Ma respiration s’accélère, je serre les dents et tente au mieux de masquer le pénible gémissement qui s’échappe de ma bouche. Cette fois-ci, pas d’alcool ou de fatigue écrasante pour calmer la douleur. Elle est vive et se répand dans tout mon corps. Mais je m’en doutais, repasser sur une blessure qui à déjà été traité n’est jamais quelque chose de plaisant. Mais au bout de quelques minutes, je parviens enfin à un résultat satisfaisant. Mes doigts tremblent, mes lèvres aussi. La souffrance mêlée à la fatigue fait souvent cet effet là, c’est simplement de l’épuisement. Je soupire pour extérioriser toutes ces sensations désagréables avant d’attraper la serviette douce et tiède avant d’essuyer la sueur et l’humidité qui subsiste sur mon visage et mes cheveux. Une fois tout celà terminé, je me repose sur mon siège et remercie mon nouvel hôte pour ce matériel propre et adapté.
Alors que je déguste le thé, je tente de récupérer quelques informations sur mon interlocutrice et tente de m’assurer de ses intentions. Elle est impassible et ne me laisse que quelques informations pour me faire mon avis. C’est une parleuse née, ça se voit. Par instants, son expertise sociale me rappelle celle d’Irina, sans jamais lui arriver à la cheville. Discussion d’un air amusé, dansant autour de mes propos et ce, sans jamais se sentir en danger. Oui, je reconnais bien là quelqu’un de bien plus à l’aise que moi dans ce domaine. Soit. Alors que la discussion s’écoule, je ne remarque rien qui semblerait infirmer ma première impression. Elle s’amuse de sa présence sans jamais s’en moquer, elle m’a aidée sans jamais vouloir que je me montre reconnaissante …
Après avoir fini ma tasse, je me détends. La douleur de ma petite chirurgie s’est estompée à force et je suis maintenant sèche et réchauffée avec la presque certitude que, mon interlocutrice, ne cherche pas à me nuire. Donc fatalement, la discussion se dénoue et évolue vers quelque chose de plus intéressant. Je lui demande sans détours ce que fait la révolution ici, quel est son rôle à l'intérieur et cherche ce qui moi pourrait m’interesser. Malheureusement et comme je m’en doutais, il ne s’agit qu’une sympathisante à ses balbutiements qui n’a jamais pris part à des activités répréhensibles. Les données que je récolte sont donc faibles, dommage. J’aimerais partir d’East blue avec un peu plus d’informations pour étoffer mon rapport pour Yoko…
Informations pour informations, je lui parle de ce qui m’a mené ici et pourquoi je suis blessée. Je lui narre l’affrontement avec un florilège de détails techniques, de muscles touchés et de la quantité relative de sang qui à été perdue par tous les belligérants de l’affrontement. Rien de passionnant, surtout pour quelqu’un qui ne se bat pas.
La discussion se poursuit jusqu’au matin et, si la recherche sur les activités de la révolution se font sans résultats, mon altercation avec la garde, elle, est l'opportunité de récupérer des informations. Louv m’explique la hiérarchie militaire et politique de l’île. L’existence d’ordres de chevaleries fidèles à la couronne et aux factions d’opposition. La position de la reine vis à vis du gouvernement mondial et surtout, les on dits qui résonnent dans les castes les plus modestes vis à vis du monde politique. Visiblement, l’un des ordres de chevaleries tenterait de se soulever pour prendre le pouvoir, du moins, c’est ce qu’on dit. Mais ces rumeurs sont suffisantes pour que je daigne continuer ma recherche d’informations. Je demande à mon interlocutrice, échine baissée, si elles ne disposerait pas de pistes pour que je puisse enquêter. Après tout, elle à des liens avec la révolution et est native d’ici, si je veux des portes d’entrée, c’est par elle que je passerais.
Je suis rassurée lorsque de son air amusé et suffisant, elle m’explique qu’elle à déjà pris des dispositions et que des connaissances à elles ont déjà infiltré le milieu. J’apprécie les gens entreprenants lorsqu’il s’agit de combat pour la liberté. Visiblement, elle connaît un ouvrier du château du chef de l’opposition. L’occasion est trop belle, peu importe les risques, je dois m’y infiltrer. Une nouvelle fois, c’est la tête baissée que je lui demande un énième service. J’ai besoin de ses relations pour aller jeter un œil à tout celà, et assurer le soutien de la révolution au monarque le plus bienveillant. Je lui promets, en échange, que je lui serait redevable et que je veillerais à ce qu’elle ait une place dans la révolution. Même si je ne pense pas le mériter, je suis une figure connue dans l’armée de la liberté. A ma grande joie (que je ne laisse évidemment pas transparaître), elle accepte et me propose d’aller me reposer. Je commence à contester puis, mes muscles ankylosés par la fatigue me font revenir sur ma décision. Une maudite de l’océan veille sur moi, alors pourquoi refuser …