Midgar Île Albu

Chapitre 1 : Le début du gaz toxique

« Nyah nyah nyah  »

Le gringalet accroupi que vous voyez se tordre de rire devant une dizaine de rats inanimés dans les égouts, c’est moi. Comment ne pas être aussi heureux quand vous avez réussi à parvenir à votre objectif de ces derniers temps ? Je ne peux pas m’empêcher de rire aussi fortement quand je vois ces bestioles mortes à mes pieds. Cela fait des jours, semaines même que je tente de mettre au point un gaz toxique qui provoque des palpitations avant l’arrêt total du cœur. Il n’est pas si difficile de donner la mort à un organisme vivant avec du poison, mais cela prend beaucoup de temps à préparer quand même, principalement sous forme de gaz. Cela ajoute tellement de paramètres à prendre en compte que j’ai dû travailler sur ce produit pendant longtemps, n’étant pas encore totalement au fait avec cette forme.

Je me relève, toujours en train de rire, dirigeant mes mains vers le plafond en laissant du gaz s’échapper du bout de mes doigts. Premier palier de ma liste, check, manque plus que le reste. Il est maintenant temps d’aller trouver un ou deux cobayes humains ou hommes poissons pour tester cette toxine sur une cible plus grosse. Oui parce que bon, empoisonner un rat c’est la partie facile du projet, maintenant il faut vérifier qu’il est au point pour s’attaquer à de réelles victimes.

Un rat un peu plus gros que la moyenne semble paniqué en voyant ses confrères mort au sol et commence à fuir.

« Attends… Edouard reviens, tu sais bien que jamais je te ferais de mal !!!  »

Dis-je en courant comme un taré derrière lui pour l’attraper d’une main et le déposer sur mon épaule. Je sors d’une de mes poches une petite gélule que je tends vers l’animal qui la renifle avant de l’avaler sans perdre plus de temps. Mon ami à quatre pattes se met à danser sur mon épaule en sautillant, vous pouvez même le voir faire le signe de la victoire avec ses griffes et les passer devant ses yeux. Ses pupilles se dilatent et il semble complètement drogué comme s’il était à une rave party avant de s’évanouir d’un seul coup. Je vous rassure, je ne l’ai pas tué, jamais je ne ferais ça à mon petit Eduardo d’amour, non je l’ai juste drogué avec un simili ecstasy spécialement conçu pour lui. Je travaille encore dessus pour que l’effet dure plus longtemps, mais c’est pas si facile avec une bête aussi petite, peut-être que je devrais trouver un moyen de la rendre plus grosse avant ? Je ne sais pas, mais je travaille dessus.P

« Allez, dors bien mon bébé  »

Je l’attrape délicatement pour le déposer dans son tout petit lit douillet avant de me débarrasser des cadavres dans la poubelle la plus proche. Maintenant, il est temps de se balader dans les rues de Midgar pour trouver un ou deux drogués en manque, si facile à manipuler ceux-là.

Midgar Île Albu

Chapitre 2 : Test à échelle humaine

J’arpente les rues les plus profondes de Midgar en recherche de potentiels cobayes pour mes expériences du moment. Enfin les rues, est-ce qu’on peut seulement appeler ça comme ça au vu de la qualité médiocre du bitume remplit de nid de poule et des déchets empêchant de se balader convenablement sur les trottoirs ? Ici, tout le monde marche en faisant des zigzags pour éviter de se prendre les pieds dans les seringues remplies de sang ou les détritus pouvant apporter toutes les maladies possibles et inimaginables. Enfin quand je dis tout le monde, j’avoue que ce sont surtout les quelques rares personnes tenant debout, les autres titubes comme des morts bourrés ou alors avance sans objectif comme des zombies. Je vous promets, grandir ici ça forge un caractère… Quand on finit pas fou.

« Bande de trou du cul !  »

Quoi ? J’ai pas le droit de leur crier dessus ? Je fais ce que je veux, c’est moi le patron ici. Vous ne me croyez pas ? Attendez.

« Hey toi, viens là.  »

La personne que je regarde tape son meilleur sprint pour arriver à mon niveau et quand il commence à être un peu trop près de moi je tends le bras pour l’empêcher d’avancer plus loin, deux mètres de distance c’est parfait.

« T’as oublié la règle ? Interdit de t’approcher à plus de deux mètres, déchet.  »

Vous pouvez l’entendre répondre, oui monsieur, en se baffant, la bave coulant aux bords de ses lèvres et ses yeux devenant de plus en plus brillant comme s’il voyait son dieu. Vous savez pourquoi ? Sans moi, ils n’ont plus aucune consommation. Pendant que les plus riches se battent pour vendre leurs drogues un peu plus haut dans Midgar, moi je me suis construit une armée de zombie ici en leur fournissant gratuitement de quoi tripper quelques heures, jours parfois. Parce que voyez-vous mes amis, ici c’est mon terrain de jeu et jamais je n’aurais pu mettre au point des drogues récréatives aussi perfectionnées sans eux.

