Jack se réveillait lentement de sa nuit alors que le timonier annonçait l’arrivée du navire sur une nouvelle terre à découvrir ! Encore quelques étapes et il pourrait se rendre au royaume de la Samba, mais pour le moment, il allait devoir attendre une prochaine navette !
Jack prit ses affaires éparpillées dans sa cabine, avant de monter sur le pont. Quelle ne fut pas sa surprise quand, lorsqu’il mit le pied dehors, et que le monde était devenu gris. Gris comment, me direz-vous ? Hé bien gris comme si tout le brouillard de South Blue s’était assemblé autour de l’île vers laquelle il se dirigeait… ce qui était relativement vrai. L’île dont la terre était prétendument en vue, c’était Grim Citadel, l’île la plus fade de ce coin du monde. Jack tendit l’oreille pour écouter les marins qui l’accompagnaient.
« On va devoir refaire des provisions ici, pour la traversée… J’ai pas envie de manger des trucs bouillis, moi. »
« Reste optimiste, gars, sinon tu vas attraper la déprime des locaux. »
Cette île n’avait l’air d’enchanter personne, et l’ambiance se dégradait à vue d’œil à chaque seconde qui rapprochait les marins de cet endroit qui semblait maudit. Jack, cependant, n’avait pas l’air inquiet, après tout, les îles qui l’ont vu naitre avaient la réputation d’être hostiles, et il avait parfaitement bien survécu à Dézoizos ! Alors haut les cœurs et direction Grim Citadel !
Les premiers pas sur le quai de l’île et les observations de Jack semblait confirmer les dires des marins. L’endroit était… calme, mais pas calme comme une jungle pleine de vie. Calme comme une pièce vide, sans un meuble pour l’égayer…
Le singe fit quelques pas vers la ville, observant les habitants. Leurs regards étaient… neutres, aucune joie, aucune tristesse, comme si toute joie de vivre leur avait été retiré… Le jeune marin commençait à comprendre en quoi cette ville était déprimante. Peut-être se rattraperaient-ils sur la ripaille, se demanda Jack…
Encore une fois, Quand il s’approcha d’un restaurant sans aucune décoration fantaisiste, il lut la carte pour y trouver… du bouilli. Des légumes bouillis, des fruits de mer bouillis, et de la viande bouillie… C’était donc ça ce que le marin voulait dire. Jack avait trop faim cependant pour faire la fine bouche, cependant, il commanda un plateau de fruits de mer bouillis, suivie d’un steak tartare bouilli, quoi que ça veuille dire, pour terminer par un fondant au chocolat bouilli.
Ce qui aurait pu être une spécialité locale était juste très exactement ce que cela décrivait. Fade, sans goût particulier, plein d’eau chaude à cause de la cuisson. C’était comme si tout ce qui rendait les ingrédients uniques et intéressant s’était évaporé avec l’eau de la cuisson… au moins ça remplissait le ventre… Et ça coûtait pas cher…
Il finit par chercher un endroit où résider pour quelques nuits, une auberge peut-être. Le singe trouva finalement un petit établissement, grisâtre comme tous les autres bâtiments de la ville, peut-être de l'île entière. A l'intérieur, toujours aucune décoration, à part une peinture réaliste et sans fioriture de l'île. La chambre, elle, était fonctionnelle, et c'est tout. Elle n'avait rien d'original, rien de beau... mais au moins il était possible de dormir dedans... Et elle n'avait pas l'air inconfortable... Bon, il était encore tôt, peut-être qu'il y avait quelque chose de plus intéressant à voir dehors.
Et de retour dans les rues, toujours aussi grises, avec autant de brouillard qu’avant, et aucune expression qui change sur la tête des locaux, et rien qui sorte de l’ordinaire, et des maisons qui se ressemblent toutes sans aucune nouveauté, et ce brouillard, et ces gens inexpressifs, et ces maisons sans originalité, ces gens, ces maisons, ce brouillard, gens, maisons, brouillard, g-
« MAIS QU’EST-CE QUI CLOCHE SUR CETTE ÎLE !? » Finit par hurler le singe en plein milieu de la ville, ce qui fit tourner quelques têtes, avant qu’elles reprennent leur même quotidien maussade.
Jack en avait assez ! Il allait trouver comment réveiller les gens de cette île, ou à défaut, de cette ville, quand bien même ça lui prendrait plusieurs jours ou plusieurs semaines, il leur arracherait une réaction !
Mais où commencer, et comment ? Se transformer en singe et amuser la gallerie ? Non, ça ferait peut-être rire un passant ou deux. Peut-être faire un spectacle, mais le singe n’avait aucune notion de troubadour…
Il lui fallait d’abord baliser les lieux, savoir ce qui faisait rire les locaux… si quelque chose pouvait les faire rire, ou même sourire un peu, ça serait un début !
« Vous allez sourire, vous verrez ! » cria-t-il à une foule toujours aussi indifférente.