Salut Thalia !

J’espère que toi et les autres allez bien, moi, je suis comme une folle ! Bon, je sais que ma lettre doit avoir quelques jours de retard (ou de semaines, tehe ~ ), mais cette fois, j’ai une excuse… Bon, à l’origine je voulais te faire mariner un peu plus que ça, pour que tu aies la grande nouvelle à la toute fin de la lettre et te faire soupirer, mais je tiens plus.

JE PASSE CAPORALE LA SEMAINE PROCHAINE !!!

Tu te rends compte ? C’est fou non ? Mon premier grade à responsabilité ! C’est mon premier pas pour devenir une grande héroïne de la marine. Puis, “Caporale Victory” c’est cool non ? Ohlala, je suis si heureuse ! En plus, le commandant à dit que ma paye allait augmenter substantiellement. Genre, il à utilisé le mot “substantiellement” ! Il me fait confiance, il utilise des mots compliqués que je comprends même pas, c’est trop cool l'argot militaire. Oh, je m’égare je crois ! Mais en résumé, il m’a dit que ma paye allait augmenter, du coup, je pourrais vous envoyer plus d’argent que d’habitude. Ça devrait être assez pour que vous vous rachetiez tous des vêtements neufs. Et si les gros gogoles de la ville haute refusent de vous en vendre, on viendra leur casser les genoux avec le commandant, promis !

En parlant du commandant, il faut absolument que je te raconte comment s’est passée ma promotion ! En gros on était à terre, à la caserne de Baterilla. Je faisais des pompes, pas parce que j’avais mal nettoyée la chambre et que du coup le commandant m’avait punie en me disant “Anémone, quand tu auras mal aux bras à force de faire des exercices sur ton temps libre, peut être que tu apprendras à passer le balais correctement”, pff non ! Je faisais des pompes sur mon temps libre car j’adore ça évidemment (Tehe ~).  Ca faisait peut-être une heure que j’en faisais, face au soleil corail de la fin d’après midi. Et la y’a le commandant qui arrive et qui me pose une immense pile de papier sur le dos en me disant, sans dire bonjour.

“Bravo gamine, tu passes Caporale la semaine prochaine. Je t’ai amené les papiers à remplir pour ta promotion, tu les rempliras quand j’aurais fini de te lire le rapport que j’ai envoyé au Commodore.”

Et là ! J’étais trop heureuse, c’était trop cool ! Moi ? Gradée ? Sous le soleil couchant ?  en plein exercice physique ? QUELLE CLASSE !!! Ca c’est de la mise en scène, ça c’est héroïque. Alors je l’ai écoutée, ma faire la longue liste de ce qui était super cool chez moi, et de ce qui était pas super cool. Y’en a peut-être une qui à été plus longue et désagréable à écouter que l’autre, mais je dirais pas laquelle. C’était toujours moins désagréable que le poids de l’administration militaire. Et au bout d’un temps bien trop long, il s’est levé et me regardant et il m’a dit un truc avec sa grosse voix de fumeur là.

“Gamine, tu sais que ce sera plus dur pour toi que pour n’importe qui d’autre de revêtir la cape des officiers qui te fait tant envie et devenir un héros de la marine. Alors continue tes efforts. Ne laisse personne casser ton envie d’aider les autres et personne dire que t’es qu’une crevette. Entoure toi d’hommes qui croient en toi et surtout qui font preuve d’un peu plus d’entendement que toi. Ce sera plus simple pour tout le monde.”

Et tu sais ce que je lui ai répondu ?

“Moi pas d’entendement ? Mais j’ai des super oreilles moi, pas comme toi ! ”

Je lui tirée la langue et, vu que je suis (presque) caporale, il à soupiré face à ma répartie et il s’est en allé. Tu te rends compte ? A peine j’ai ma promotion que mon charisme monte en flêche. Si ça continue comme ça, je pourrais terrasser n’importe quel pirate par ma vairve verreve verv simple parole.

Bon, il commence à se faire tard chez moi, et si je laisse allumer la lumière trop tard, je vais encore dormir dehors. Ce serait bête pour la meilleure caporale de South Blue. Je vous promets que j’essaie de passer vous voir dès que possible et que je serais bientôt capable de vous payer l’école à vous tous. Allez, fais des bisous aux autres.

Hey Thalia !

J’espère que tu as bien reçue ma lettre, que dis-je ! La lettre du SOLDAT de deuxième classe Anémone D. Victory. Ça y’est ! Je suis enfin rentrée dans la marine ♫♪♪  Je suis une marine ♫♪♫ Je vais enfin pouvoir monter sur un navire et partir en mission !! Car je dit pas, il est trèèèèès bien le camp d’entraînement de Baterilla, avec ses douches froides, ses chambres toutes ruiquiqui et sa vieille mouette aveugle qui beugle toute la nuit. Mais j’avoue que j’ai hâte de sortir sauver des navires au large, aider les habitants d’un petit village, arrêter des criminels et SURTOUT me fritter à du pirate !