« Tiens, je veux plus te voir dans cette rue pendant deux semaines.  »

Je lui balance d’une pichenette avec mon pouce deux gélules dont j’ai le secret qu’il attrape comme si c’était des billets de banques avant d’en avaler une sans perdre plus de temps avant de se mettre à courir très loin de moi. Je mets mes mains dans les poches en me dirigeant vers une ruelle très sombre, croisant un couple en train de faire de vilaines choses à côté d’un rat en train de les regarder.

« Toujours aussi pervers T-Bag, casse toi de là, laisse les tranquilles.  »

Le rat s’exécute en allant se cacher dans une poubelle un peu plus loin, laissant visible que ses yeux en train de mater. Saloperie de rat, on dirait vraiment qu’ils ont une conscience humaine par moment. Je m’enfonce plus loin dans la pénombre, me mets de profil pour passer entre deux bâtiments pendant quelques mètres pour me retrouver dans un parc tout aussi miteux que le reste. Les jeux pour enfants étant cassé pour la plupart, il n’y a pas l’ombre d’un mioche ici, que des adultes mal en point en train de me regarder comme si j’étais leur sauveur.

« Bon vous avez l’habitude, lequel d’entre vous veut tester ma nouvelle création ?  »

Vous les voyez tous en train de lever la main, les yeux au ciel comme s’il priait pour être choisis. Je tends mon index en direction de l’un d’eux avant de faire quelque chose qu’on a tous fait au moins une fois dans sa vie.

« Plouf, plouf, au bout de trois c’est toi que je prendrais pour te tu.. droguer, 1, 2 et 3  »

La personne sélectionnée est un vieux croûton avec un œil en moins et les dents totalement absentes de sa bouche. Ah Bernard, le bon vieux Bernard qui raconte à qui veut l’entendre qu’il a été un grand pirate par le passé et qu’il a fait la guerre. Vous laissez pas berner, il a toujours été là et n’a jamais quitté ce parc de sa vie. Je lui fais signe de me rejoindre avant de recommencer à en sélectionner un autre par hasard et cela tombe sur une jeune femme qui aurait pu être belle si elle n’était pas né ici.

« Allez, suivez moi.  »

Les autres semblent abattu de ne pas avoir été choisis, mais aucun n’a la force de se rebeller. Je suis suivi par deux cadavres ambulants que j'emmène doucement dans les égouts encore plus sales que tout le reste. En nous voyant arriver, tous les rats ou chats se figent par peur, je tape du pied sur le sol et ils s’en vont à une vitesse inimaginable, même le félin qui avait la moitié d’une souris dans la gueule la recraché et vous pouvez voir cette dernière ramper avec ses deux pattes avant, avant de mourir.

« Bon, c’est un produit spécial aujourd’hui, vous avez de la chance. Normalement vous allez atteindre le paradis en quelques minutes vous allez voir.  »

Un grand sourire démoniaque s’affiche sous mon masque, ils sont si cons ces drogués, à croire tout ce qu’on leur raconte. En plus j’ai de la chance, un homme, une femme, un vieux, une jeune, quadruble test pour le prix d’un seul. Je fais mine de chercher quelque chose dans mes poches avant de sortir d’un seul coup mes mains que je tends vers eux. Du bout des doigts du gaz sort pour venir chercher leurs cibles.

« Reniflez ça  »

Les deux s’approchent à toute hâte pour respirer tout cela, y allant à fond, ouvrant totalement leurs narines sans réfléchir à ce que ça va leur faire. Après quelques minutes, le vieux se met à convulser en premier avant de tomber au sol par manque de force, bougeant dans tous les sens contre le sol.

« Déjà en overdose celui-là, il ne changera jamais le vieux Bernard.  »

Mon autre cobaye rigole avant de se mettre à convulser également et tomber. Les deux semblent souffrir le martyre plusieurs minutes avant de devenir totalement inanimés.

« Nyah nyah nyah, excellent !!!  »

Je me lèche les lèvres tellement cette expérience est réussie, de les voir mort aussi rapidement, le plaisir se fait intense en moi. Je me tords de rire pendant un long moment, tombant même au sol, les avant bras contre le ventre, mes jambes s’agitant dans tous les sens tellement je suis mort de rire. Puis d’un coup, sans crier gare, je me relève sans que le moindre bruit se fasse entendre de ma bouche. Je sors mon carnet de note et je raye le deuxième objectif de ma liste. Maintenant... Le plus difficile.

