Le bon, le démon et le truand
RP solo // flashback // arc : 0
Il y a quatre ans, dans un port mal famé du royaume d’Illisia.
Quoi de plus fabuleux que les vingt ans d’un jeune homme. Quoi de plus ardent que le cœur de celui qui a enfin aperçu l’horizon et sa grandeur, prêt à aller le conquérir. Cela fait cinq ans que Dalvo voyage sur les archipels de West Blue à bord du Big Tony, qu’il a changé depuis ce jour où il a quitté la baie de Toroa sous le regard bienveillant de son mentor. Il est bien plus assuré, bien plus fringant que l’adolescent qu’il était. Sa banane est plus saillante, son corps plus développé, son bateau en moins bon état après toutes les épreuves qu’il a pu traverser. Il faut dire que les vertes eaux de West Blue sont loin d’être les plus paisibles, mais qu’importe ! Ce n’étaient que plus d’épreuves qu’il pouvait relever pour prouver sa place de Numéro Un.
Il n’avait pas oublié ce rêve, cet objectif qu’il s’était fixé. Il ne l’avait jamais compris, mais ce n’était pas bien grave, c’était devenu une partie de lui-même qu’il n’avait pas à remettre en question. Il n’y avait pas à dire, Dalvo était devenu un homme. Rien à redire, c’était resté un grand enfant. Finalement son voyage l’avait guidé jusqu’à l’archipel de l’éclat, les courants ou le destin, aucun des deux n’avaient le pouvoir de le retenir de toute manière, ce n’était en réalité qu’une question d’argent. Il commençait à manquer de ressources et l’on parle d’une époque ou il ne vivait pas encore le drapeau noir haut levé, il avait donc abandonné les îles quasiment abandonnée à la recherche d’un lieu plus peuplé ou il pourrait vendre ses services à bon prix, faire le plein de nouritures, renover un peu sa garde robe, et reprendre la mer.
“Ca à l’air agité par ici.”
La banane de Dalvo dépassait par dessus le gouvernail du Big Tony qui s’approchait lentement du port où mouillaient bateaux de pêche et bâtiments plus imposants. Petit à petit, Dalvo fermait la porte de fer des flammes qui alimentaient les roues à aubes de son petit navire, étouffant la chaleur et calmant le rythme de la navigation. C’est après quelques minutes de manœuvre que l’étrange bicoque accosta le long d’un pont du port. Depuis le Big Tony, Dalvo pouvait apercevoir toute un théâtre d’activité aux airs sombres entre les entrepôts du port et les navires qui y reposaient. Les drapeaux noirs se mêlaient à la foule, les sabres étaient au clair, les avis de recherches déchirés sur les murs, les caisses de marchandises débordaient d’armes ou d’autres produits illégaux.
“Mh. Ca sent les ennuis tout ça.”
Il faut dire qu’il y a quelques années, avant que la marine ne réaffirme sa présence en ces eaux, le royaume d’Illisia était une grande et florissante plateforme pour les pirates et les brigands, surtout dans les petits ports comme celui-ci.
“Hey ! Ho ! Tu viens faire quoi ici l’ami !”
Le moteur du Big Tony venait de se taire et Dalvo accrochait son navire au pont tranquillement. Deux paires de pas se rapprochaient en claquant sur les planches de bois, deux autochtones probablement, deux hommes au nez rosé et aux barbes mal entretenues aux airs un peu penauds. C’est avec un sourire éclatant que le jeune homme leur répondit.
“J’arrive tout juste ! Je suis médecin itinérant et je cherche à travailler quelque temps par ici !
- Ah ! Oh ! Je vois… je vois ! Parce que tu vois, les étrangers qui s’installent comme ça, ils payent la journée.
- Pour sûr l’ami ! Mais c’est quand même possible d’avoir une ardoise pour les premiers jours, le temps que je trouve où travailler ?”
Dalvo n’avait pas abandonné son sourire franc mais il savait que la situation pouvait dégénérer à tout moment. Ces deux bonhommes étaient probablement envoyés pour intimider les nouveaux arrivants et imposer les règles établies par le gros bonnet du coin. S’ils ne récupéraient pas ce qu’ils étaient venu chercher, il y avait fort à parier qu’ils essairaient d’en venir aux mains ou repartiraient la queue entre les jambes avant de revenir plus tard avec encore plus d’ennuis avec eux. En tant normal Dalvo réagirait bien plus violemment à un tel manque de civisme, mais il n’avait pas assez de choses dans son frigo pour faire la fine bouche.
“Nan, désolé l’ami, je pense pas que ça soit possible..
- C’est pas une bonne nouvelle pour moi ça ! Wahahahan !”
Comprenant qu’ils ne repartiraient pas d’ici avec leur argent aussi simplement qu’ils le souhaiteraient, la mine des deux hommes s’assombrit quelque peu. Clairement pas une bonne nouvelle, heureusement que Dalvo avait un petit tour dans sa manche pour se sortir de cette situation avec un peu de chance.