J’ai reçue l’uniforme blanc des soldats de la marine, avec son echarpe, ses coutures bleues de Frauce et sa casquette avec écrit MARINE sur son fond mers du sud. Il est simple, sans fioritures, je l’aime énormément ! Quand je le porte j’ai vraiment l’impression de faire partie de quelque chose de bien et que les gens me regardent un peu mieux que d’habitude. On m’a également donné un fusil et un sabre mais, même si c’est chouette de les porter et que je suis maintenant entraînée à les utiliser, je préfère ne pas en venir là. Je n’aime pas trop l’idée d’avoir à tirer sur quelqu’un, alors j’ai jurée au Commandant que je deviendrais suffisamment forte pour ne pas à avoir à m’en servir !!! Après tout, mes poings sont aussi puissants que des balles, mais eux au moins, ils ne sont pas faits pour tuer. Juste à faire de (trèèèèès) grosses bosses !!! (Tehe ~) Dès que quelqu’un veut bien me prêter un Escargophone Photo, je vous montrerais à quel point j’ai l’air cool dans cette tenue. Ça manque juste d’une cape et d’épaulettes. Mais c’est pour bientôt rassure toi !

En tout cas moi, j’espère que tout se passe bien de votre côté, et que tout est calme. Moi je bosse à en CREVER. Vraiment, les exercices physiques ça va. Les marches dans la montagne sous la pluie pour aller livrer du matériel au laboratoire ça va. Même quand les autres me donnent leur corvées à faire pour que je m’entraîne encore plus (c’est sympa en vrai !) ça va. MAIS J’AI DU LIRE TANT DE LIVRES. Genre … deux ? trois ? J’ai dû apprendre tant de choses que j’en ai eu mal au crâne, et ça continue.  Comment on communique, les noms des différentes parties d’un fusil, les bases de la navigation, les bases de la médecine, l’histoire de la marine. Une TORTURE. Genre, tu savais que le symbole de la marine représente une mouette ? Bah moi non ! Eeeeeh … Je me demande comment les autres font pour pas devenir fou à, en plus, lire sur le temps libre.

Bon, j’arrive à la fin de ma page, et de toute façon il faut que je me prépare ! Ce soir, c’est “course autour de l’île”, courir sur la plage sous un ciel Tangerine c’est trop bien ! En plus, mes camarades de chambres me donnent leur sac pour que je muscle plus les épaules ! La chance !

Oh ! Normalement vous avez reçu un paquet ! C’est ma première solde, 20 000 ฿ !!! 20 000 !!!! J’avais jamais vu autant d’argent de ma vie. Mais je pense que ce sera pas de trop pour vous donner un peu de confort tehe ~




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Saluuut Thalia !

Comment toi et les autres vont ? J’espère que l’hiver n’a pas été trop pénible dans la forêt et que l’école se passe bien pour les plus petits. De mon côté, je suis plutôt occupée ! Comme je te l’avais dit, mon grade de lieutenant est arrivé avec pleeiiiiiins de nouvelles responsabilités. Après tout, je suis la seconde du commandant maintenant ! Je dirige mon petit groupe, et avec tout ça, une CERTAINE quantité d’administratif quotidien à faire en plus. En ce moment, je suis en charge des routes de patrouilles dans le quartier nord de la capitale de Solbay. C’est beaucoup plus sympa à faire que de corriger les rapports, mais beaucoup moins que de juste pas faire de paperasse du tout… De toute façon le commandant m’a dit que les rapports étaient pas spécialement plus corrects après mon passage, donc que j’allais faire autre chose. Il comprend que ma vraie valeur c’est sur le terrain, et pas à faire sa secrétaire. Des fois ça lui arrive même de me demander de lui faire le café.

MAIS SÉRIEUSEMENT QUOI !!!

Je suis pas sa boniche OH!  Je sais qu’il fait ça car ça m’embête. Enfin lui il dit “pour te ca-na-li-ser”. Pour me canaliser de quoi ?  On est pas des plombiers ici, j’ai rien à voir avec des canalisations PFFFFFF … Enfin, j’aime bien passer du temps avec le commandant, donc c’est quand même assez cool !

L’ambiance ici est très différente des autres bases où j'ai pu travailler. C’est tendu, autant les autres soldats que les habitants et c’est pour ça qu’on est ici. Je dois t’avouer que j’imaginais autrement ma première affectation en tant qu’officier, je m’imaginais à sillonner les mers à la recherche de navires en détresse et de pirates à amener gentiment en prison. Mais c’est important que je sois ici ! C’est formateur et puis j’ai vraiment l’impression d’aider…

Je

Tu sais ?

