Pose toi la question, mon pote. Tu préfères être du bon côté du pompe...

... ou être celui qui court ?

Il n'existe que très peu de lieu sur les quatre mers qui peuvent se targuer d'être aussi libre que Las Camp. J'veux dire, ça vous arrive de croiser plus de lascars que de gens honnête dans la journée ? Beh, ici, c'était le quotidien. Terre de problèmes et d'embrouilles, Las camp était l'endroit idéal pour tout pirate en manque de sensation forte, ou bien, qui cherchait à fuir la guardia le temps d'un instant. Mais avec autant d'abrutis réunis au même endroit, il faut bien avouer que la marine reste le dernier des soucis, surtout lorsque le danger vient avant tout de nos propres congénères hors la loi.

Pour Dante... autant dire qu'il était dans son élément. Déambulant dans les rues comme si l'île lui appartenait, il n'hésitais pas à bomber le torse et dévisager quiconque tentait de se lancer dans une baston de regards avec lui, surtout qu'avec son sourire chelou scotché en permanence sur sa ganache, il avait le don pour mettre mal à l'aise même le plus costaud des ratpis. « Quelle île de merde... ça alors, que des bons à rien, ces pirates, même pas foutus de construire un restaurant décent. » Un long soupir s'échappe d'entre ses lèvres. « Et puis à part des gus qui se foutent sur la gueule, y'a que dalle ici, vraiment, cette île PUE du cul. »

Mains dans les poches, regard blasé, triste constat se dresse alors devant lui. Soudain, comme traversé par un éclair de génie il s'arrête dans sa marche. Figé comme si le temps s'était arrêté l'espace d'un instant, un claquement de doigt lui fait reprendre son rythme endiablé. Son sourire s'élargit, signe qu'il vient de penser à sa prochaine malice. S'il ne s'était pas encore mis à saliver, c'est bien parce qu'il avait un standing à respecter, toutefois, le fait qu'il se soit soudainement mis à frotter ses mains en disait long sur l'idée qu'il avait derrière la tête ! Et en connaissant l'animal, ça ne pouvait être qu'une idée bizarre…

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« Est-ce que c'est prêt ? » éclairé par une faible lumière provenant d'une bougie vacillante, l'homme faisait le dernier état des lieux avant de passer à l'action. Son air patibulaire laissait penser qu'il était sans aucun doute l'homme en charge de ce dangereux périple. Vengeance froide, prête à être consommée, voilà un moment qu'il arpentait les mers afin d'atteindre l'objectif qu'il s'était fixé. Animé par un pur esprit de vendetta, il fixait l'objet de son ambition comme si la vie pouvait le quitter à tout instant, l'empêchant alors d'accomplir son destin. « Hum? Il est sur l'île ? » un sourire se dessine sur le visage de l'austère personnage. « Bien, ça fera une pierre deux coup, mettez vous en position... c'est bientôt l'heure. »

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« Nooon, mon pote, tu comprends pas ! C'est pas une question de loyauté, c'est avant tout une histoire de logique ! » Désaxage soudain, lui permettant d'esquiver une patate sauvage. Décidément, ces mecs là n'avaient aucune idée des règles de bienséance, qui répondait d'un coup de poing à une proposition de trahir son chef ? « T'sais, mon, pote, j'me serais contenté d'un "non" ! Pas besoin d'en arriver là.. y'a pas que la violence dans la vie... et puis surtout. »

Contraction soudaine du bras, éclair instantané... et c'est dans le menton qu'elle s'envole.


Et voici où commença les emmerdes de Dante, comme d'habitude, d'un simple injonction prononcée par l'un des gus qui accompagnait le regretté mec mis KO en une steak.


Les yeux de Dante gonflèrent, à la limite de s'extirper hors de leur orbite. « M-m-mais pourquoi ?! » les pirates étaient vraiment des gens étrange, en plus, le pire dans tout ça, c'est qu'il n'avait jamais vu ces types auparavant… avaient-ils l'habitude de se prendre des giga steak gratos de cette manière ? Était-ce chose commune chez eux ? Auquel cas, compréhensible qu'ils ne quittent pas ce trou à rat !

En attendant, voilà qu'il prenait ses jambes à son cou, et qu'il était poursuivi par tout un équipage qui n'avait qu'une seule intention : lui faire du mal...

PANIQUE A LAS CAMP:

Cavalcade ridicule le pousse à s'aventurer dans d'obscures ruelles, dans le but de semer ses poursuivants. Si dans les premières minutes de poursuite, cela emblait l'amuser, il faut croire que maintenant, il n'avait qu'une hâte, c'était que ça se termine… m'enfin, ce ne semblait pas être l'avis général. Bien qu'il se serait contenté d'un arrêt total des opérations, il dût quand même se coltiner injures et menaces par des personnes qui, visiblement, faisait tout pour ne pas le rattraper. Enfin, c'est ce qu'il semblait... les pirates des blues étaient-ils aussi faiblards ? Nan, ça devait sûrement être un cas isolé, sur le chemin il avait pu croiser des types à l'allure bien menaçante que ces gars là, c'en était presque ridicule !
De toute manière, le destin semblait l'avoir acculé contre le mur, littéralement. Bloqué dans un cul-de-sac, il était là troquant son sourire pour une mine bien moins enjoué, il expulsa un long soupir avant de se retourner, pour faire face à ses poursuivants. Des têtes de tueurs, du genre à tabasser quelqu'un même lorsqu'il est à terre. Voilà quelle était la vision du De Leone en se retournant.

