❝ Derrière la douceur d'une brise se cache le tranchant d'un ouragan. ❞
Courageuse. Ryuka n'abandonne jamais, elle reste toujours face à ses adversaires et ne se retourne jamais. Dans sa tête, la raison est très simple. « Si je fuis qu'arrivera t-il ? Je me retrouverai le dos à découvert tout comme mes alliés et ce sera ma plus grave erreur. J'aurai le regard tourné vers ma lâcheté et me ferai sans aucun doute tuer. » Avec ces paroles en tête, elle ne détourne pas les yeux et se bat sans regarder derrière elle. Pour ne rien regretter. Cependant, si elle est dans la capacité de fuir, elle le fera. Le courage et la témérité sont deux notions différentes et elle en est consciente.

❝ Il faut toujours avoir deux coups d'avance pour ne jamais perdre ❞
Intelligente. Nul ne peut le contester, Ryuka a une tête bien remplie et elle réfléchit toujours avec du recul pour ne pas commettre d'erreur. Très calculatrice, elle fait en sorte de toujours être sur le qui vive et ne jamais baisser sa garde. Après tout, elle ne peut se le permettre avec son appartenance à la piraterie. Ceci étant dit, elle n'est pas parfaite et se trompe de temps en temps, le fait d'être trop sûre de ses talents lui est parfois fatal. Heureusement elle parvient toujours à s'en sortir avec son agilité et ses armes.

❝ … G.. Gamine ? Qui traites-tu de gamine ? Humpht ! ❞
Sensible. Un rien peut l'effleurer ? Non, c'est plus compliqué que cela. Elle encaisse bien les insultes si celles-ci viennent d'inconnus mais dès que cela est dit par quelqu'un qu'elle apprécie, sa réaction peut surprendre.. Son coeur se serre, elle a les larmes qui lui montent aux yeux et elle en perd sa voix. Décevoir les attentes de ses proches ou être rabaissée par eux est très difficile à vivre à ses yeux. Ryuka a tendance à se vexer facilement, elle boude vite surtout à une appelation en particulier... Lorsqu'elle se trouve dans une situation gênante, elle va se saisir d'une poêle et frapper la personne ou encore rougir comme une pauvre idiote. Ryuka déteste rougir, elle se sent faible dans ses moments. On lit beaucoup trop facilement dans son coeur et ça l'agace un peu.

❝ Avant d'être une femme, je suis une pirate. J'ai renoncé aux bijoux et au charme. ❞
Féminine. Aborder le sujet est une erreur. Vous la mettrez mal à l'aise car Ryuka se considère comme un pirate et non une pirate. Elle n'a jamais eu d'expérience avec un homme et même s'il lui arrive de porter jupes et robes, cela n'a jamais rien changé. Pourtant, Ryuka est jolie. Cependant, elle ne désire pas être vue comme une distraction ni que les autres soient tendres avec elle à cause de son sexe. Cependant, à l'attente de compliments, elle devient vite rouge et embarrassée. Elle n'y est pas habituée.

❝ Je suis la meilleure ! Tâches de ne pas me ralentir. ❞
Arrogante. Jusqu'à présent, elle était bien mignonne bien docile mais ça se corse à présent. Il faut apprendre que la demoiselle n'hésite pas à faire don de la parole pour remettre les autres à leur place. C'est très risqué car les hommes prennent mal le fait qu'une femme fasse la morale. Cependant, Ryuka est ainsi, elle n'a pas sa langue dans sa poche et trouve toujours des répliques plus ou moins efficaces. En plus, elle sait se battre ce qui fait qu'elle ne craint pas les combats rapprochés. Elle apprécie d'ailleurs préciser qu'elle est supérieure aux autres, qu'elle est capable de s'en sortir et elle refuse qu'on s'inquiète pour elle. Parce qu'elle n'est pas faible (ou du moins, elle ne veut pas montrer sa faiblesse).

❝ C'est parce que je suis toujours protégée que je dois changer... Afin de pouvoir les protéger à mon tour ❞
Protectrice. Ses proches et sa famille c'est ce qui compte le plus à ses yeux. Elle n'a jamais su se poser des questions comme « Est ce que j'y vais ? » en cas de danger. Quand quelqu'un brutalise ses proches, quand quelqu'un insulte ses proches, Ryuka peut venir et vous tapoter l'épaule en souriant. Un sourire qui révèle son agacement et même sa colère. Le regard noir, elle peut très vite se faire comprendre. Sa vie ne lui importe pas, elle préfère protéger celle des autres. C'est à la fois un défaut mais une qualité car elle n'a aucune hésitation à aller au combat, jamais personne ne pourra mourir sous ses yeux.

❝ A partir du moment où la rage l'emporte sur la raison, le jugement devient asbtrait. ❞
Calme. Ryuka sait garder son sang froid en toutes circonstances pour ne pas faire d'erreur. Un léger sourire aux lèvres, elle agit de manière détendue pour ne pas se laisser dévorer par la peur. Elle ne semble jamais paniquer, même en combat elle garde son sourire et se déplace aisément, filant entre les mains de ses adversaires comme le vent. Cependant, son calme disparaît lorsque quelqu'un s'en prend à ses proches. Le vent se lève et devient une tempête incontrôlable.

