OPERATION : GENESIS
You scare me ... And you know it.
A
Bercée par les vagues de la mer en furie
Recroquevillée au fond d’une cale étroite
Je rédige quelques rimes maladroites,
Au côté des autres passagers endormis
Voyage clandestin vers une mer éclaircie,
La révolution à besoin d’armes adroites
Pour libérer des îles que le monde exploite.
Encore une histoire mortifère que j'écris.
Mais ce n’est pas par envie que je rédige,
les pages d’une tragédie qui m’afflige
Mais c’est bien par indéfectible loyauté.
Sur ma vie j’ai décidée de devenir l’arme,
Qui dans ses mains, rendrait au monde sa beauté.
Pour celà, je dois essuyer sang et larmes ….
Recroquevillée au fond d’une cale étroite
Je rédige quelques rimes maladroites,
Au côté des autres passagers endormis
Voyage clandestin vers une mer éclaircie,
La révolution à besoin d’armes adroites
Pour libérer des îles que le monde exploite.
Encore une histoire mortifère que j'écris.
Mais ce n’est pas par envie que je rédige,
les pages d’une tragédie qui m’afflige
Mais c’est bien par indéfectible loyauté.
Sur ma vie j’ai décidée de devenir l’arme,
Qui dans ses mains, rendrait au monde sa beauté.
Pour celà, je dois essuyer sang et larmes ….
Sonnet de la clandestine.
Comme toujours, les longues traversées en navires sont les rares moments qui me permettent de mettre sur le papier tous les vers qui me traversent la tête. Une manière longue et élégante de transmettre ce qui se passe dans mon cœur, entravé par les affres cruelles de la guerre. Mais là, entre le froid, la faim et la soif, pouvoir rédiger avec un bout de fusain sur une feuille humide, les quelques messages mélancoliques qui me parcourent l’esprit est comme un foyer agréable. Un moyen comme un autre de ne pas succomber à l’ennui et la paresse qui me permet de m’évader.
Depuis mon enfance, j’ai toujours été attachée à l’élégance des mots et des phrases bien écrites. Éprouvée un amour certain pour les règles strictes de langues. Mais il à fallu attendre qu’Irina pose ses yeux ambrés, pour la première fois, sur mes écrits maladroits pour comprendre. Comprendre le pourquoi, comprendre le comment. La poésie, c’est l’allégorie de la liberté. Elle ne peut exprimer sa beauté et sa profondeur que par le biais de règles strictes. La poésie, c’est l’esprit qui découvre la libération en embrassant les frontières qu’on lui impose…
C’est donc dans cet environnement éprouvant pour mon corps que je repose mon esprit. Un repas frugal par jour, un litre d’eau et une simple couverture de laine pour linge. Je me doit d’être discrète pour fuir les mers de l’est, ou mon quotidien s’est résumé à des poursuites perpétuelles et un charnier à la clé. Les semaines s’écoulent sans que mes mots sur le papier se ressemblent et, au bout d’un moment, je sens à l’atmosphère et aux vagues que le navire est retourné sur les mers chaudes du sud. C’est ici que j’ai été entraînée en partie et, ici ou m’attends mon supérieur. Une femme maccabre et carnassière, intelligente et ridicuelement forte. Même après toutes les tortures qu’elle à fait subir à mon corps et tous les traumatismes qu’elle à infligée à mon esprit, c’est à elle que j’ai remis la laisse métaphorique qui pend autour de mon cou. Mes objectifs nécessitent des sacrifices, et l’apprentissage se fait dans la douleur. Alors, tant que je garde encore un oeil et mes membres, toute forme de souffrance est acceptable.
Néanmoins, même si je tente d’avoir une vision rationnelle des choses, mon estomac se tord à mesure que les jours passent. Au final, je ne me suis jamais vraiment accoutumée à la douleur ou aux sévices psychologiques. Alors comme l’enfant que j’étais il y à une dizaine d'années, j’espère de manière candide que mes exploits sauront calmer sa violence naturelle, et me laisseront repartir d’ici sans peine.
Les jours et l’encre s'écoulent dans une ambiance lourde. Suite à cette traversée, mon corps à encore perdu du poids. Mais, au bout de longues semaines, j’arrive enfin à quai. Pas un regard n’est échangé avec mon passeur. Il à fait son travail, je lui ai payé ce qu’il me demandait. Je marche quelques pas et m’abaisse pour glisser mes doigts dans le sable chaud. Un frisson de contentement enfantin envahit mon esprit. Si je n’étais pas la vipère blanche de la révolution, je souhaiterais probablement jouer sur ce sable et nager dans cette mer. Je profite de la nuit tombante pour me laver à l’eau salée avant de reprendre mon périple vers le centre de l’île, cette immense forêt tropicale ou, de ce que j’en sais, ma supérieur m’attends.
PHARAOH LEAP CREATES