“Mais écoutez les amis, je suis sur qu’on peut trouver un moyen de s’arranger. Je n’ai pas pu m'empêcher de remarquer que vous n’êtes pas très en forme.
- Hein ? Eh, oh. Commence pas à nous baratiner.
- Je suis très sérieux, vous monsieur vous avez visiblement un problème au dos et à l’épaule, quand à vous… le teint un peu jaune, j’ai peur que vous n’ayez un problème de foie.
- De foie…?
- Oui, probablement à cause de l’alcool et d’un mauvais coup, mais ça peut être quelque chose qui appuie dessus et le perturbe, laissez moi regarder.”
L’air un peu ahuri, les deux bonhommes restèrent immobile alors que Dalvo se rapprocha pour commencer à les ausculter et traiter immédiatement les symptômes superficiels. Le premier était le cas le plus simple. Une petite rotation du bras confirma que ses muscles dorsaux et au niveau de l’épaule étaient dans un piteux état, mais rien d’irréparable, surtout pour quelques minutes.
“Mais… euh… eh ?
- Compte jusqu’à trois l’ami.
- Hein ?
- Trois ! Compte jusqu’à trois.
- Un… deux…”
Dans un mouvement sec, presque surnaturel, le bras du coupe jarret se contorsionna dans une direction étrange avant que Dalvo ne donne quelques coups secs du bout des doigts à travers son dos, lui arrachant un petit cri de douleur et de surprise. Son comparse, inquiété par la violence soudaine du nouveau venu tituba de quelques pas en arrière, la main sur la garde de son sabre.
“Que… Qu’est-ce que t’as fait ?
- Mh ? J’ai essayé de délier un peu les muscles de notre ami ici présent. Bon, laisse moi jeter un coup d’oeil à ce problème de foie.
- Gn… Ne… Ne t’approche pas ! Keller ! Keller ça va ?”
Dalvo affichait une mine un peu exaspérée en se tournant vers le fameux Keller qui était resté silencieux depuis que son bras avait fait un tour sur lui-même. Un air de surprise et de joie légère pouvait se lire sur son visage.
“Mieux non ?
- Mais… oui ! J’ai plus mal !
- Du calme, ça ne va pas durer éternellement, mais je peux vous montrer quelques exercices pour soulager la douleur sur le long terme. Trois fois rien ! Disons que c’est un gage de mes compétences et un petit service gratuit pour mon premier jour ici !”
Keller échangea un sourire avec son partenaire qui, rassuré, finit par hocher la tête. Dalvo, satisfait, sourit à son tour avant de finir ses petites consultations minutes. Il en était persuadé maintenant : son passage à Illisia n’allait pas être de tout repos.
Quoi de plus fabuleux que les vingt ans d’un jeune homme. Quoi de plus ardent que le cœur de celui qui a enfin aperçu l’horizon et sa grandeur, prêt à aller le conquérir. Cela fait cinq ans que Dalvo voyage sur les archipels de West Blue à bord du Big Tony, qu’il a changé depuis ce jour où il a quitté la baie de Toroa sous le regard bienveillant de son mentor. Il est bien plus assuré, bien plus fringant que l’adolescent qu’il était. Sa banane est plus saillante, son corps plus développé, son bateau en moins bon état après toutes les épreuves qu’il a pu traverser. Il faut dire que les vertes eaux de West Blue sont loin d’être les plus paisibles, mais qu’importe ! Ce n’étaient que plus d’épreuves qu’il pouvait relever pour prouver sa place de Numéro Un.
Il n’avait pas oublié ce rêve, cet objectif qu’il s’était fixé. Il ne l’avait jamais compris, mais ce n’était pas bien grave, c’était devenu une partie de lui-même qu’il n’avait pas à remettre en question. Il n’y avait pas à dire, Dalvo était devenu un homme. Rien à redire, c’était resté un grand enfant. Finalement son voyage l’avait guidé jusqu’à l’archipel de l’éclat, les courants ou le destin, aucun des deux n’avaient le pouvoir de le retenir de toute manière, ce n’était en réalité qu’une question d’argent. Il commençait à manquer de ressources et l’on parle d’une époque ou il ne vivait pas encore le drapeau noir haut levé, il avait donc abandonné les îles quasiment abandonnée à la recherche d’un lieu plus peuplé ou il pourrait vendre ses services à bon prix, faire le plein de nouritures, renover un peu sa garde robe, et reprendre la mer.
“Ca à l’air agité par ici.”
La banane de Dalvo dépassait par dessus le gouvernail du Big Tony qui s’approchait lentement du port où mouillaient bateaux de pêche et bâtiments plus imposants. Petit à petit, Dalvo fermait la porte de fer des flammes qui alimentaient les roues à aubes de son petit navire, étouffant la chaleur et calmant le rythme de la navigation. C’est après quelques minutes de manœuvre que l’étrange bicoque accosta le long d’un pont du port. Depuis le Big Tony, Dalvo pouvait apercevoir toute un théâtre d’activité aux airs sombres entre les entrepôts du port et les navires qui y reposaient. Les drapeaux noirs se mêlaient à la foule, les sabres étaient au clair, les avis de recherches déchirés sur les murs, les caisses de marchandises débordaient d’armes ou d’autres produits illégaux.