« Du calme, du calme, les gars… pas besoin d'en arriver là, si ? » Lâchait un De Leone, auriculaire logé au fond de son oreille.
« L-La ferme ! T'as étalé mon pote, on va te niquer maintenant ! C'est la loi ! »
« C'est la loi ! OUAIS ! »

Os qui craquent, couteaux dégainés, matraque apparente, tout laissait présager à une bonne rouste ! Et pourtant, Dante était toujours là, à jouer la négoce. Peut être qu'ils allaient finalement prendre conscience de leurs actes et passer à autre chose, comme des gens civilisés… "peut-être" était le mot clé. Car comment expliquer la diplomatie à des idiots qui ne vivaient que de massacres et de pillages ? Il n'allait quand même pas se rabaisser à leur faire un dessin quand même ? Mmh... un dessin, non ? Voilà une bien meilleure idée.

Sourire sadique, enfin, plus que d'habitude. Il approche doucement du chef du petit contingent, celui qui venait de prendre la parole et qui semblait visiblement le plus assuré, de par sa proximité avec le De Leone, tandis que les autres étaient en mode stationnaire à quelques pas derrière.

« Alors, blondinet, t'as nul part où aller, t'es dans un cul de sac! »
« Ah… ouais, bien vu. Dites les mecs, la vengeance, tout ça, c'est cool mais... on pourrait pas se contenter d'une poignée d'excuses? JE. SUIS. DÉSOLÉ. Voilà, comme ça, c'est clair, nan ? »

L'homme se retourna alors, histoire de prendre en compte l'avis général... qui lui n'avait pas changé, visiblement, ils voulaient faire la bagarre. Bon, beh, plus le choix. Haussant les épaules alors que l'homme se retournait pour faire face à Dante, il déclencha un coup d'une violence rarissime.


La question subsidiaire qui apparut comme une évidence à la suite de ce coup, qui au passage avait mis totalement hors d'état de nuire leur capitaine, était la suivante : S'il en était capable depuis le début, pourquoi avait-il choisi de prendre la fuite ? Le remplissage, sûrement. Enfin, maintenant voilà qu'ils étaient attroupé autour de leur boss, avec de la vraie peur sur le visage ! Comment avait-il osé brisé le bro-code ? Quoi ? Vous vous attendiez à un type honorable ? Bordel c'est pas écrit samouraï sur son front à c'que j'sache ! Tout les moyens sont bons pour arriver à ses fins, retenez bien cette leçon !

Soudain ! Alors qu'il s'apprêtait à donner une bonne corrections à ces gugusse, il sentit comme une main qui aggripa son veston pour venir le tirer en arrière... un mec s'était déjà faufilé ? Non, ils étaient bien trop occupés à faire... peu importe. Hurlement viril, alors qu'il se voit tiré à l'intérieur d'une petite cave sombre. Il ne sait pas ce qu'il se passe, mais il comprends bien qu'il est en train de se faire bouler. Alors qu'il se met à crier, comme un homme, il sent qu'autour de lui commence à se nouer des liens, que son bassin, jambes et bras se voient attachés à une chaise.

« Vous êtes sûr que c'est lui ? » Lâche l'un d'entre eux.
« Ouais, pas de doute ! Un blondinet au sourire chelou, qui a souvent tendance à se retrouver dans la merde. »
« Ouais, mais qui nous dit que c'est notre homme ? Des blondinets chelous y'en a des milliers, surtout sur cette île maudite ! »
« On a qu'à lui demander..- »
« Beh ouais ! Pourquoi pas se balader avec une pancarte "Révolutionnaire" tant qu'on y est ? »
« Au moins, on aurait pas à chercher pendant quarante ans un type dont on ne sait rien ! »
« On devrait au moins appeler le chef, pour prendre confirmation. »

Oh ? Un petit pic d'intérêt... je reconnais ça, cette manière d'écarquiller les sourcils soudainement, puis de dégainer un regard de psychopathe... s'il pouvait se mettre à baver, nul doute qu'il serait en train de dégouliner au moment où l'on parle. Enfin, il n'était pas du genre à cracher sur une occasion lorsqu'elle se présente. D'un coup, la pièce s'illumina d'un bleu pétant, corps nappé de flammes bleutées, les liens attachés autour de Dante prirent feu, le libérant de ses entraves.

