Un instant de flottement
ft. marie-anne // thermes de kotzia
Les vêtements tombent l’un après l’autre, se plient au fur et à mesure que tu te déshabilles. Tu enfiles ton maillot de bain Doskoi Panda, décoré de motifs de vagues et d’eaux agitées. Tu t’étais dit en le choisissant que c’était bien ironique, puisque tu ne peux pas nager. Mais heureusement aujourd’hui, tu vas simplement te baigner dans les eaux thermales de Kotzia. Un délice pour le corps et l’esprit, une détente optimale, pour décompresser de tous ces avis de recherche à contempler, ces hommes à manipuler, ces criminels à aimer. Il faut bien reposer son cœur de temps en temps. Mais qui sait, peut-être trouveras-tu l’amour dans ces bains ? Tu détaches tes longs cheveux, qui tombent en une cascade fine dans ton dos. Artie miaule doucement, comme une approbation. ▬ Merci Artie, tu es gentil. Le chaton noir te suit comme une ombre alors que tu quittes ta cabine ; et avant de quitter les vestiaires, tu prends soin d’effacer le maquillage habillant ton visage. Il ne faudrait pas qu’il s’efface dans l’eau et ne te défigure, si jamais tu rencontrais l’homme de ta vie.
Tu es à la fois déçue et reconnaissante envers l’hôtesse qui t’annonce que les bains mixtes sont fermés aujourd’hui en te pointant l’entrée vers la salle des femmes. À quoi bon venir si tu ne peux pas contempler secrètement le corps des autres ? Mais d’un autre côté… cela ne peut que te faire du bien, probablement. Assurément. Certainement. Tu entres donc dans une salle immense au plafond voûté, couvert d’une mosaïque de carrelage coloré, ruisselant des milliers de gouttes qui s’y forment. Le bruit de tes pas nus sur la pierre du sol résonne quelque peu dans l’immensité de la pièce, qui n’est pas très peuplée. Quelques groupes de femmes se prélassent entre amies, quelques éclats de rire transpercent le silence relatif des lieux, déjà perturbé par l’écoulement constant de l’eau. Les gouttes, les éclaboussures, les jets, les bulles, les personnes qui se déplacent dans les bains. Rien de tout ça ne fait penser au silence, mais pourtant, l’ambiance est calme et déjà, tu sens ton corps se détendre. Artie rejette ses oreilles en arrière. Ta propre voix lui répond avec une pointe d’amusement. ▬ Tu n’es pas obligé de réagir comme ça, je ne t’ai pas forcé à venir. Il tourne la tête dans la direction opposée à la tienne sans répondre. Mais lorsque tu reprends la marche, ses pattes se décollent bien vite du sol pour te suivre.
Tes pas déséquilibrés te mènent jusqu’au bord d’une des piscines, où tu trempes le bout du pied. L’eau est chaude. D’une température qui coupe le souffle et qui fait palpiter le cœur. Le genre de chaleur qui te convient parfaitement, qui te fait penser au sentiment d’être aimée. Qui te donne l’impression d’être dans les bras d’un homme assez grand et assez fort pour s’occuper de toi. ▬ Comment s’appelait le dernier déjà ? Ton index vient intensifier ta réflexion au bord de tes lèvres, tandis que tes yeux cherchent la réponse dans le plafond. Un miaulement agacé pour réponse. ▬ Ah oui, Garett. Merci. Tu hoches la tête, en accord avec toi-même alors que ta peau perce la surface de l’eau. Artie ne t’y suis pas, bien sûr, mais il ne rôde pas très loin de ta silhouette.
Tu sens cet étrange sentiment de faiblesse qui t’éprend comme un malaise fulgurant. Impossible de s’y habituer. Mais une fois le choc passé, l’asthénie de ta malédiction ne fait plus qu’une avec le délice de l’eau presque trop chaude.
À l’autre bout du bassin se tient une curieuse silhouette entourée devant une espèce de mur. Tu perturbes l’eau calme pour t’en approcher et constates avec plaisir la présence d’un bar aquatique. La serveuse, ayant comme toi l’eau jusqu’à la taille, te propose de t’installer à l’un des tabourets immergés devant son comptoir de céramique. Tu acceptes son invitation généreuse et laisse ton regard voguer sur les boissons. Ton index s’arrête sur quelque chose de particulièrement rafraîchissant, et la serveuse te sourit.
