![On n'est jamais mieux servi que par soi-même - [Flashback] Douglas "Left" Hook. AzZ01ar](https://imgur.com/AzZ01ar.png){kind=small}
![On n'est jamais mieux servi que par soi-même - [Flashback] Douglas "Left" Hook. 2YXT7J2](https://imgur.com/2YXT7J2.png){kind=small}
On n'est jamais mieux servi que par soi-même
Fidèle à sa nature, l'univers n'a pas fini de faire de ses caprices. Entre les températures hasardeuses, le devoir d'assouvir sa faim, et sa malchance maladive, Douglas n'est pas verni. Ce matin, bien plus tôt que prévu, notre gamin favori se réveille. Non pas par volonté, mais bien car les rayons agressifs du soleil font cramer sa douce peau à petit feu, et que malgré la crasse que celle-ci accumule depuis maintenant des années, elle ne tardera pas à sentir le brûlé. De plus, aussi fermées que ses paupières soient, la lumière irradiante de l'astre si connu de tous pénètre à travers sa protection et vient chatouiller ses pupilles, qui reposaient calmement dans le noir, à l'abri de sa triste et piteuse réalité. Entre deux cartons sales et plutôt odorants, la petite tête blonde, plus si bonde, se relève. De sa main gauche, Douglas vient frotter ses deux yeux un par un, même s'il faudrait qu'il évite ce genre de bêtises sachant que cela fait maintenant plus de 2 semaines que ses minimes n'ont pas été en contact avec l'eau. Sa chevelure, encore plus décoiffée que d'habitude, n'a pas été lavée depuis longtemps non plus. Encore dans les vapes, le jeune homme se relève difficilement. Il vient planter ses petons au sol, un pied après l'autre. Usant ses genoux comme des prises, Douglas s'appuie dessus pour redresser son buste, et même si celui-ci est encore sacrément recroquevillé, il ne lui faudra qu'une simple poussée pour s'étirer complètement, ne gagnant au passage que peu de centimètres, en raison de sa petite taille. Avant même de commencer à vivre ce nouveau jour, l'adolescent ne pense qu'à une chose, retirer son énorme manteau qui est littéralement en train de le cuire de l'intérieur. Il n'a pas le luxe de suer pour des raisons aussi stupides, chaque parcelle d'eau de son corps lui étant utile. Finalement, il ne lui suffit plus que de récupérer sa clé à molette et il aura fini sa petite routine matinale, qui consiste en fait tout simplement à se lever.
La clé à molette, mh... La clé à... Molette ? Mais où est-ce qu'elle est passée celle-là ?!
Affolé, le pauvre petit Douglas se met à chercher partout là où cette foutue clé aurait pu s'enfuir, et nulle part il la trouvera. Son plus précieux trésor, après son surnom évidemment, venait de le quitter, et encore une fois il se sentait abandonné. Certes il s'agissait-là d'un objet, mais d'un objet auquel il tenait plus que tout, et la dernière chose qu'il voulait c'était de le perdre. Soudain, alors que seul dans sa panique il coule, le malheureux jette un oeil à l'autre bout de la ruelle. Malgré que celle-ci donne sur une place marchande, remplie d'activité humaine, Douglas ne peux feinter de ne pas l'avoir vu. De l'autre côté du trottoir, au début d'une autre ruelle il l'observe, le voleur intrépide qui a eu le courage de lui voler son bien précieux : un chien nomade. Pendant quelques instants, les deux vagabonds ne décrochent pas leur regard l'un de l'autre, comme si un défi venait d'être lancé entre les deux. Le canidé devait sûrement être en train de trier ses pensées, en analysant tous les trucs colorés ou éclatants qui traversaient sa vision, mais Douglas, lui, fixait bien l'animal à 4 pattes comme pour le provoquer. Pris d'une envie folle de partir, le chien se met à détaler d'un seul coup vers la direction opposée à sa récente victime, et celle-ci ne perd pas une seule seconde avant de le poursuivre à travers tout Toroa. Première étape : le trottoir marchand. Les quelques clients qui passaient par-là n'ont eu le temps de voir qu'une ombre se faufilant entre leurs jambes. Sans toucher personne, Douglas esquive avec agilité tous les obstacles et atterrit de l'autre côté de la rue, face à la ruelle qui le cabot vient d'emprunter. Une hésitation de plus lui aurait sûrement coûté cette course-poursuite, mais l'enfant n'hésite pas. Il s'engouffre dans les méandres de l'osbcurité parsemée de quelques rayons de lumière et talonne le chien du mieux qu'il puisse. Virage à droite, virage à gauche, sans même le vouloir le canidé offre le parcours d'obstacles le plus embêtant de sa vie à son poursuivant. Carton par-ci, poubelle par-là, Douglas commencerait presque à se fatiguer à force de sauter de partout. Gang de brutes ou petits curieux, le nombre d'humains est étrangement élevé dans cette ruelle, comme si l'univers n'avait pas fini de tourmenter son jouet préféré.
Soudain, une lumière au bout du tunnel, une solution au problème, la réponse à l'énigme ! Entre deux-trois portes de secours, Douglas repère la devanture d'un magasin qui s'étend dans la ruelle. Le chien l'esquive, mais le garçon en profite pour s'accrocher à la pancarte "Bienvenue" de la boutique plus que louche, et s'en sert comme d'un propulseur qui l'envoie directement sur le rebord des fenêtres voisines. Deux bons, et le voici sur un premier toi, quelques autres sauts et le voici au niveau du chien. Le prendre de hauteur était une bonne idée, car ainsi l'adolescent a bien moins d'obstacles à surmonter dans sa course. Quelques minutes suffirent pour prendre de vitesse le voleur, et ainsi Douglas le suivi calmement jusqu'à son repère, sans attirer davantage son attention. L'erreur du chien fut de laisser sa nouvelle trouvaille en plein milieu de son pactole, car alors le petit chapardeur perché sur les toits n'eut à attendre que le gardien des lieux s'en aille pour piocher dans son trésor.
- Helelelelele, j'suis plus malin que toi, chien de mes deux !
La première chose qu'il fit fut de récupérer sa précieuse clé à molette, qu'il câlina passionnément quelques instants. Suite à cela, c'était buffet à volonté ! Des couvertures, des bijoux, des baballes et même un paquet de chocolat pas tout à fait vide. Douglas se régalait. Les parures en or et les quelques bagues en diamant qu'il venait de trouver étaient facilement vendables pour quelques berries, bien qu'il aillait forcément se faire arnaquer étant un jeune vagabond. Les couvertures feraient de parfaits boucliers pour affronter le froid terrible de la nuit à Speculo. Quant au chocolat, c'était le réconfort après l'effort. Heureux, les mains pleines et les dents occupées à mastiquer son carré de cacao, Douglas quitta la ruelle, trop occupé à profiter de ses nouvelles trouvailles pour se concentrer sur sa petite promenade. Malheureusement pour lui, un certain cabot était venu récupérer son trésor, et au bout de la ruelle se retrouvait son pire ennemi, grognant et montrant les crocs. Lorsque l'adolescent vit ça, son sang ne fit qu'un tour et il manqua de se pisser dessus. Intimidé, Douglas n'eut d'autre choix que de redéposer son butin...
Ou pas ! Quelques coups de regards et les voilà repartis pour une nouvelle course-poursuite. Sachez, que c'est bien cette journée qui lui a valu un certain dégoût pour les chiens.
