Dimitri Makarovitch
surnom ;
Barakaâge ;
22 ansorigine ;
Domaine de Roshwanblue de départ ;
South Bluegenre ;
Mrace ;
Humaintraits particuliers ;
////métier ;
MajordomeOccupation ;
Jouer au Casinosituation financière ;
C'est jamais vraiment un problèmetemps passé en mer ;
1 mois tout au plusmoyen de déplacement en mer ;
Tout dépend du jour et de ce que la chance lui réserveavis sur le gouvernement mondial ;
Sa soeur travaille pour la marine donc ça doit pas être si terrible que ça.avatar ;
Denji - Chainsaw Manparticularités physiques ;
Un regard bête mais attendrissantgroupe sanguin ;
xf-rire ;
«BWAHAHAahAhaHahaAH masterclass !!!!»tics et manies ;
Ne pas réfléchir avant d'agir / parler / penser /passions ;
Parier, fanfaronner, revisiter des recettes de cuisine à sa saucepeurs ;
La possible existence des zéros non-triviaux avec une valeur réelle autre que 1/2 entraînant l'autodestruction de la théorie des nombres.idéal ;
Vivre une vie cool, une vie qui fait dire aux gens "wa ce mec est cool"avenir ;
Devenir coolrêve ;
Etre le plus coolmort ;
Une mort de mec coolrégime alimentaire ;
Pas sain et franchement inquiétantsnack préféré ;
Le Bortsch à la Dimitriboisson préférée ;
Le Kvascaractère
Dimitri est un rayon de soleil dans un brouillard de médiocrité. Il voit le monde comme un terrain de jeu, un manège erratique et peu cohérent. Si cette vision pourrait être celle d’une personne se jouant des autres, cela n’est pas le cas du blondinet. Profondément bon et altruiste, il accueille les plaisirs de l’existence tels qu’ils sont et non pas comme ils devraient être. Il se laisse porter par les volutes sirupeuses de son incarnation, une bénédiction de chance et de stupidité.
Contrairement à sa sœur qui dû se battre pour ses idéaux, le roshwanais n’eut toujours qu’à tendre la main pour obtenir ce qu’il voulait. Comme si le destin lui-même se pliait à sa volonté. Comme si les dieux de notre monde s’étaient épris d’un vulgaire mortel. Par ailleurs, s’il ne s’enorgueillit de rien, bien conscient qu’il n’a aucun mérite dans son succès, cette chance surnaturelle l’anesthésia face aux dangers de l’existence. Puisqu’ils s’en est toujours sorti, aidé par une main invisible, il a été préservé de toute la perfidie qui consume les mers.
Ôde à l’innocence, Dimitri s’apprête à embarquer dans un périple voué à le mener aux frontières de la décadence.
Contrairement à sa sœur qui dû se battre pour ses idéaux, le roshwanais n’eut toujours qu’à tendre la main pour obtenir ce qu’il voulait. Comme si le destin lui-même se pliait à sa volonté. Comme si les dieux de notre monde s’étaient épris d’un vulgaire mortel. Par ailleurs, s’il ne s’enorgueillit de rien, bien conscient qu’il n’a aucun mérite dans son succès, cette chance surnaturelle l’anesthésia face aux dangers de l’existence. Puisqu’ils s’en est toujours sorti, aidé par une main invisible, il a été préservé de toute la perfidie qui consume les mers.
Ôde à l’innocence, Dimitri s’apprête à embarquer dans un périple voué à le mener aux frontières de la décadence.
technique
• style de combat ;
Dimitri ne réfléchit pas. Et ça, c'est de notoriété publique. Il agite son corps de manière aléatoire et espère que ce qu'il fait le sauvera. Le plus souvent, ça marche. Cette manière de se battre a au moins le mérite de surprendre l'adversaire. Comment anticiper les mouvements d'un homme qui n'a aucune conscience de ce qu'il fait ?• voie de combat ;
CARACTÉRISTIQUE SURHUMAINE (Chance)• fruit du démon ;
RAKI RAKI NO MI - FRUIT DE LA CHANCE• mangé depuis combien de temps ;
environ 2 mois• maîtrise du fruit ;
1/10 - A ce stade, difficile à dire si Dimitri a même conscience des propriétés du fruit• description du fruit ;
Ce fruit permet à celui qui le mange de manipuler sa chance et celle des autres à sa guise. L’utilisateur doit toucher quelqu’un pour influencer sa chance. La chance peut se transmettre d’une personne à une autre mais pas être créée ou effacée, et elle s’amenuise après avoir fait effet, jusqu’à s’épuiser.Pour l'instant, Dimitri ne sait rien faire de tout ça.
