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Test RP : Subordonné
→ Nouveau subordonné // 10.000.000 ฿
L'officier obtient un nouveau subordonné et peut lui écrire une fiche dans sa fiche technique. Ce subordonné possède 30% des dorikis de son officier et évolue avec lui.
Ce matin, le commandant Earnhardt ne s’attendait pas à recevoir un rapport selon lequel une mouette armée d’un flingue terrorisait un petit village d’agriculteurs sur une île d’East Blue.
Pourtant, c'était bien ce que les caractères d'imprimerie racontaient sur la feuille, agrémentés d'un portrait-robot du principal suspect. (Les artistes de la Marine prenaient de plus en plus de libertés artistiques, songea le Commandant en examinant le portrait.)
C’était probablement la chose la plus palpitante qui se passait sur East Blue en ce moment, même si, franchement, il avait du mal à y croire.
- Alors il était juste… malade ? fit un villageois incrédule.
Il se passait en effet quelque chose de terrible sur la petite île de Floran, un minuscule rocher perdu au fin fond d’East Blue dont le statut d’île faisait encore débat mais était farouchement défendu par les quelques agriculteurs, paysans et pêcheurs qui s’obstinaient à y vivre.
Tout le monde savait qu’il fallait éviter la place du village à certaines heures de la journée car il y traînait une mouette particulièrement vicieuse, terrorisant enfants, adultes et vieillards sans discrimination. Les villageois avaient essayé de solliciter l’aide de la Marine pour les débarrasser du palmipède, mais celle-ci ne les avait pas pris au sérieux, croyant à un canular quand un villageois utilisa le seul escargophone du village pour demander l’intervention de la brigade anti-nuisibles. Seul le rire des soldats leur avait répondu à ce moment-là, et la voix du Sergent en charge avait répondu “Vous n’allez quand même pas vous laisser faire par une mouette, quand même ? Nous sommes en manque d’effectifs, appelez-nous quand il y aura une VRAIE urgence.”.
Et il lui avait raccroché au nez.
Jamais le fier étendard de la Marine, avec ses deux ailes bleues, ne s’approcha des côtes de Floran pour libérer ses habitants. L’ironie de la situation n’échappait qu’au principal concerné, car Steven était lui-même une mouette.
La beauté de ses longues ailes d’un blanc éclatant, la grâce de son vol, et ses plumes propres et soyeuses avaient d’abord charmé les villageois. Sans parler de son beau et fier bec, qu’il utilisait pour cueillir au vol les poissons assez imprudents pour nager trop près de la surface.
Mais une vérité s’était rapidement imposée à eux : pour Steven, la paix n’était pas une option.
Il tourmentait les autres mouettes du port, bien sûr, mais son passe-temps préféré consistait à arroser les têtes des villageois de “surprises” de son cru, quand elles ne finissaient pas simplement sur le pavé, engendrant des centaines de Berrys de frais de nettoyage.
Il volait le linge, harcelait les lavandières, mordait les doigts des enfants, attaquait les chats le soir au coin du bois. Le règne de terreur de Steven sur les pauvres habitants de Floran semblait sans fin, et cruellement dépourvu de sens : qu’est-ce qui poussait cette mouette à vouloir tourmenter ainsi un groupe d’humains qui n’avaient rien fait à personne ? À quoi pensaient les mouettes, au juste ? Nul ne le savait. Sûrement pas Steven, trop occupé à bombarder la place publique de missiles faits maison pour se demander ce qui le poussait à vouloir terroriser un pauvre village d’agriculteurs.
Les citoyens lésés s’étaient alors animés d’une seule voix : la mouette devait dégager.
Les locaux utilisèrent toutes sortes de stratagèmes pour tenter de le capturer, le menuisier alla même acheter un revolver pour tenter de lui tirer dessus… jusqu’à ce que Steven vole le flingue, déclenchant un mouvement de panique sans précédent qui se solda par l’incendie de la taverne du village.
Steven était trop rapide, trop agile, trop malin pour se laisser capturer.
Au bout du trois centième appel au QG d’East Blue, la Marine se décida enfin à envoyer quelqu’un.
Un dresseur expert en oiseaux, du moins c’est ainsi que se décrivit le jeune homme, venu avec deux autres soldats pour ce qui était certainement la mission la plus inhabituelle qu’ils n’aient jamais eu dans leur - courte - carrière dans la Marine.