Sans attendre, il se leva de sa chaise, épousseta son veston et profita de la panique générale pour se saisir de l'escargophone, l'arrachant des mains de son propriétaire qui resta hébété. « ALLÔ ? OUAIS, C'EST DANTE ! » Lâchait le De Leone, au téléphone. « OUAIS OUAIS, NON, ÇA VA PAS LE FAIRE ! Cette île est totalement nulle à chier, j'veux dire... qu'est-ce qu'on fout sur une île de pirates, à la base ? C'est pas genre le travail de la police de s'occuper de ces gusses ? Hein ? Comment ça "Nous n'avons que faire de ces individus" tu t'prends pour qui ? Abruti ? Tu ferais mieux de m'envoyer des gars fissa-fissa. J'vais pas m'éterniser ici quarante ans... ouais, ouais... ooh... ok, d'accord... ça marche, j'attends les renforts, du moins, j'vais essayer de les attendre mais j'te promets rien... la prochaine fois on fera l'entretien en face-à-face, car je te sent très nerveux derrière ton téléphone et ça a le don de m'angoisser.. NE ME PARLES PAS DE HIERARCHIE, J'EMMERDE LA HIERARCHIE. Je suis Dante De Leone, je n'ai pas de patron, capisce ? Allez, bisous, à la prochaine ! OUI NE T'EN FAIS PAS, je m'occupes de tout ,dis simplement à tes gars de me rejoindre ici. En attendant, je réquisitionne les membres déjà sur place. »
 

« EH! OUVREZ CETTE FOUTUE PORTE! » Injonction lancée à qui veut l'entendre, alors que le poing d'un des sbires s'écrase inlassablement contre la porte de la cave. Depuis une bonne poignée de minutes, il était en train de s'exploser la main, espérant que le blond qui venait d'exploser son pote et le chef de leur petite bande ressorte de cet endroit, de manière à ce qu'il puisse lui aussi tenter sa chance et qui sait, peut être que c'est lui qui allait sortir vainqueur de toute cette petite histoire… après tout, son chef s'était fait mettre KO. Donc, s'il parvenait à éclater Dante, ce serait à son tour de devenir le boss à la place du boss ! « ALLEZ, SORS DE LA ! SINON J'ENFONCE LA PORTE! »
« Beh, qu'est-ce que t'attends pour le faire? » Reprit un banditos de la troupe.
« Idiot ! Ferme là, tu vois pas qu'elle est super solide cette porte ? C'est une feinte pour les faire sortir... »

Pas un pour rattraper l'autre, un problème propre à tout pirate. D'ailleurs, nul ne semblait avoir remarqué l'arrivée des deux nouveaux intervenants, rendez-vous secrets, message ? De quoi est-ce qu'ils pouvaient bien vouloir parler ? « Eh? Mais vous êtes-qui vous deux ? Qu'est-ce que vous baragouinez ? Allez, foutez-le camp, c'est pas un spectacle, bande de nazes ! » Après avoir fait craquer ses phalanges, l'homme s'approchait d'eux, comme pour les escorter hors de la scène. Heh, j'imagine que vous n'allez pas vous laisser faire, pas vrai ?

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Une explosion titanesque retentit, alors que s'abat une longue rampe de chargement sur la berge. Soulevant un nuage de poussière, cette dernière laisse planer un doute quant à ce qu'elle apporte avec elle. Ceci dit, au vu de l'envergure du navire, cette dernière ne laisse aucun doute... c'est...


Dissipant la fumée, un boulet de canon massif vient s'abattre sur l'une des structures de fortune de Las Camp, provoquant une nouvelle explosion. Les cris et l'agitation commencent soudainement à prendre le dessus sur les festivités des pirates, alors que se déverse vague après vagues de forbans. Ces derniers s'alignent devant la berge, tel une petite armée organisée, elle forme un couloir pour marquer l'arrivée de leur chef.

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« Vous pouvez m'expliquer pourquoi est-ce qu'on obéit à ce type ? On ne sait même pas qui c'est ! Il pourrait être un trait-.. »
« Chhhhhhhhut, bébé d'amour. » Lâche Dante, son index posé sur les lèvres de son interlocuteur. « A partir de maintenant, vous pouvez m'appeler patron, et en tant que tel, voilà mon premier Ordre ! SORTEZ DEHORS ET DEFENDEZ MOI BORDEL DE MERDE ! »

Haussement d'épaules collectif, même si tout le monde semblait assez confus par la décision, nul ne sembla broncher pour autant, la porte s'ouvrit en trombe, éclatant l'imbécile qui, depuis tout à l'heure, toquait comme un effréné. Émergea alors une poignée de révolutionnaires, haut en couleurs, puis, ce fut au tour de Dante de sortir de la petite cave.

« Eh? Vous êtes encore là ? J'aurais imaginé qu'après avoir vu une équipe de zoulous débarquer vous auriez pris vos jambes à votre cou ! Faut croire qu'ils sont pas si malin que ça les pirates... »
▬ « Maintenant que j'y pense, Dant-.. »
▬ « Boss, j'insiste. »
▬ « B-Boss, pourquoi est-ce qu'on devrait se battre avec des pirates ? On est pas censé être des libérateurs ou un truc du ge-.. »


Ouais, décidément... la révolution était quelque peu mal partie...