• inventaire de départ ;
pas grand chose pour être honnête• idée de l'évolution du personnage ;
Au fur et à mesure, il va probablement se rendre compte qu'il est pas si stupide que ça. Enfin si, mais que même en étant stupide il peut faire des trucs lui-même. Et même si s a chance l'aide grandement, c'est par ses propres moyens qu'il pourra accomplir de grandes choses.histoire
Aveugle, Dimitri arpentait les couloirs tortueux d’un bâtiment à la douce odeur de pisse et de moisissure. Véritable dédale froid et poisseux, sa structure semblait sans fin. Deux hommes lui emboîtaient le pas, l’un empoignant fermement son épaule et l’autre tenant un linceul sur son visage. Quelle plaie.
« Je demande un avocat ! Je connais mes droits ! »
Il essayait de mordre la main de son kidnappeur, sans succès.
« Oh mais ferme ta gueule ! C’est pas possible d’autant jacter ! »
Il est vrai que, même si le jeune homme était clairement victime de la situation, il n’avait pas été aisé pour ses ravisseurs de le supporter. A un moment, avant de pénétrer dans le bâtiment, il avait commencé à imiter une mouette dans l’espoir d’attirer des volatiles pour qu’ils viennent à sa rescousse. C’était un habitué du Casino, un vieillard ayant depuis bien longtemps perdu la boule, qui lui avait conseillé cette technique. Bien entendu, son râle n’eut d’autre effet que de mettre tout le monde mal à l’aise.
Finalement, c’est après ce qui sembla être une éternité que Dimitri fût assis sur une chaise et que la vue lui fût rendue. Il regardait autour de lui alors que ses yeux peinaient à s’habituer à l’éclairage, une main faisant écran sur son front. La lumière blafarde des néons irradiait ce qui semblait être la cave du bâtiment d’une lueur malade et corrosive. Le genre de lumière qui consume la rétine dans une éblouissante agonie. Autour de la table qui lui faisait face, quatre hommes le fixaient d’un regard carnassier et cruel. Celui de prédateurs prêts à bondir sur leur proie. Celui de charognards dont les silhouettes se fondent dans la pestilence de leur repas.
« Euh, salut ? »
Un des hommes se leva d’un bond, visiblement irrité par la façon dont Dimitri les saluait.
« Salut ?! »
« Bah ouais bonjour quoi. »
Nonchalant, insolent, idiot. Même face à quatre individus visiblement prêts à en découdre, Dimitri restait fidèle à lui-même.
« Du coup, qu’est-ce que vous me voulez ? Non parce que sinon j’ai des trucs à faire... »
Alors qu’un des homme s’apprêtait à se lever et mettre son poing dans le visage du garçon, l’un d’eux tendit son bras pour l’arrêter. Il avait l’air plus détendu, plus souple. Sa bouche était courbée dans un rictus moqueur, expression qui se distinguait de son regard à demi-fermé. Il avait cet aspect félin, coquin et joueur.
« Nul besoin de se battre. Dimitri, tu ne nous reconnais pas ? »
« Euh... » il faisait semblant de réfléchir « ...non ».