❝ Si je dois voir mourir quelqu'un qui m'est cher, je mourai aussi ❞
Craintive. Aux yeux de Ryuka, la perte d'un proche la rendrait simplement folle, elle se mettrait à crier, à pleurer, elle disjoncterait complètement. Perdue entre la haine et la tristesse, elle finirait par combattre dans l'unique but d’assouvir une vengeance quelconque et se perdrait dans de sombres pensées. Cet état d'esprit l'effraie, elle ne veut pas s'attacher de peur de la mort. Elle ne veut pas s'attacher de peur de perdre.

❝ Je suis aussi une adulte... Q... Quoi ? Pourquoi vous riez ??? ❞
Mature. Cela en fait rire plus d'un à l'entendre dire qu'elle est mature. Ryuka dit toujours être mature mais en réalité, il lui arrive d'avoir facilement des mines enfantines, de bouder comme une gamine et de se frustrer pour pas grand chose. Elle a déjà dit avoir eu un petit ami pour ne pas paraître innocente mais personne ne la croit. Tout le monde sait que c'est impossible. En même temps, elle est tellement coincée sur le sujet... Bien qu'elle ait une mine d'enfant, lorsqu'elle devient sérieuse en combat, elle peut avoir l'air plus adulte. Juste avoir l'air, car elle n'a autant sex-appeal.

❝ Un pirate est libre, il n'a pas à se soucier de règles ou de chaînes, il les brise et navigue là où il le désire. ❞
Libre. Cela peut paraître banal mais c'est bien ce que Ryuka veut être et elle entreprend tout au vue de cette liberté tant désirée. C'est son but premier, elle ne se laisse jamais enfermer, elle ne veut pas être contrainte de faire ce qu'elle ne veut pas. Elle veut vivre comme elle le veut, sentir le vent dans ses longs cheveux, se battre et gagner contre n'importe qui. Mourir n'est pas une réalité pour elle, c'est un songe qui ne la frappera pas encore. Elle a des choses à faire avant cela.

Que dire ? Eh bien, avant de commencer mon aventure je m'entraînais durement dans la forêt. Pourquoi cet endroit ? Car il n'y avait pas mieux pour se sentir libre, seule et s'entraîner. C'était en plus ma mère qui me l'avait conseillé en me disant que mon père était aussi venu ici, avant ma naissance et qu'il revenait le soir, crevé. Je n'ai aucun respect pour ce père que je n'ai jamais connu, ne vous faites pas d'illusion, il me dégoûte énormément ! Néanmoins, ce lieu avait quelque chose de paisible, le calme me permettait d'être concentrée. Ma mère s'appelle Yuan Xiu, elle est la personne que j'aime le plus  au monde. Elle m'a toujours aimé et protégé comme si j'étais la chose la plus importante pour elle, elle m'a aussi encouragé à être pirate.

Au début, je ne savais pas quoi faire, je courais après les animaux de la forêt pour améliorer mon endurance ou ma vitesse. Avec mes petites jambes c'était pénible mais mon rêve me donnait des ailes ! Quand j'ai fini par attraper les animaux que je poursuivais, j'ai changé d'objectif, frappant contre un arbre avec mes poings et mes pieds mais c'était dur. Le corps à corps ? Très peu pour moi. Je n'aimais pas cela alors lors d'un repas, j'ai volé des couteaux dans la cuisine et m'entraînais à décrocher des fruits avec. Je me rappelle encore que c'était difficile, couper les branches, ne rien toucher était mon quotidien mais avec un peu d'entraînement j'ai fini par réussir ! Mon premier fruit je l'ai donné à ma mère en souriant puis j'ai continué mais cela ne m'amusait plus. Disons que quand on a compris comment cela marche, tout perd son intérêt. Les fruits ne bougent pas, ils attendent sagement d'être cueillis.

C'était le moment de tenter mes capacités sur des animaux, d'un côté je n'en avais pas spécialement envie, surtout sur ces mignons lapins... Alors je frappais des espèces de lézards, ils avaient moins l'air de souffrir mais qu'est ce qu'ils étaient rapides ! Les premières semaines je n'arrivais à rien, malgré que ma mère m'encourageait je me sentais abattue au plus profond de moi... A cet âge j'abandonnais vite, j'étais découragée pour peu... Ma mère me consolait très souvent en me donnant des conseils. « Au lieu de chercher à toucher ta cible cherches à savoir où elle va ». Un conseil bien précieux, cinq jours après j'ai mon premier lézard, qu'est ce que j'étais contente ! Ensuite j'essayais avec des insectes, devinez le temps que ça me prenait au vu de la taille qu'ils avaient... J'étais en difficulté à réfléchir à la direction qu'ils prenaient, attendre le moment où la sauterelle s'envolerait et où elle allait se poser... Un mois passa avant que je ne puisse saisir comment parvenir à mes fins. En revanche, Maman a eu la mauvaise idée de me faire manger ces horreurs, un mal pour un bien. « Il ne faut pas gaspiller ce que tu attrapes » Ainsi, j'ai vécu en mangeant mes proies... Ce n'était pas facile, voir un lapin dans l'assiette, j'en souffrais de l'imaginer encore vivant... Mais on ne pouvait pas faire autrement. La nourriture était dure à trouver.. bien trop dure.

