a a a a a a Le jour commences en sursaut par le tintement de la clochette d'entrée et le vent humide qui s'engouffre chez moi. Client de la veille partant affronter la bruine ; c'est une silhouette titubante qui rentre chez elle. Le bar n'est pas très bien aménagé, et des meubles hauts encombrent habituellement la vue qui donne sur la grande avenue. Un placard couché au sol dévoile la mairie au loin et le parc embrumé. Le chaos à ceci de bon qu'il permet parfois de reprendre sur de meilleures bases. Les rixes n'étant pas si rares au Chez Barnabé, il n'y a rien de bien fragile ou de bien dur à réparer. Oh, si, ces chenapans ont réussi à crever le plancher ! Sauf qu'il n'y a pas de sous-sols ; c'est donc superficiel. Il faudra aussi frotter la mélasse de sueur, de sauce et d'alcool qui recouvre les surfaces. Mais pas tout de suite : pour l'instant je me réveille !
a a a a a a a a Il y a un âge pour faire des folies, et je suis lentement en train de le dépasser. Ma nuit n'a pas duré plus d'une demi-heure, qui plus est avec le bois comme tout matelas. Un rapide passage en arrière sale me révèle un visage horrifiant, quoiqu'un passage à l'eau retire au moins le mascara qui couvrait mes cernes. Je farde ma fatigue et le bleu sur ma joue sous un teint discret. Pour contraster je teste mon nouveau rose à lèvres. Il contraste joliment avec la coupure rouge que je viens de me faire en me rasant ! Pfuh. Ça m'apprendra à utiliser une lame dans cet état. Puis, quitte à faire un grand ménage, j'imprime un baiser rose sur mon reflet dans la glace.
« Enfin ! »
a a a a a a a Retour sur la scène principale ! C'est ici que les clients se réunissent, et c'est là que se concentrent les dommages. Avant de m'occuper des tables retournées et de la fuite dans le plafond, je suppose qu'il serait bon d'aborder l'éléphant dans le couloir. Tout le monde n'est pas encore parti.
« Debout tout le monde ! »
« La maison est fermée pour aujourd'hui. Allez hop hop hop ! »
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