Une perle de condensation un peu trop lourde glisse le long de ton verre glacé. Les glaçons s’entrechoquent alors que tu lèves le verre et sa paille vers tes lèvres assoiffées. La vapeur des bains se dépose en gouttelettes sur ton front, mais tu savoures la sensation légère de leur chute sur la surface de ta peau lisse. Quel plaisir, de se baigner ainsi. La boisson fraîche offre un contraste saisissant avec la température de l’eau. Les arômes de la menthe et du rhum dansent sur ton palais, et tu ne penses plus à rien. Seule, perdue dans tes idées, les yeux à demi fermés, une paille en métal roulant entre tes doigts. Tu dégustes ce moment, sans aucune pensée parasite.
Tu es à la fois déçue et reconnaissante envers l’hôtesse qui t’annonce que les bains mixtes sont fermés aujourd’hui en te pointant l’entrée vers la salle des femmes. À quoi bon venir si tu ne peux pas contempler secrètement le corps des autres ? Mais d’un autre côté… cela ne peut que te faire du bien, probablement. Assurément. Certainement. Tu entres donc dans une salle immense au plafond voûté, couvert d’une mosaïque de carrelage coloré, ruisselant des milliers de gouttes qui s’y forment. Le bruit de tes pas nus sur la pierre du sol résonne quelque peu dans l’immensité de la pièce, qui n’est pas très peuplée. Quelques groupes de femmes se prélassent entre amies, quelques éclats de rire transpercent le silence relatif des lieux, déjà perturbé par l’écoulement constant de l’eau. Les gouttes, les éclaboussures, les jets, les bulles, les personnes qui se déplacent dans les bains. Rien de tout ça ne fait penser au silence, mais pourtant, l’ambiance est calme et déjà, tu sens ton corps se détendre. Artie rejette ses oreilles en arrière. Ta propre voix lui répond avec une pointe d’amusement. ▬ Tu n’es pas obligé de réagir comme ça, je ne t’ai pas forcé à venir. Il tourne la tête dans la direction opposée à la tienne sans répondre. Mais lorsque tu reprends la marche, ses pattes se décollent bien vite du sol pour te suivre.
Tes pas déséquilibrés te mènent jusqu’au bord d’une des piscines, où tu trempes le bout du pied. L’eau est chaude. D’une température qui coupe le souffle et qui fait palpiter le cœur. Le genre de chaleur qui te convient parfaitement, qui te fait penser au sentiment d’être aimée. Qui te donne l’impression d’être dans les bras d’un homme assez grand et assez fort pour s’occuper de toi. ▬ Comment s’appelait le dernier déjà ? Ton index vient intensifier ta réflexion au bord de tes lèvres, tandis que tes yeux cherchent la réponse dans le plafond. Un miaulement agacé pour réponse. ▬ Ah oui, Garett. Merci. Tu hoches la tête, en accord avec toi-même alors que ta peau perce la surface de l’eau. Artie ne t’y suis pas, bien sûr, mais il ne rôde pas très loin de ta silhouette.
Tu sens cet étrange sentiment de faiblesse qui t’éprend comme un malaise fulgurant. Impossible de s’y habituer. Mais une fois le choc passé, l’asthénie de ta malédiction ne fait plus qu’une avec le délice de l’eau presque trop chaude.
À l’autre bout du bassin se tient une curieuse silhouette entourée devant une espèce de mur. Tu perturbes l’eau calme pour t’en approcher et constates avec plaisir la présence d’un bar aquatique. La serveuse, ayant comme toi l’eau jusqu’à la taille, te propose de t’installer à l’un des tabourets immergés devant son comptoir de céramique. Tu acceptes son invitation généreuse et laisse ton regard voguer sur les boissons. Ton index s’arrête sur quelque chose de particulièrement rafraîchissant, et la serveuse te sourit.
Une perle de condensation un peu trop lourde glisse le long de ton verre glacé. Les glaçons s’entrechoquent alors que tu lèves le verre et sa paille vers tes lèvres assoiffées. La vapeur des bains se dépose en gouttelettes sur ton front, mais tu savoures la sensation légère de leur chute sur la surface de ta peau lisse. Quel plaisir, de se baigner ainsi. La boisson fraîche offre un contraste saisissant avec la température de l’eau. Les arômes de la menthe et du rhum dansent sur ton palais, et tu ne penses plus à rien. Seule, perdue dans tes idées, les yeux à demi fermés, une paille en métal roulant entre tes doigts. Tu dégustes ce moment, sans aucune pensée parasite.
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un calme imperturbabledandy ♫