Puis j'ai volé. Quelque chose de tellement inhabituel : une arme. Je l'ignorais, je n'avais aucune mauvaise intention... enfin si, sinon je n'aurais pas volé. J'ai vu ce coffre et pensais qu'il y aurait de l'argent permettant à ma mère de mieux vivre... Mais non. Ma mère m'a dit de le cacher pour que personne ne la trouve : dans la forêt, un coffre vide enterré sous le gros chêne. Plus tard, ma mère me montra un livre qu'elle avait acheté il y a des années, pour mon père. Il y avait une image de cet objet, cette arme plutôt. Une arbalète, les trucs que j'avais trouvé avec étaient donc des munitions. J'avais essayé une fois dans la forêt, tirant avant d'être surprise et émerveillée par la vitesse à laquelle les carreaux allaient. Plus rapide que mes lancers de couteaux ! J'ai adopté cette arme que j'adorais, c'était plus facile de toucher les cibles ! Une vitesse qui m'impressionnait à chaque fois. Cependant ce n'était pas facile, il me manquait encore de la force dans mes bras pour parvenir à quoique ce soit. Il me fallut deux mois et quelques semaines pour ne pas être surprise et arrêter de tomber au sol. Je pouvais alors toucher des oiseaux dans le ciel, les lapins n'avaient jamais été aussi lents, les repas étaient meilleurs ! Maman souriait de plus en plus, elle commençait à coudre toute la journée et vendre des vêtements aux habitants. Ainsi, nous avions de l'argent et des repas plus équilibrés ; la viande seule n'était pas recommandée alors Maman ajoutait des radis et des carottes. Ce n'était pas cher et c'était bon ! Ainsi notre vie continuait, mais je ne progressais plus, j'étais au ralenti en quelques sortes...

D'ordinaire je chassais sans faire attention à ma présence mais, ma mère me donna un autre conseil « Si une petite boule de poils te repère, tu imagines bien qu'un soldat te trouvera vite ma lapine ! ». Se fondre dans la nature n'est jamais facile, il m'a bien fallu des mois entiers avant de comprendre qu'il fallait connaître l'environnement pour se cacher au mieux, être attentive aux bruits, sons ainsi qu'à sa respiration et aux ombres.. Je pouvais me vanter d'être comme un fantôme, invisible aux yeux des animaux et fière de mes captures. Je n'étais pas une proie, j'étais comme un chasseur qui guettait le meilleur moment et réussissait à se tirer de ses mauvais pas... Néanmoins j'arrivais aussi à tomber d'une branche peu solide, de glisser dans la boue et de me rater en éternuant. Parce que je manquais encore d'expérience. Avec le temps, cela disparut et laissa place à une assurance que personne ne pouvait remettre en doute. A mes quinze ans, j'étais prête. C'est ce que je voulais croire. Cependant, ma mère me tirait les joues quand je le lui disais. Pour elle, j'étais trop jeune, trop fragile et elle ne me donna l'autorisation de partir que lorsque je serais plus mature, plus réfléchie. Que je comprendrais son choix de m'avoir empêché, quitte à ce qu'elle me déteste. Bien sûr, c'était impossible que je la haïsse, je l'aimais plus que tout, je ne pouvais pas lui en vouloir et je retenais mon rêve pour plus tard.

Un peu plus d'un an passa. J'étais souvent à la maison, je réfléchissais à cette raison qui m'empêchait de prendre le large, d'être enfin sur la mer, le vent soufflant dans mes cheveux, le drapeau noir hissé... Je ne cessais d'y penser, je ne cessais d'y rêver, d'être couverte de richesse pour ma mère. Pour que plus jamais elle ne manque de rien et puisse vivre dans le château que je lui avais promis. C'était une idylle envisageable, paisible et qui lui permettrait d'être heureuse même lorsque je ne serais plus là. J'avais quelques regrets c'est vrai, parce qu'elle m'avait toujours chéri, toujours souri, toujours aidé et que je m'apprêtais à partir comme une ingrate. Égoïstement, je rêvais de partir à la recherche d'une liberté éternelle, sans aucune contrainte ni limite. Lorsque je m'en suis rendue compte, j'ai grimacé en me levant pour quitter cette maison. Je suis partie dans le bois, j'ai grimpé en haut du chêne pour observer le coucher de soleil. Le ciel prenait cette couleur magnifique, un dégradé de bleu en rouge, passant par le violet puis le rose, cela m'aidait à avoir les idées claires. Pas une seule fois Maman ne m'avait retenu. Si aujourd'hui -façon de parler, c'était il y a un an et demi maintenant- elle l'avait fait, c'était pour une bonne raison. Il me restait à la trouver pour comprendre ce qu'elle voulait réellement, pour moi et pour elle.

Mes dix-sept ans, je m'en souviendrai toujours. Comme chaque année, Maman a réussi sa fête surprise, après mon entraînement qui consistait à sauter de branche en branche et ne pas perdre équilibre. Je suis rentrée en milieu d'après-midi et ma mère m'a accueilli en me présentant une bassine d'eau. L'eau est assez rare, c'est une source très coûteuse, prendre un bain n'avait jamais lieu où du moins, une fois par an en saison des pluies. J'ai pu me laver bien que l'eau était fraîche, cela ne me dérangeait pas. Je réfléchissais encore à ce que ma mère m'avait dit, qu'elle était cette raison m'empêchant de quitter l'île ? Dès que je voyais la mer, je m'imaginais tranquillement mener ma vie, seule. Est-ce que le problème viendrait du fait que j'oublierais cette terre natale ? Non, je n'en serais pas capable. Ma mère était ici, jamais je ne pourrais l'abandonner, elle serait toujours là.