« Alors laisse moi te rafraîchir la mémoire. Lui là c’est Serguei. Tu l’as battu 89 fois d’affilé au Black Jack et depuis il est sur la paille. A côté c’est Nikolas, ancien grand nom du Poker à South Blue. Tu a joué contre lui en pariant tous tes jetons. Ayant une Quinte Flush, il a bien entendu suivi. Quelle ne fût pas sa surprise lorsque, inexpérimenté et candide, tu as révélé que tu avais une Quinte Flush Royale entre tes mains. Depuis, il est la risée du Casino et personne ne le prend plus au sérieux. Ici, c’est Igor. Il travaillait en tant que croupier dans l’établissement. Et putain, qu’il était bon à son job. Trente ans à travailler ici tu te rends compte ? L’oeuvre d’une vie. Mais un jour un individu a gagné tellement de fois d’affilé à sa table que le pauvre Igor a été accusé d’être de mèche avec lui et a été viré sans somation. Sans job, sa femme l’a quitté pour partir avec le voisin et il s’est retrouvé sans emploi car aucun employeur ne veut embaucher un fraudeur. Quant à moi, Aleksei, j’ai joué contre toi plusieurs fois. A plusieurs jeux différents. Et si mon destin n’est pas aussi tragique que celui des hommes autour de cette table, je n’arrive pas à comprendre comment ta chance peut être aussi insolente. Je te soupçonne de tricher, et je veux en avoir le coeur net.»
D’un geste vif, il empoigna un objet argenté et l’écrasa contre la table qu’il avait devant lui. Lorsqu’il le relâcha, le mouvement de ses phalanges laissa apparaître un revolver.
« Nous allons jouer à la Roulette Roshwanaise. Un jeu dans lequel il est difficile de tricher. Laisse moi t’expliquer les règles veux-tu ? »
La gorge de Dimitri s’était asséchée, comme ayant succombé aux martyrs de la panique.
« Chacun notre tour nous allons nous passer le revolver. Celui-ci est constitué de six chambres et dans l’une d’elle il y a une balle. Tour à tour, nous allons faire tourner le barillet et porter le canon à notre tempe. Une fois cela fait, nous appuierons sur la gâchette. Si la balle part, c’est Game Over. Sinon, nous continuons la partie. D’ailleurs, chacun est libre d’augmenter le nombre de balles dans le barillet au début de son tour. Mais il faut garder en tête que, même si tous les autres joueurs abandonnent en voyant la mise grimper, celui qui a fait augmenter le nombre de balles devra obligatoirement jouer. Sinon, et bien, nous nous occuperons de lui personnellement. »
« D’accord mais, qu’est-ce que je gagne à jouer ? »
Le rictus d’Aleksei s’élargit, fissurant la porcelaine de son visage dans une expression presque folle.
« Si tu refuses, nous te tuerons. Néanmoins, ta mort n’est pas la seule chose en jeu ce soir. Vois-tu, nous aimons tous parier ici et nous souhaitons tous jouer. Tu te trouves dans une salle de jeu clandestine, un endroit dans lequel les mises sont toujours alléchantes. Et ce soir, tous nos candidats se battrons pour ceci ».
Un autre homme, visiblement un employé, apporta un plateau sur lequel trônait un fruit à l’allure étrange. On aurait dit une orange mais à la peau spiralée et couverte d’or. Reflétant la lumière comme un joyau incandescent, sa simple apparition invita dans la pièce les muses de la richesse.
« Un fruit du démon ! Fraîchement récupéré. Si tu gagnes, tu l’emportes et tu nous prouves à tous que le destin est en ta faveur. Sinon, tu mourras comme le tricheur que tu es. »
Les yeux du jeune homme n’étaient pas en mesure de se détacher des volutes ambrées qui émanaient de l’agrume.
« Alors Dimitri, tu es de la partie ? Pas comme si tu avais le choix mais je trouve ça plus poli de te demander ».
« Ouais ok. »
Décontenancé, Aleksei eu un mouvement de recul.
« Tu te rends compte des implications ?! Non parce que quand même - »
« Ouais ouais vas y abrège, moins de blabla et plus de jeux. Je commence !».
Et c’est sous les regards ahuris de ses quatre bourreaux que l’homme à la chance surnaturelle s’empara du revolver. La Roulette Roshwanaise venait de commencer.
« Je demande un avocat ! Je connais mes droits ! »
Il essayait de mordre la main de son kidnappeur, sans succès.
