et semble jouer le jeu. Même si aucune vie n’est en jeu, l’honneur du camp, lui, doit être sauvé. Et en tant que grande sœur, c’est mon rôle.

Pendant toute la soirée, à la lumière des bougies et des torches, les marteaux et les rabots travaillent le bois. Les plus jeunes peignent sur un large drap tandis que les plus expérimentés, s’occupent de tailler et d'assembler les plus petites pièces comme les poulies.

Savoir assembler une embarcation d’urgence fait partie des nombreux prérequis pour être lieutenant du commandant, à la différence qu’ici, je troque mes hommes contre ma famille qui a toujours appris à se servir de ses mains. En plus, j’ai passé une grande partie de mon enfance à fabriquer des embarcations similaires pour d’autres courses. La contrainte étant que je ne peux pas nager, alors le travail requis est plus conséquent. Avec mes bras entraînés, je fixe chaque partie du radeau l’une à l’autre… Tout le monde met beaucoup d’efforts et je ne manque aucune occasion de les motiver et de les guider. Grâce à nos efforts conjoints, lorsque le ciel commence à monter au-dessus de l’horizon, nous sommes prêts !
     

         Le vieux port baigne dans la lumière douce du soleil. Les gens sont venus nombreux et discutent entre eux aux différents étalages installés pour l’occasion. Après tout, c’est un des rares jours de fête sur cette île qui ne soit pas exclusif à une classe sociale ou à une autre. C’est une sorte de moyen pour les nobles et les roturiers de régler leurs différents grâce à une course. La tension commence à monter. Sur le quai, les différentes embarcations se suivent, dissimulées par un drap. Comme d’habitude, celles des plus riches sont les plus imposantes et celles des plus pauvres, confectionnées avec attention par les différents ouvriers du port. Les règles elles non plus n’ont pas changé. Les radeaux doivent avoir été conçus, il y a un moins d’un mois et tous les coups sont permis. Je pourrais évidemment couler les radeaux des autres sans trop de problèmes, mais, l’héroïsme, c’est de gagner selon les règles, même quand il n’y en a pas. Jamais d’attaque en traître et on se bats avec le sourire.

Alors que l’appel est effectué, j'avance aux côtés de mon bolide aquatique. La tension de la compétition monte et celle-ci explose alors que les embarcations sont révélées. Certaines ressemblent à de véritables voiliers tandis que d’autres, plus lourdes et plus rustiques semblent tabler sur le fait de couler les autres participants…Ils ne sont pas prêts Tehe ~

Le meilleur pour la fin, le VICTORY SHIP 2000 est présenté au public. Un radeau fin, d'environ deux mètres de long, composé d’un brise vague de fortune et de deux petites voiles sur les côtés. Je grimpe dessus sous le regard moqueur des futurs perdants qui se trouvent à mes côtés. J’attache les cordages à mes mains et mes antennes, j’ai prévu de manœuvrer à grand coup de tête. Pas besoin d’être précis, je veux juste profiter du vent d’Est. Je m’allonge, face contre le bois et pose mes pieds contre des gros cubes de bois à l'arrière que dis-je, mes réacteurs !!! J’attrape la barre rectangulaire devant moi, et je suis prête.

PARTEZ !

Le coup de fusil retentit et avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, un filet lesté me recouvre, tiré par le cinquième participant. J’aurais dû me douter que je sois prise pour cible. Malheureusement pour eux, je suis capable de la laisser passer à travers moi et la balancer dans l’océan. Je laisse échapper un grand rire plein de satisfaction !

Commence enfin la course !!! Mes pieds traversent les morceaux de bois et les ondes que provoquent mon jeu de jambes dans le bois me propulse. Comme prévu, je fends les vagues comme dans les histoires des premiers marins de North Blue avec leur bateau dragon. Cette technique est certes efficace, mais propulser autant de poids me demande beaucoup d’énergie. Je me concentre, sourire aux lèvres, focalisée sur ma respiration.

Je vogue entre les différentes embarcations les plus lentes, évitant ou bloquant les différents projectiles qu’on m'envoie au visage. Galets, farine, œufs. Tout ça n’est rien face à mon entraînement avec le commandant. Même si la navigation est loin d’être mon fort, je parviens à suivre les courants que je parcourais étant petite. Car oui, je ne peux plus nager, mais pendant 15 ans, les côtes de Mercana ont été mon territoire ! J’agite ma tête, de droite à gauche pour capter au mieux le vent selon l’orientation de l’étendard coloré au sommet du VICTORY SHIP 2000. J’essaie de ménager mon énergie lorsque j’ai le vent en poupe et je force quand il est de face.

La course est serrée, car j’en suis la bête noire. Certains ralentissent même pour essayer de me couler. Mon énergie décroît, je perds une voile, puis deux, et c’est à mon brise vague de céder lorsque je me rapproche de la ligne d’arrivée. Mes réacteurs aussi s’usent et craquent lorsque j’alterne mal mes mouvements. De loin, ma défaite semble être arrivée, les autres participants s’esclaffent en me dépassant.

Moi Anémone D. Victory ne peut pas perdre. Car si je perds, c’est une dizaine de personnes qui tombent avec moi. Car si je perds, c’est le travail de tous ces gens qui s'effondrent avec moi. Car si je perds, c’est mon nom tout entier qui sera souillé !!!

Ma voix porte, les skippers et leurs camarades se retournent dans ma direction, surpris.

Moi, je souris.

Je frappe avec violence mon embarcation. Pour arrivée, j’ai besoin qu’elle soit légère, toute petite, capable de voler sur l’eau. J’attrape mon drapeau et me place sur le rondin le plus solide. J’attache l'étendard à ma taille et l’enfonce dans le bois grâce à mon pouvoir. J’inspire longuement. Derrière moi, une immense vague se jette sur moi, comme un monstre marin prêt à me voler la victoire. J’inspire et hurle :

VICTORY … SMASH !!!!

Ma paume éclate contre la vague, me faisant instantanément perdre toute ma force et toute ma tête. Mais je n’en ai plus besoin. Tout ce dont j’ai besoin, c’est de profiter de la victoire. Grâce à mon coup, le tronc est propulsé en avant telle une fusée et s’enfonce sur le ponton, traversant la ligne d’arrivée. Et alors que j’observe les regards surpris et joyeux des témoins de ma victoire, je murmure, affaiblie par la malédiction :

J’ai gagné…. te..he…~