Le lendemain j'avais une barque de prête avec le nécessaire pour débuter mon aventure. Je n'avais pas de réponse à offrir à ma mère. Je ne pouvais pas prendre la mer... D'un autre côté, en voyant cet océan immense, mes yeux brillaient du désir d'explorer, de me battre mais aussi d'effleurer cette liberté que je désirais. Maman m'avait pris dans ses bras ce jour-ci, cette douce chaleur me berçait et me donnait presque envie de pleurer. Ma mère m'avait alors murmuré que le plus important était de partir et de faire ce que je voulais, de ne jamais éprouver de remords, d'aller droit devant, fièrement. Ces quelques paroles m'ont fait sourire, ma mère était bel et bien la meilleure. Elle m'avait confectionné quelques robes et autres vêtements, j'avais emporté un peu de nourriture et d'autres objets plus ou moins utiles. Le principal était mon arme, mon arbalète. Les adieux ne furent pas longs, Maman m'aa poussé dans la barque pour que je vive mon aventure. Je ne me suis pas retournée ce jour-là, ça aurait été un premier regret, de déjà regarder derrière.

C'était bien beau d'être sur une barque, de ramer péniblement en suivant les oiseaux mais, pour aller où exactement ? Grâce à ma mère, je pouvais tenir avec les vivres pour une semaine. J'avais aussi mes économies pour faire du commerce. Cependant, je ne savais pas où j'allais atterrir, j'avais pris la mer mais étais-je vraiment une pirate à l'heure actuelle des choses ? Non, je n'étais rien qu'une femme perdue, paumée dans l'océan. Eh bien, j'ai pagayé, longtemps avant de voir une île ! Miracle ! Quand j'ai pu descendre de ma barque, j'ai étiré mes bras qui me faisaient mal avant de mettre la capuche de ma cape. Pas envie d'être abordée par n'importe qui, j'ai ma bourse accrochée à ma hanche et pris mes vivres. Pourquoi ? Je suis une voleuse avant tout, j'étais bien placée pour savoir que si quelqu'un voyait une barque avec un sac de nourriture il n'allait pas se priver. Après mûres réflexions, j'ai choisi de trouver une boutique d'armements. Avec trois carreaux je n'irai jamais bien loin et il me fallait autre chose, peut-être un sabre, une hache ou quelque chose pour le corps à corps même si je n'aimais pas ça. J'ai beau ne rien avoir accompli je ne tenais pas à mourir tout de suite quand même !

Après mûres réflexions, j'avais choisi de trouver une boutique d'armements. Avec trois carreaux je n'irais jamais bien loin et il me fallait autre chose, peut-être un sabre, une hache ou quelque chose pour le corps à corps. J'avais beau ne rien avoir accompli je ne tenais pas à mourir tout de suite quand même ! Sur le marché, il y avait toutes sortes de fruits, de viandes et autres babioles sans réelles importances à mes yeux, j'ai trouvé au coin d'une rue la boutique que je voulais. Poussant la porte, une clochette se fit entendre, je me souviendrai toujours de mon entrée ici. La première fois que je voyais tant d'armes. Le vendeur m'observait, par respect j'ai retiré ma capuche. Je lui montrais les carreaux que je recherchais, il m'en avait sorti de deux différentes formes en m'expliquant à quoi ils servaient. Il les rangea dans des cartouches, j'ai environ trente carreaux à présent, assez pour le moment. Je demandais autre chose. Je m'étais entraînée pendant des mois à lancer des couteaux ce n'était pas pour rien ! Les couteaux de la cuisine ne devaient pas être couvert de sang humain ce qui stipulait que j'en achète ici. Il y en avait des de différentes tailles, les couteaux papillons avaient un beau nom mais impossible pour moi de prendre quelque chose comme ça. Il me fallait des couteaux de lancer, lame fine, j'ai adopté pour en prendre six. Ce serait assez pour le moment. Puis je lui demandais des armes, c'était flou, moi-même je ne savais pas quoi prendre, je devais avoir l'air étrange à ses yeux pour m'armer autant. Mais s'il savait que j'étais sur le point de réaliser un rêve vieux comme le monde -ou plutôt vieux comme moi-, il me dénoncerait à la Marine. Après maintes essais de trouver l'arme idéale, j'ai fini par y renoncer, entre une hache qui me faisait perdre l'équilibre et une lance trop longue qui semblait incontrôlable j'ai préféré attendre un peu. L'argent était précieux alors autant le dépenser seulement si besoin. Je n'étais qu'à... Syrup town si je me souviens bien mais ce n'est plus sûr, ça remonte quand même tout cela !

Je ne suis pas restée longtemps ici, c'était une simple ville sans grande importance, enfin je la considérais ainsi. J'ai donc repris ma barque de bois... Il faudrait que je vole un bateau avec au moins des voiles pour éviter de me fatiguer, c'est ce que je pensais à l'époque. Plus tard, j'ai découvert un navire restaurant sur les flots et j'y ai accosté en tant que cliente. C'est sûr que je n'aimais pas me séparer de l'argent mais je ne le regretterai jamais ! La nourriture était excellente... Cependant, je n'allais pas passer ma vie dans un restaurant, ce n'était pas le but ! Je voulais être une véritable pirate, libre pour toujours, libre de tout ! 