Le QG n’avait certainement pas pris la chose au sérieux en envoyant ces rouffions, mais au moins, avait dit le Commandant Earnhardt, “ils nous ficheront la paix avec leur putain de mouette”. Le soldat, un jeune homme d’à peine vingt ans aux yeux doux et à la chevelure rose bonbon, se présenta comme étant un jeune soldat du nom d’Orion Gull. “Je suis dresseur, c’est mon travail.” répondit-il simplement aux habitants quand on lui demanda comment il comptait faire pour se débarrasser du sinistre palmipède.
Le trio de Marines embusqué attendit la nuit pour mettre le plan en action.
Steven était armé, ce qui rendait la tâche particulièrement risquée pour les jeunes soldats. On avait décrit à Orion les principaux endroits où la mouette restait, et l’un d’entre eux avait attiré son attention : le toit de la mairie, le point le plus haut du village. Caché sous le manteau de la nuit, il se mit alors en mouvement.
Il avait pris le temps de l’observer de loin avec sa paire de jumelles, et en avait déduit que Steven appartenait à une sous-espèce de mouette extrêmement territoriale, Pagophila Violentica.
La Pagophila Violentica, outre son intelligence supérieure au commun des mouettes, était également vulnérable à une bactérie rare qui se trouvait dans certains champignons qui ne poussaient que sur des clochers ou des toits élevés. Cette bactérie était connue pour augmenter l'agressivité des mouettes, les rendant incontrôlables et dangereuses. Orion soupçonnait fortement le palmipède terroriste d’en être victime, s’il en croyait sa connaissance étendue de la faune maritime.
Il fallut qu’un de ses acolytes serve d’appât pour attirer Steven, qui (comme d’habitude) choisit la violence et fondit sur le pauvre Marine qui plongea derrière le puits pour esquiver l’attaque. Alors que Steven regagnait de la hauteur pour préparer son prochain piqué, Orion trouva enfin l’emplacement du nid.
Il s’en approcha, bloquant ses voies respiratoires avec sa main par peur de respirer les vapeurs de la bactérie.
Point d’oeufs au creux du nid (ç’aurait été surprenant vu que Steven était un mâle, mais pas le truc le plus choquant de cette sombre affaire) mais un réseau verdâtre de champignons qu’Orion reconnut aussitôt comme étant les responsables de la folie qui s’était emparée de la mouette. Il alluma son briquet et mit le feu au nid, celui-ci se consumant quasi-spontanément.
Spontanée aussi fut la réponse de Steven, qui se tourna aussitôt vers Orion. Celui-ci eut à peine le temps d’éviter une balle en se cachant derrière le clocher, et d’en bloquer une seconde in extremis à l’aide de son sabre. Il dévala le toit, faisant chuter quelques tuiles alors que Steven continuait à le canarder. Il se mit rapidement à couvert derrière une charrue alors que les tirs s’arrêtaient ; Orion jeta un regard derrière lui et constata que par un quelconque miracle inespéré, son adversaire venait de se retrouver à court de balles.
Prenant son courage à deux mains, il saisit alors son lasso, et le propulsa vers Steven. La corde s’entortilla autour d’une des serres, et il donna un coup brutal, tirant le lasso vers lui de toutes ses forces alors que l’oiseau se débattait.
Ils durent s’y mettre à trois pour maîtriser l’animal, manquant de défigurer Orion dans le processus, mais Steven fut enfin appréhendé, et le village de Floran put enfin pousser un soupir de soulagement collectif.
Orion acquiesça, souriant sous les pansements qui recouvraient les griffures et morsures de la veille.
- Oui. Une simple bactérie, c’est fou, non ? Comme quoi, il est possible de régler les conflits sans violence. Une belle leçon pour l’avenir si vous voulez mon avis, il faut toujours chercher à comprendre son ennemi. Il dormait dans ce nid depuis des années, la bactérie avait probablement une emprise très forte sur lui. C’est fascinant car-
- C’est quand qu’on le tue, du coup ?
- Le tuer ? Non, non, pas question ! Nous allons l’emmener au QG et le réhabiliter ! assura le jeune homme. Je vais m’en occuper personnellement, ne vous inquiétez pas.
- Tant qu’c’est loin de chez nous, mon gars.
Orion jeta un oeil à la cage où dormait Steven. Il était possible de le soigner, il en était certain. Il avait vu pire à la ferme, après tout. Il observa la mouette, songeur. Pour Orion, chaque être était souffrant, et même si certains actes étaient impardonnables, la rédemption était toujours à portée de main.
Peut-être qu’avec un peu de temps, et beaucoup de thérapie, il pourrait y avoir une issue constructive à toute cette histoire... il ne restait qu'à convaincre le Commandant de le laisser garder son nouvel animal de compagnie à bord.