“Mh. Ca sent les ennuis tout ça.”
Il faut dire qu’il y a quelques années, avant que la marine ne réaffirme sa présence en ces eaux, le royaume d’Illisia était une grande et florissante plateforme pour les pirates et les brigands, surtout dans les petits ports comme celui-ci.
“Hey ! Ho ! Tu viens faire quoi ici l’ami !”
Le moteur du Big Tony venait de se taire et Dalvo accrochait son navire au pont tranquillement. Deux paires de pas se rapprochaient en claquant sur les planches de bois, deux autochtones probablement, deux hommes au nez rosé et aux barbes mal entretenues aux airs un peu penauds. C’est avec un sourire éclatant que le jeune homme leur répondit.
“J’arrive tout juste ! Je suis médecin itinérant et je cherche à travailler quelque temps par ici !
- Ah ! Oh ! Je vois… je vois ! Parce que tu vois, les étrangers qui s’installent comme ça, ils payent la journée.
- Pour sûr l’ami ! Mais c’est quand même possible d’avoir une ardoise pour les premiers jours, le temps que je trouve où travailler ?”
Dalvo n’avait pas abandonné son sourire franc mais il savait que la situation pouvait dégénérer à tout moment. Ces deux bonhommes étaient probablement envoyés pour intimider les nouveaux arrivants et imposer les règles établies par le gros bonnet du coin. S’ils ne récupéraient pas ce qu’ils étaient venu chercher, il y avait fort à parier qu’ils essairaient d’en venir aux mains ou repartiraient la queue entre les jambes avant de revenir plus tard avec encore plus d’ennuis avec eux. En tant normal Dalvo réagirait bien plus violemment à un tel manque de civisme, mais il n’avait pas assez de choses dans son frigo pour faire la fine bouche.
“Nan, désolé l’ami, je pense pas que ça soit possible..
- C’est pas une bonne nouvelle pour moi ça ! Wahahahan !”
Comprenant qu’ils ne repartiraient pas d’ici avec leur argent aussi simplement qu’ils le souhaiteraient, la mine des deux hommes s’assombrit quelque peu. Clairement pas une bonne nouvelle, heureusement que Dalvo avait un petit tour dans sa manche pour se sortir de cette situation avec un peu de chance.
“Mais écoutez les amis, je suis sur qu’on peut trouver un moyen de s’arranger. Je n’ai pas pu m'empêcher de remarquer que vous n’êtes pas très en forme.
- Hein ? Eh, oh. Commence pas à nous baratiner.
- Je suis très sérieux, vous monsieur vous avez visiblement un problème au dos et à l’épaule, quand à vous… le teint un peu jaune, j’ai peur que vous n’ayez un problème de foie.
- De foie…?
- Oui, probablement à cause de l’alcool et d’un mauvais coup, mais ça peut être quelque chose qui appuie dessus et le perturbe, laissez moi regarder.”
L’air un peu ahuri, les deux bonhommes restèrent immobile alors que Dalvo se rapprocha pour commencer à les ausculter et traiter immédiatement les symptômes superficiels. Le premier était le cas le plus simple. Une petite rotation du bras confirma que ses muscles dorsaux et au niveau de l’épaule étaient dans un piteux état, mais rien d’irréparable, surtout pour quelques minutes.
“Mais… euh… eh ?
- Compte jusqu’à trois l’ami.
- Hein ?
- Trois ! Compte jusqu’à trois.
- Un… deux…”
Dans un mouvement sec, presque surnaturel, le bras du coupe jarret se contorsionna dans une direction étrange avant que Dalvo ne donne quelques coups secs du bout des doigts à travers son dos, lui arrachant un petit cri de douleur et de surprise. Son comparse, inquiété par la violence soudaine du nouveau venu tituba de quelques pas en arrière, la main sur la garde de son sabre.
“Que… Qu’est-ce que t’as fait ?
- Mh ? J’ai essayé de délier un peu les muscles de notre ami ici présent. Bon, laisse moi jeter un coup d’oeil à ce problème de foie.
- Gn… Ne… Ne t’approche pas ! Keller ! Keller ça va ?”
Dalvo affichait une mine un peu exaspérée en se tournant vers le fameux Keller qui était resté silencieux depuis que son bras avait fait un tour sur lui-même. Un air de surprise et de joie légère pouvait se lire sur son visage.
“Mieux non ?
- Mais… oui ! J’ai plus mal !
- Du calme, ça ne va pas durer éternellement, mais je peux vous montrer quelques exercices pour soulager la douleur sur le long terme. Trois fois rien ! Disons que c’est un gage de mes compétences et un petit service gratuit pour mon premier jour ici !”
Keller échangea un sourire avec son partenaire qui, rassuré, finit par hocher la tête. Dalvo, satisfait, sourit à son tour avant de finir ses petites consultations minutes. Il en était persuadé maintenant : son passage à Illisia n’allait pas être de tout repos.