Au début de ma quête, j'étais vraiment naïve, je ne pensais qu'à me libérer, qu'à naviguer sur la mer, obtenir une prime, sentir le vent sur mon visage, avancer rapidement pour m'envoler et y prendre du plaisir mais ce n'était pas si facile. Comme je n'avais pas d'équipage, le futur drapeau restait noir sans aucune idée de nom ou encore de symbole. En plus, dessiner était compliqué. J'ai conservé le premier essai, c'est peut-être impossible de dessiner aussi mal que ça? Pour information, je n'ai pas de fleur dans les cheveux mais une barrette offerte par ma mère, je suppose que c'est pourquoi je n'ai jamais mis d'étendard, mon dessin aurait suffi à faire rire le monde et c'est de loin ce que je souhaitais. J'étais sérieuse quant à mon objectif, j'allais sur la prochaine île après avoir parlé à un vieux pêcheur pour en savoir la direction. Je ne connaissais encore rien de la mer, des îles et de tout le reste. J'étais jeune, une parfaite rookie. Il me fallait un nom.

[…] 
Qu'est ce que j'ai fait pour y parvenir ? J'ai comme qui dirait usé de mon intelligence pour voler un navire de pirates ! Il a suffit que je prétende avoir de l'argent pour qu'ils me laissent monter sur leur navire. Je n'ai pas pu oublier cela ! C'était la première fois que je montais sur un grand bateau -enfin non, c'était juste un bateau de petite taille, un équipage de cinq membres à peine...- mais ça suffisait à me montrer que la liberté se rapprochait ! Couteaux accrochés aux cuisses, arbalète cachée sous ma cape, ces idiots n'avaient pas pris la peine de m'attacher mais cela se comprenait : j'étais une pauvre et  faible femme. Du moins j'ai réussi à le faire croire, je préparais mon assaut, dans la cale où ils m'avaient laissée loger. Non seulement je les abandonnerai sur la prochaine île mais en plus je récupérai bien plus d'argent -il y avait des sacs de pièces même si cela m'étonnait. Peut-être leurs économies rassemblées ? Je n'allais pas avoir de culpabilité à leur égard, impossible !

« J'ai un problème, pouvez-vous venir.. S'il vous plait » Une demande très simple de ma part. Ma première marche vers l'attaque. Arbalète dans ma main, prête à faire feu. La porte s'ouvrit, j'appuyais lentement sur la gâchette en souriant doucement. « Oh ! Ça s'est débloqué, je suis désolée de ne pas l'avoir fait avant ». Je ne pouvais m'empêcher de rire. L'homme touché tombait au sol, le carreau enduit de somnifère que j'ai récupéré dans une des dernière ville marchait très bien. Je remettais une munition dans le chargeur. Ils ne tarderaient pas à descendre, en colère... Cependant, ils ne pouvaient descendre qu'à tour de rôle, en file indienne. Mes munitions préparées à l'avance, je n'avais qu'à les attraper et actionner l'arbalète. Les membres n'avaient pas eu le temps de réagir. Le capitaine avait mal choisi son équipage apparemment ! Rien que d'y pensait ça me faisait rire à nouveau, il avait tenu un peu plus longtemps -ou plutôt je l'avais laissé tenir-, trois couteaux pour le clouer au mur, je prenais des cordes pour attacher ses camarades... Une boucle, une autre boucle, on passe la corde dedans et c'est un beau nœud de fait ! J'ai regardé le capitaine, un carreau à la main enduit de ce même produit qui le ferait dormir en souriant. « Retiens mon nom, je suis Ryuka et bientôt une des meilleures pirates ! » Pas de réponse ? Ah oui je l'avais piqué, je récupérais mes couteaux et mes carreaux pour pouvoir les nettoyer et les réutiliser par la suite.

J'essuyais mon front après les avoir attachés. Les hommes sont vraiment des boulets... Je devrais les jeter à l'eau, ce serait moins fatiguant.... Dans ma grande bonté, je les jetais sur la terre ferme, un pêcheur m'observait, avec incompréhension. « Qu'est ce que.. ? » « Gardez-moi ces gars à jamais et faites-en ce que vous voulez ! ». Je n'avais même pas arrêté le bateau sur l'île, je venais de prendre la mer je ne voulais pas déjà m'arrêter. Grand Line me voilà !

C'est ce que j'aimerai dire, cependant, toute seule, sans aucune connaissance maritime ni équipage, je me ferai écraser sur les hautes mers. En plus, j'en étais toujours au même point. J'avais un bateau mais aucun nom. Il était urgent de faire parler de moi. Un pirate sans prime, c'est comme un marine sans uniforme. Ça ne vaut rien.

Après de longs jours de désespoir et de réflexion...Je me fis enfin remarquer pour la première fois par la Marine ! Vous tenez à savoir comment n'est ce pas ? J'étais tellement excitée, heureuse et remplie d'une certaine euphorie mêlée à l'angoisse et la peur d'échouer... Un tourbillon de sentiments te-eh ! Enfin, ce n'est pas aussi incroyable que ce que je voudrais faire croire... Ni aussi glorieux d'ailleurs... J'ai accosté sur une île et ai sympathisé avec quelques pêcheurs. J'aime bien les pêcheurs, certains me prêtent leur canne afin d'attraper des poissons. Ils sont toujours au courant de tout aussi. J'en ai profité pour clamer ma nature de pirates. Toute fière que je l'étais, ma réputation débutait ici. L'un essaya de me donner un conseil