Midgar Île Albu

Pour que vous compreniez la suite, je vais vous raconter une petite histoire qui m’est arrivé il y a quelques jours, semaines peut-être. Un flashback dans le flashback, ne soyez pas trop perdu, en tout cas moi dans ma tête tout est très clair donc si vous n’arrivez pas à suivre, dîtes vous que vous êtes encore plus perdu qu’un fou, la honte non ?

Flashback : Le passé dans le passé

« Hey Josh !  »

Le gars qui parle là m’appelle Josh, c’est normal. Je vous le dis tout de suite, le J. de mon deuxième prénom n'est pas Josh, personne ne le connaît excepté mon capitaine, je donne toujours une version différente à vrai dire.

Vous vous rappelez, je vous en ai parlé dans ma petite présentation. Bref. Donc je suis là en train de vendre un pochon d’épices récréatives à cet homme quand au loin je vois deux gars passés qui semblent me surveiller. Bon, ni une, ni deux, je commence à me faire discret en rentrant dans les ténèbres d’ombres en longeant les murs. Malheureusement pour moi, ils étaient cette fois-ci plus nombreux que prévu et partout où j’essaye de passer je peux les voir au loin se diriger vers moi. Ils m’ont encerclé, c’est fûté, d’habitude ils s’y prennent toujours qu’en tout petit groupe et n’arrivent jamais à mettre la main sur moi. Hmm, c’est très étonnant de leur part, depuis quand les brutes sont dotés d’autant d’intelligence ? Non il doit y avoir un truc qui s’annonce mauvais pour mes affaires. Une alliance ? Oooooooooh, mais oui c’est donc ça, mais bien sûr. Lui, lui et lui sont tous les trois d’une mafia différente, ça y est, je les énerve tellement qu’ils s’en sont mis à contracter des pactes pour moi… Mooooh c’est trop mignon.

Je commence à grimper le bâtiment sur ma gauche et une fois sur le toit je me jette dans le vide ordure qui me fait glisser tout en bas. J'atterris dans la déchetterie la plus polluée de Midgar, celle où jamais personne n’y met les pieds excepté votre serviteur. Il faut dire qu’il y a une odeur là-dedans, même un rat n’oserait pas s’y pointer. Je me tape la tête en marchant en direction de mon laboratoire secret.

« Réfléchis, réfléchis…  »

Trouvé ! C’est simple, ce sont trois mafias de petites factures et personne ne dira rien si elles venaient à disparaître donc… Je n’ai qu’à tous les tuer voyons. Pourquoi me prendre la tête plus longtemps ? Je les réunis dans une pièce et je fais un massacre, rapide et efficace. Il faut absolument que je trouve où ils organisent leurs réunions, il est maintenant temps de faire un petit tour dans les rues de ma ville.

Après une douche rapide chez le voisin du dessus, je me change pour paraître incognito et je commence à fouiller un peu partout pour trouver ce que je cherche. Je prends des informations par-ci par-là auprès des habitants qui sont bien content de recevoir des médicaments en échange ou d’autres produits en tout genre. Les zones que ces trois mafias occupent sont voisines et par logique ils vont se rassembler là où c’est avantageux pour les trois. Bien, très bien, donc si je ne me trompe pas, je saute sur cette poubelle, je regarde par la fenêtre et BIM, ils sont là ces trois péquenauds. Pierrot, Polo et Jacquot. Regardez les taper du poing sur la table avec leurs costumes trop grands pour eux. Ils se prennent vraiment pour de vrais gangsters ceux-là.

Je passe donc plusieurs nuits à surveiller cet endroit pour trouver leurs habitudes de réunions et ces cons se voient trois fois par semaine, tous les mardi, jeudi et dimanche. Pourquoi cela me parait si facile de m’occuper d’eux ? Allez j’y vais. Je commence à me diriger à toute berlingues vers la porte quand je m’arrête d’un coup en me tirant le col.

« T’es con ou t’es con ? Tu les tues comment avec ton corps de lâche et tes petits poings ?

Mais je t’emmerde, j’ai un fruit maintenant !

Ah ouais ? Et tu sais t’en servir convenablement au moins où tu comptes improviser et nous tuer ?

Comment ça nous ? Et t’es qui d’abord ? Depuis quand on est plusieurs dans ma tête ?

Mais ferme ta gueule et va élaborer un vrai plan connard.  »

Il a raison, enfin j’ai raison, retournons mettre au point un gaz toxique suffisamment puissant et rapide pour tous les tuer sans même risquer quoi que ce soit. Je retourne chez moi sans perdre de temps pour commencer à travailler là-dessus.