Dans la nuit noire s’illumine le brasier des champs de Saints-Reia, les flammes galopes autour d’un village au nom qui n’a que peu d’importances, dans la sueur et le sang un marine fuit, poursuivie par l'incendie, poursuivie par le chasseur… Mais il n’est pas fou, il n’a pas obtenu ses médailles pour rien, il a un plan, là à droite, ensuite tout droit, enfin vers cette bicoque. Un bunker secret, un endroit où il sera en sécurité, au diable le village, ils peuvent cramer, lui restera en vie !

S'enfonçant dans le sol par la fausse porte de bois, arrivants dans la pièce qui garantira sa survie, il cherche la lanterne habituellement posée sur l’armoire.
Sons d’allumette qui s'embrassent

- Très cher, c’est ce que vous cherchez ?

La pièce s'illumine, découvrant l'immense créature longiligne assise dans un fauteuil, une tasse de thé à la main

- Fils de pute…

- Tu connais ma génitrice, formidable, cela nous fait un point commun !

Poursuivie par ce ton enjoué Isaac se lève, s’étire puis se balance légèrement de gauche à droite et enfin saute soudainement sur la table pour prendre la pose d’un soldat sabre à la main

- Écoute, je suis un peu déçu tout de même, regarde-toi le fier homme de la marine qui doit défendre la veuve et l’orphelin, à travers mont et marée contre les terribles terroristes… Et te voilà toi, à fuir et j’en viendrai presque à croire que tu as toi-même mit le feu au pauvre champs d'habitant, hooo leurs seuls moyens de survivre à l’hiver bouhouhou snif snif.

Isaac continue de jouer, désormais à genoux en feignant de pleurer… le Lieutenant compte saisir cette chance, il connaît l'endroit, se reculant lentement, mais sûrement, vers une arme cachée.

- Ce n'est pas moi qui ai foutu le feu, mais crois-moi, j’aurais aimé le faire et j’espère que c’est un de nos gars qui a fais ça! Un repaire de criminels ce village, qu’ils crèvent tous dans les flammes… Avec toi !

En instant, il se saisit du fusil, BANG, traversant l'abdomen du révolutionnaire qui s'effondre au sol… Il l’aura cherché cette enfoirée, pense le marine qui se rapproche doucement vers le cadavre… de l’encre noirâtre coule de la plaie, il est peut-être encore en vie alors autant en finir une fois pour toute…

- Réfléchis biens à tes derniers mots

- Tu sais, je ne pense pas que je vais mourir comme cela, dans une scène si dramatique, il faut… Un bon retournement de situation !

Des bruits de gouttes, de l’encre s'écoulent du dessus, obligeant le tireur à relever la tête, le plafond semble fondre en une mélasse, révélant un trou béant à la place du toit. Au-dessus de se trouve de nombreux visages d’habitant, à leurs têtes, on devine qu’ils ont vue et entendue bien plus qu’ils auraient dû… un sentiment profond s’enflamme dans leurs yeux, de la colère. Les voix s’élèvent, les faits se déforme “ Les marines allait nous laisser crever”, “ il l’a dit, ce sont eux qui on mit le feu” , “ils nous manipulent “... Et dans ce chaos, le soldat affolés se retourne vers le responsable de la mascarade, tirant une autre balle dans la tête cette fois-ci… mais le troue se referme, et en un instant des griffes en formes de plume de stylot viennent plonger entre ces côtes, perforants ces poumons… Priver d'air, aucun cris ne retentit, pendant que l’abomination se rapproche de son oreille

- Mon ami, je te remercie sincèrement pour ton aide sur cette petite scène.  Grâce à toi, une formidable histoire d’habitant pousser dans les derniers retranchements par un abominable lieutenant va être créé, n'est-ce pas spectaculaire. Si tu n’avais pas littéralement mis le feu aux poudres, en leur laissant le choix entre la famine et le brasier de la liberté, rien de tout cela ne serais arrivée, et je t’en remercie une nouvelle fois HAHAHA

Le marine essaye d’articuler avec difficulté, mais seuls des hoquets de sang sortent de sa bouche…

- Je sais que ce n’est pas toi, mais tu es un marine, tu sais donc aussi que l’histoire est écrite par les vainqueurs. Tu deviendras célèbre, tu seras le méchant joué par les enfants le samedi après-midi, cela n'est pas la plus merveilleuse des fins que nous avons construites ensemble… Enfin j’ai peur que ce soit ta dernière mise en scène très chère, mais laisse-moi te dire quelque chose avant ton dernier clap…

C'est moi qui ai mis le feu aux champs

tap tap tap tap tap

De multiples tapotements de machine à écrire se font entendre dans la chambre d’hôpital. La demoiselle du Cipher pole écrit sa note de missions rapidement, sans jamais s'arrêter à cause d’une erreur, ramenant la barrette en un cri de métal pour revenir à la ligne. Comme à son habitude à 17:15 elle avait fini et attendais le nouvel agent qui devrait arriver dans 5 minute juste le temps pour faire un état des environs.

