Les rayons du soleil arboraient la douceur d’une plume, se déposant sur la peau tel une claire écume. L’astre du jour pointait déjà haut dans l’étendue azurée qui surplombait nos têtes, comme flottant tel un lumineux étendard qui contre le vent s’entête. East Blue se voulait sereine et fière aujourd’hui, dépeignant sur le large ses plus éclatantes teintes et ses plus belles mélodies.
Enfin s'ériga au loin tel un monument de marbre et de fierté, émergeant de cet horizon étincelant de son aquarelle azurée, le Royaume de Frauce et sa toute grandeur, cette monarchie chevaleresque au comble de sa splendeur.
Je poussai un long soupir, avant d'arborer finalement l'esquisse d'un sourire. Enfin, nous en voyions la fin. Nous arpentions les mers comme sillonnait la pluie dans les vergers ; mais une pause méritée était un peu les rayons de soleil qui finissaient par manquer.
Flottant comme des nuages au dessus de nous hurlaient, à tue-tête et non sans alacrité, de multiples mouettes impatientes à la vue de cette terre, prévenant de notre arrivée qui ne serait évidemment qu'éphémère. La jonque des Fleurs du Mal fendait les vagues en quelques claquement, sous les cris de ces oiseaux marins qui semblaient alors être des encouragements. Fredonnant à la proue de ce modeste navire, sous les voiles qui se mettaient à frémir, et fis volte-face avant de m'époumoner, en quelques mots choisi pour mes camarades épuisés :
" Votre patience touche à sa fin : nous arrivons enfin ! Ce soir ce qui vous attend sera un inépuisable gisement de vin, nous épuiserons tous les tonneaux Frauciens ! "
Sous l'allégresse générale qui s'éleva de la nouvelle annoncée, je rouvris mon livre pour les quelques heures en mer qui nous restaient. Car au-delà d'une halte reposante bien méritée, après des semaines de navigation il était aussi question d'une vive curiosité. Les yeux rivés dans les vagues lignes de mon ouvrage, je me noyais entre chaque mot et chaque page. Cet amas de papier et de poussière, volé à un vieux bibliothécaire, relatait une étrange histoire de Frauce comme je les aimais : une vieille Ode sur un joyau qui ne pouvait être volé.