« - Si t'es une pirate, ne t'approches pas de la prochaine île, elle contient une base de la Marine
- Super ! C'est l'occasion de montrer mon existence à la Marine !
- Quelle idiote... Tous les pirates le sont. Je déteste les pirates alors si tu te fais attraper ça en fera une de moins.
- Vieux débris porte lui pas malheur !
- C'est en étant près de la mort que je me démarquerai davantage ! N'oubliez pas de dire à tout le monde que je suis la meilleure pirate ! Mon nom c'est Ryuka ! A plus !!
- Ne meurs pas gamine ! »

Je montais avec hâte sur le bateau et m'empressais de mettre les voiles. Mon aventure continuait ! Qu'est ce que j'étais heureuse, naviguer permettait de rencontrer beaucoup de monde ! Je n'avais pas plus de sympathie que ça pour les hommes -ou plutôt je ne considérais pas ces pleurnichards comme des hommes- mais découvrir d'autres personnes était amusant ! Je me demandais ce qui m'attendait sur la prochaine île où j'allais poser pieds, un autre mystère pour moi ! J'allais sûrement me battre contre la Marine ! J'avais hâte ! Si je voulais être prudente j'aurais sûrement demandé aux habitants des renseignements mais je voulais vivre ma vie par moi-même, aborder l'inconnu sans me soucier de ce à quoi il ressemblait !  Je priais le ciel d'avoir plus d'action, plus de combats pour que ma prime soit impressionnante ! Je n'étais pas encore décidée à mourir alors il ne m'arriverait rien de méchant. Ah si seulement c'était aussi facile... Quelle idiote.

« Encore un monsieur !!! Et vous savez, je suis une super pirate hic ! ». Je ne me souvenais plus vraiment de ce qui s'était passé, j'étais arrivée, étais entrée dans un bar et ensuite.... J'étais à moitié avachie sur la table, la tête tournant et les joues rouges. Ma voix elle aussi avait déraillé, devenant plus aiguë et je poussais des 'hic' de temps à autre. Pourquoi ? Eh bien, il n'y avait que du saké dans cet endroit alors j'ai accepté, ne reliant pas que ce saké était du saké alcoolique (et ne m'attendant pas à être K.O aussi vite). Quelle idiote, j'étais totalement ivre presque morte à crier que j'étais une pirate...

Je n'avais pas remarqué une dizaine de soldats rentrer, tous bien alignés en rang, pointant leur fusil dans ma direction. « Etes-vous une pirate » « Oui c'est ça ! Je suis une pirate qui va bientôt...- » Idiote, triple idiote que j'étais, je n'avais rien pu rajouter car ma tête tapa la table. Je venais de tomber dans les vapes, m'évanouir alors que je devais combattre ! Je voulais de l'action mais actuellement j'étais incapable de me battre. Pire, j'allais me faire capturer comme une imbécile !...

Enfin, si je vous raconte mes périples, c'est que j'ai réussi à m'en sortir cependant... Cette aventure manquait clairement de classe ! J'ai dormi environ une journée je crois... Quand je me suis réveillée,  c'était de nouveau l'après midi. Je l'ai su car le soleil m'a bousillé les rétines, me forçant à me relever. Ma tête me lançait encore, je me souvenais brièvement des événements... Mes mains venaient couvrir mon visage. Quelle honte. Je voyais déjà les gros titres « Une pirate stupide s'est fait capturer avant d'avoir accompli quoi que ce soit. ». J'entendais déjà les mouettes crier des « Idiote, idiote » sur toutes les mers...

Enfin c'était normal. J'étais vraiment une idiote. Plus important, je me trouvais dans une salle close, une minuscule fenêtre couverte par des barreaux, la porte était en faite des barreaux verticaux... Une salle qui se trouvait être... Une cellule de prison. Malgré ma taille svelte je ne pourrais pas passer au travers. Je n'avais pas mes armes, couteaux ou carreaux, on me les avais enlevé et déposé je ne sais où. Au moins je n'avais pas de menottes. C'était me sous-estimer mais puisque je n'avais commis aucun acte de pirateries et était une civile à leurs yeux... Cela faisait sens... C'était d'autant plus frustrant.

Dans la pièce, il y avait un seul garde devant la grille, fusil en main et clés accrochées à sa ceinture. Ma liberté à sa ceinture. Facile. C'était un simple marin, une jeune recrue. Alors j'allais utiliser la première arme de mon arsenal et dont j'étais entièrement dépourvue : le charme. Je battais des cils, joignant mes mains en prenant un air innocent.

« - Où suis-je monsieur le Marine ?
- C'est la base de Diamond Town. Je ne suis pas autorisé à converser avec une prisonnière. »

Aimable, je n'en attendais pas moins mais il en fallait plus pour m'arrêter. Donc Diamond Town tient son nom de cet endroit.. Hum intéressant comme début, il fallait un peu plus d'informations pour que je me fasse ma propre idée...

« Si je suis ici c'est car je me suis endormie exact ? »

Pas de réponse, un hochement de tête. Je me sentais quand même idiote sur le coup mais ça n'allait pas durer. Le charme. Le charme. Le charme.

« Vous pourriez me dire où sont mes armes ? De toute façon je vais mourir ici alors ça n'a pas d'importance mais ça m'intrigue. »

Il hésita, ça se voyait sur son visage mais comme il doutait que je puisse sortir -détail qui lui sera très fatal-, il parla.