Dit … J’aimerais bien que tu gardes cette partie de la lettre juste pour toi…

Depuis que je suis ici j’ai du mal à trouver le sommeil. J’en profite pour courir la nuit, faire de l’exercice  et d’essayer de rattraper mon retard de lecture sous la lumière dragée de la lune. C’est aussi le moment rêvé pour m’entraîner à utiliser mon fruit du démon. C’est calme, loin de tout le monde mais... je commence un peu à fatiguer. Je le sens. Alors je me disais que si je t’en parlais ça irait peut être un peu mieux ?

Depuis quelques semaines, je fais toujours le même rêve, si on peut appeler ça un rêve. Un rêve précis dont je me souviens des moindres détails. Un rêve qui me fait revivre la journée qui à marquée mon départ de Mercana...
Ça commence toujours par toi, moi et Alexandre, qui terminons le toit de la petite étable au cœur de la forêt de l’île. Des plus petits qui s'extasient devant la maison qu’on offre à Mathilde, notre vache, juste avant l’hiver. Des comptines sur les poissons qu’on chante tous ensemble. Puis de l’aurore qui repeint le ciel, visible depuis notre petite clairière au bord de l’océan et du petit vent frais d’automne qui nous fait tous frissonner…  Et enfin de moi qui propose aux enfants d’aller acheter des bonbons en ville comme récompense pour tout le travail qu’on venait de faire. Ensuite, Alexandre nous dit “A ce soir !”

Puis mon rêve s’accélère et alors que je suis dans le village à récupérer quelques bottes de paille auprès des quelques paysans qui acceptent de me parler, la cloche de la ville haute retentit. Lorsque je me retourne, je vois des flammes rousses s’agiter sur quelques toîts et qui teintent l’aurore d’Aniline… Ensuite je cours. Je cours en direction de la ville ou sont mes amis, je cours jusqu’à entendre les cris des habitants et les hurlements terrifiants des fusils. A partir de cet instant, je me faufile. Faufile entre les ruines, faufile entre les hommes de la milice qui souffrent sur le sol dans cette atmosphère de fumée et de métal avec comme seul objectif, celui de m’assurer que mes amis vont bien. Que le mauvais présentiment qui me torture les tripes n’est pas réel. Que je me trompe, après tout, ça m'arrive souvent.

Au bout d’une éternité je les retrouves. Les enfants, recroquevillés sur le sol, en larmes, terrifiés. Terrifiés par ces grands bonhommes qui se tiennent devant eux. Aux visages couverts de cicatrices, à l’expression rieuse face à un corps qui traîne, par terre, dans une flaque carminée. Alexandre. Mon cerveau me hurlait de reculer mais tu sais bien que ce n’est pas ce qui s’est passé. Mes jambes ont bougées toute seules, mes poumons se sont vidés dans un hurlement de colère et de chagrin, mon poing lui, s’est retrouvé dans le visage du plus grand, du plus rieur, du plus dangereux.

Ensuite, tout est flou.

Ma tête cogne sur le sol, encore et encore. Le poing du pirate s’enfonce dans mon ventre. Je vole, je suis traînée et balancée dans tous les sens sous leur rires, jusqu’à ce que je heurte un coffre. Lui aussi est tombé, comme moi, déversant son contenu sur le sol. Ce n’est pas l’or des nobles qui roule à côté de moi. Ce n'est pas des joyaux opalescents que je fixe. Non. C’est un petit fruit, strié de lignes étranges et aux teintes de glycines...
Alors que je lutte pour ne pas m'évanouir je me souviens. Souviens de la rumeur du trésor qui repose au coeur de la tour de Mercana. Souviens des légendes des êtres maudits par les mers. Souviens des pirates sanguinaires à la recherche de pouvoir depuis l'exécution de leur roi. Et alors que je tends la main pour l’attraper, je me réveille …

Je me réveille toujours à cet instant. Avant que je ne puisse avaler ce fruit au gout ignoble, avant de pouvoir  sauver les enfants, avant l’arrivée de la marine pour faire fuir les bandits, avant que je ne puisse pleurer Alexandre à tes côtés. Avant que pour la première fois mon regard ne se pose sur le commandant et qu'il ne me rassure entre ses bras... Avant tout ça, comme si j'étais prise dans une réalité ou je n'avais rien pu faire ...

Je me réveille presque toujours en sueur, frustrée et triste. Ensuite je ressasse longuement ces souvenirs douloureux, encore et encore... Il me manque tu sais ? ... Alexandre ... Ca va faire deux ans et j'ai peur de l'oublier...

Je n'ai pas envie qu'une autre famille subisse ça... Les larmes...Devoir expliquer aux enfants ce qui s'est passé ...

...


Aaaaah… Je pense que j’ai un peu sommeil maintenant. Merci beaucoup de m’avoir lue Thalia, et c’est promis, ma prochaine lettre sera beaucoup plus positive ...