Comme à chaque fois, tout était toujours à sa place. La bibliothèque lourdement remplie, le matériel respiratoire qui se soulève régulièrement, les médicaments et la bouillie de fruits directement connectée à la créature difforme qui lui sert de “marie”. Les rideaux sont fermés, tout est prêts, 5 toquement caractéristique retentit sur la porte et une demoiselle habillée comme un serviteur entre dans la pièce selon la procédure elle devrait prendre la parole en première

- Bonjour madame, pardonner du retard les mouette ont été capricieuse

- Oui, je les ai vus de la fenêtre

Le code est énoncé, d’un regard entendu, les deux agents hochent la tête, avant de s’échanger le papier, puis la nouvelle arrivante se tourne vers le lit d'hôpital, affichant un regard de dégoûts

- Tu devras t’y faire, c’est ici que tu rédigeras tes rapports et recevras les agents une fois que tu m’auras remplacé. Je vois ton regard, l’endroit est sécurisé et lui ne pose pas de problème, croissance exponentiel des cartilages, nanisme et je ne te ferais pas la liste de toutes les malformations de naissance ou provoquer par le département scientifique pour le maintenir dans cet état

Les ordres sont les suivants, tu es la nouvelle majordome de la maison Farniel, tu t’occuperas des diverses affaires de l’entreprise pendant que la femme de monsieur Farniel n’est pas présente. Tu devras passer de temps en temps ici pour t’occuper légèrement de monsieur farniel et maintenir la couverture. Lie lui quelque histoire ou change le sac de compote, cela devrait amplement suffire. Une fois par semaine à 17:20 précise, un agent de liaison passera pour te donner les objectifs de missions, tu pourras utiliser tous les fonds et l’influence de la famille Farniel sûr Lotrana, c’est simple non ?

Bon je ne vais pas rester longtemps, je te laisse avec ces menus tâche.

Elle gesticule le bras vers le sac de compotes puis part de la pièce, dégoûter depuis bien trop longtemps par son résident.

Ils ne sont plus que deux. La nouvelle agente se dirige vers le petit sac de compote et l’accroche au matériel médical, la bouillie coule doucement par les tuyaux. Le regard de la demoiselle se pose la personne à qui les cables sont attachés… 1m d’os et de chaires, des débuts de bras… non elle détourne le regard avant d'arriver au visage pour regarder par la fenêtre… tout est silencieux

puis sans qu’elle le remarque, quelque chose se produit… Cela coule du lit, un liquide noirâtre suinte des pores du malade, en silence un bras commence à prendre forme, long, petroléen. La gestuelle du bras est hasardeuse comme perdu et le seul œil visible de l’occupant du lit est très inquiet. D’un mouvement incontrôlé, le bras bazarde le matériel médical, faisant se retourner l'agent surprise puis horrifié du spectacle

Non… il sait ce qu’il va se passer, le CP va encore une fois le bloquer dans ce lit et ceux jusqu'à qu’il n’en est plus l'utilité… Il lui faut du temps, il faut que cet agent se taise ! Le bras change de direction se dirigeant vers le visage de la jeune femme la fracassant contre les murs. Elle s’agite, essaye de transpercer le bras d’encre, rien n’y fait… son visage passe au rouge, puis au bleu, puis plus rien, pas un mouvement… l’encre se rétractes, entourant de cette matière noire le malade… Il doit partir maintenant

une jambe, une autre, un semblant de corps difforme, pour la première fois, il se lève… Un pas puis un autre, pour la première fois il marche… De la joie, de la peur, pour la première fois il agit en conséquence de ces émotions… le visage de peurs des infirmières, pour la première fois ces actions ont des conséquences… Oui, il est libre… Oui, se dit-il,.. Un sourire se taille sur l'amalgame d’encre

“JE SUIS EN VIE”