« Dans la salle d'armements située à deux portes des prisons vers la droite. Elle est très bien gardée quoi qu'il en soit vous êtes fichue pirate de plus c'est moi qui possède les clés.
- Ahhhhh quel malheur je vais déjà mourir ! »

Fausse déception, la comédie n'était pas si difficile à imiter même si mon jeu de débutante laissait à désirer. Je m'étaisrapprochée de la grille pour passer mes mains autour des barreaux que je serrais. Bon, je m'embarquais dans une situation imprévue mais je n'allais pas rester enfermée dans ce trou paumé et mourir. Ni être relâchée en promettant que j'avais menti dans un état d'ivresse. Je le regardais dans les yeux, souriant doucement, il fallait qu'il avance.

« Je ne m'attendais pas à ce que les marines soient aussi mignons... Comme dernier souhait vous pouvez avancer que je vous regarde mieux ? »

Ça devait marcher, c'était un novice. Un marine ne surveille une pirate (civile) faible que quand il est soit-même faible. Bingo, il s'avançait d'un pas, d'un autre, son arme pointait vers le haut.. parfait. j'ai passé ma main entre les barreaux comme pour l'approcher de son visage mais à la place, j'attrapais le col de sa veste. Il n'avait pas le temps de réagir, je venais de tirer dessus pour le frapper contre les barreaux. Ce n'était pas assez fort pour l’assommer mais pour le surprendre oui. Je profitais de sa surprise pour attraper son arme. Je n'allais pas tirer, le bruit me dénoncerait. A la place, j'ai pris le fusil pour l'abattre sur sa tête -je précise que je ne tenais pas à devenir meurtrière, il était juste évanoui-. Avec le fusil, je parvins à attraper les clés, les traînant vers moi. Je les ai attrapé, me suis relevée pour ensuite les essayer une à une dans la serrure, la troisième fut la bonne.

En-dehors de la cellule, je me sentais mieux et m'étirais. Il me restait encore du chemin pour quitter cette base. Je pris le temps de faire fonctionner mes méninges, déglutissant en ne voyant pas d'autres idées possible que celle-ci. Prendre l'uniforme du soldat que je mis au dessus de mes vêtements. Ma poitrine était mieux camouflé. Je flottais dans l'uniforme, et passais inaperçue -quoique mes cheveux étaient durs à cacher sous une si petite casquette. Je prenais le fusil ainsi que les clés pour avoir l'air d'un 'vrai soldat'. Des lunettes pour cacher un peu plus mon visage, le col du vêtement remonté... Même si le temps pressait, j'avais l'intention de voler le maximum ici et affirmer mon appartenance. Je quittais la pièce, fermant doucement la porte, le soldat se retrouvait à ma place, enfermé dans cette stupide cage. Dans les couloirs j'ai croisé deux autres soldats, j'ai pris leur pose avant de dire.

« J'ai été muté à la salle des trésors où se trouve t-elle ? »

La salle des trésors ? Je ne savais même pas si le nom était le bon, quelle idiote j'allais me faire repérer.

« C'est au deuxième étage et c'est la salle des berrys le nouveau ! »

Ils ont rigolé avant de partir sans rien me demander de plus. Soit je ressemblais vraiment à un homme chose totalement vexante soit ils étaient totalement aveugles ! Offusquée, j'ai secoué doucement la tête avant de me reprendre et de marcher rapidement vers ma prochaine destination. Avant d'aller à la salle des berrys, j'avais une autre destinaiton. Devant la porte, je m'arrêtais. Elle était gardée par un autre soldat. Plutôt deux. Je répétais le même geste, main en visière sur le front et jambes serrés pour être droit comme un piquet. Les marines avaient au moins le respect de garder la pose pendant de longues heures...

« - Je suis en remplacement de la salle d'armement. Vous pouvez disposer
- Je te confie les clés »

Tellement facile ! Dès qu'ils furent plus loin, je n'ai pas pu m'empêcher de rire doucement tout en ouvrant la porte. Plein d'armes, à droite à gauche, accrochées aux murs. Je cherchais ce que l'on m'a volé, mes couteaux et mes carreaux avec mon arbalète... Ils l'avaient juste balancé sur la table centrale, sûrement qu'ils n'avaient pas l'envie de ranger. Bonne nouvelle pour moi ou pas. Je ne savais pas où cacher mon arbalète.. Elle serait visible peu importe comment. Tant pis, j'ai mis l'arbalète dans mon dos, l'accrochant avec un tissu trouvé dans la pièce. Mes autres armes étaient accrochées comme d'habitude, sous les vêtements de marine. Quelle chaleur... J'ai regardé à droite, à gauche en quittant la pièce, personne... Trop facile. Cette base manquait de rigueur...

J'ai commencé à courir pour trouver des escaliers et les emprunter. Il ne fallait pas que je traîne, qui sait quand la situation pouvait s'inverser. Je tenais la casquette pour ne pas la perdre tandis que je m'arrêtais brusquement face à la sortie de l'escalier. Plaquée contre le mur, je reprenais mon souffle, remettant ce satané fusil à la verticale pour ensuite marcher comme un piquet. Mes jambes me faisaient mal, jamais je ne recommencerai quelque chose comme ça... Une grande porte gardée par quatre soldats, plus sécurisée que les autres. Je supposais que mon but était ici. Je marchais vers eux, nouvelle pose ridicule de soldat. Explication d'une mutation qui passa moins facilement... Ils se méfiaient.

Je glissais ma main dans le chemisier pour chercher discrètement l'étui avec le paralysant que j'utilisais, trempant mes doigts dedans. C'est parti. Le premier devant moi ne put rien voir venir, je l'avais approché, le contournant pour me trouver derrière lui. Dès que je posais ma main sur son nez, il respirait le produit et tombait au sol. Encore trois. Dommage que je ne puisse pas utiliser mes carreaux, la tâche aurait été plus facile. Des « Qu'est ce que tu as fait ?! » se faisaient entendre alors que les trois hommes pointaient leurs fusils vers moi. J'aurais dû avoir peur mais je disposais d'un élément : un otage. j'ai sorti un couteau pour le pointer sous sa gorge.

« Lancez vos armes par ici sans crier sinon je le tue. Je n'en ai pas l'air mais je suis une pirate. Ryuka. Enchantée. Dans peu de temps j'espère que vous entendrez beaucoup parler de moi... EH ! Ne bougez pas. Au moindre mouvement suspect, vous savez ce qui arrivera. »

C'était bien évidemment faux mais ça ils ne le savaient pas. Ils obéirent. A la seconde où ils n'avaient plus leurs fusils, j'ai lâché le corps, courant vers eux pour leur réserver le même sort. Le premier ne s'attendait pas à ce que j'ai de la vitesse, il tomba en arrière, roupillant. Les deux autres semblaient moins doués dans ce style de combat, au corps-à-corps. Cependant à deux j'étais désavantagée, l'un des coup de poing faillit me toucher. Je basculais en arrière, faisant un pont pour pouvoir l'éviter, mes lunettes tombèrent. En me redressant, ils étaient choqués de voir un visage de femme. A croire qu'ils méprisent vraiment les femmes... J'en profitais pour en endormir un. Au dernier je souriais avant de lui réserver le même traitement, pas de jaloux comme ça. Bataille finie !

Je retirais le foulard bleu de mon cou pour essuyer ma main dedans, ce serait stupide que je me fasse avoir par mon propre piège. J'observais ensuite la porte, la serrure et les quatre hommes, l'un avait une clé d'or. Quoi de mieux pour attirer l'attention d'une voleuse ? Je la saisissais, l'entrant dans la serrure, poussant les deux énormes portes avant d'afficher une petite moue, boudant. « Comment je vais faire pour transporter tous ces berrys ? » J'allais me faire remarquer avec cette montagne d'or mais je ne pouvais pas tout laisser, ce serait trop stupide ! Faire des allers-retours était trop dangereux, j'ai pris un large sac pour commencer à le remplir, veillant à ce que je puisse le porter.

Quand je jugeais du poids, j'ai pris quelques petites bourses, les accrochant à ma taille. J'observais l'immense montagne de berrys, déçue... Quel gâchis mais je n'avais pas le choix. Je suis sortie, prudemment et j'ai commencé à marcher pour essayer de trouver une sortie. Note à moi-même : Me fournir un grappin pour les évasions. A la place, je prenais les escaliers pour descendre, réfléchissant à un moyen de partir sans être vue... … La cuisine ! La réserve devait forcément mener dehors ! Et comme je venais d'entendre du rez-de-chaussée des marines dire que la nourriture était vraiment dégueulasse, j'étais dans la bonne direction. Une large porte m'indiquait le réfectoire, derrière, des dizaines de marines mangeaient ici et pouvaient sortir à tout moment. Petit moment de stress, je m'arrête, respire profondément et repars. Tenter les portes sur le côté pour trouver la bonne, les toilettes, le garde manger, des boulets de canons, une cuisine,... ! Je venais de fermer la porte avant de la rouvrir, me retrouvant entourée d'ustensiles, de plats et de vapeur. J'ai marché sur la pointe des pieds jusqu'à l'unique fenêtre que j'ouvrais en vérifiant que je pourrai passer au travers. Je balançais le plus gros, le poussant dans la petite ouverte plusieurs fois. Il arriva de l'autre côté puis je montais sur des caisses pour me hisser sur le rebord et sauter.

C'était un peu plus haut que prévu, j'ai fait une petite roulade au sol, manquant d'étaler les pièces de mes bourses mais tout se passa bien. Evasion réussie, dans les règles de l'art ! Fière, je souriais et prenais mon gros sac avant d'entendre une espèce de sirène. Oh ! Ils m'avaient enfin repéré ! Trop tard cependant. Je m'éloignais, accélérant la cadence. Prudence est mer de sûreté comme on dit ! Dans peu de temps ils allaient commencer des recherches, sans se douter que j'avais déjà quitté la base. Ils allaient se rendre compte que la misérable pirate les avait tous bernés. Je jetais les vêtements de marine au sol et ne tardais pas à arriver dans le village que je passais sans m'arrêter pour rejoindre le port et le fabuleux navire que j'avais... Un jour, je m'en acheterai un vrai.

J'ai remonté l'ancre, pris le gouvernail pour partir. Long soupir de soulagement. Un vol un peu près réussi, mon cœur battait rapidement, mes jambes tremblaient alors que je jetais un dernier regard en arrière. Me voici vainqueur des marines ! Mais est ce que ça suffirait ? Non, ce n'était que le début ! East Blue était vaste mais pas assez pour combler mes désirs de liberté. J'irais toujours plus haut, toujours plus loin. Personne ne m'arrêtera.