« Oh mais ferme ta gueule ! C’est pas possible d’autant jacter ! »
Il est vrai que, même si le jeune homme était clairement victime de la situation, il n’avait pas été aisé pour ses ravisseurs de le supporter. A un moment, avant de pénétrer dans le bâtiment, il avait commencé à imiter une mouette dans l’espoir d’attirer des volatiles pour qu’ils viennent à sa rescousse. C’était un habitué du Casino, un vieillard ayant depuis bien longtemps perdu la boule, qui lui avait conseillé cette technique. Bien entendu, son râle n’eut d’autre effet que de mettre tout le monde mal à l’aise.
Finalement, c’est après ce qui sembla être une éternité que Dimitri fût assis sur une chaise et que la vue lui fût rendue. Il regardait autour de lui alors que ses yeux peinaient à s’habituer à l’éclairage, une main faisant écran sur son front. La lumière blafarde des néons irradiait ce qui semblait être la cave du bâtiment d’une lueur malade et corrosive. Le genre de lumière qui consume la rétine dans une éblouissante agonie. Autour de la table qui lui faisait face, quatre hommes le fixaient d’un regard carnassier et cruel. Celui de prédateurs prêts à bondir sur leur proie. Celui de charognards dont les silhouettes se fondent dans la pestilence de leur repas.
« Euh, salut ? »
Un des hommes se leva d’un bond, visiblement irrité par la façon dont Dimitri les saluait.
« Salut ?! »
« Bah ouais bonjour quoi. »
Nonchalant, insolent, idiot. Même face à quatre individus visiblement prêts à en découdre, Dimitri restait fidèle à lui-même.
« Du coup, qu’est-ce que vous me voulez ? Non parce que sinon j’ai des trucs à faire... »
Alors qu’un des homme s’apprêtait à se lever et mettre son poing dans le visage du garçon, l’un d’eux tendit son bras pour l’arrêter. Il avait l’air plus détendu, plus souple. Sa bouche était courbée dans un rictus moqueur, expression qui se distinguait de son regard à demi-fermé. Il avait cet aspect félin, coquin et joueur.
« Nul besoin de se battre. Dimitri, tu ne nous reconnais pas ? »
« Euh... » il faisait semblant de réfléchir « ...non ».
« Alors laisse moi te rafraîchir la mémoire. Lui là c’est Serguei. Tu l’as battu 89 fois d’affilé au Black Jack et depuis il est sur la paille. A côté c’est Nikolas, ancien grand nom du Poker à South Blue. Tu a joué contre lui en pariant tous tes jetons. Ayant une Quinte Flush, il a bien entendu suivi. Quelle ne fût pas sa surprise lorsque, inexpérimenté et candide, tu as révélé que tu avais une Quinte Flush Royale entre tes mains. Depuis, il est la risée du Casino et personne ne le prend plus au sérieux. Ici, c’est Igor. Il travaillait en tant que croupier dans l’établissement. Et putain, qu’il était bon à son job. Trente ans à travailler ici tu te rends compte ? L’oeuvre d’une vie. Mais un jour un individu a gagné tellement de fois d’affilé à sa table que le pauvre Igor a été accusé d’être de mèche avec lui et a été viré sans somation. Sans job, sa femme l’a quitté pour partir avec le voisin et il s’est retrouvé sans emploi car aucun employeur ne veut embaucher un fraudeur. Quant à moi, Aleksei, j’ai joué contre toi plusieurs fois. A plusieurs jeux différents. Et si mon destin n’est pas aussi tragique que celui des hommes autour de cette table, je n’arrive pas à comprendre comment ta chance peut être aussi insolente. Je te soupçonne de tricher, et je veux en avoir le coeur net.»
D’un geste vif, il empoigna un objet argenté et l’écrasa contre la table qu’il avait devant lui. Lorsqu’il le relâcha, le mouvement de ses phalanges laissa apparaître un revolver.
« Nous allons jouer à la Roulette Roshwanaise. Un jeu dans lequel il est difficile de tricher. Laisse moi t’expliquer les règles veux-tu ? »
La gorge de Dimitri s’était asséchée, comme ayant succombé aux martyrs de la panique.
« Chacun notre tour nous allons nous passer le revolver. Celui-ci est constitué de six chambres et dans l’une d’elle il y a une balle. Tour à tour, nous allons faire tourner le barillet et porter le canon à notre tempe. Une fois cela fait, nous appuierons sur la gâchette. Si la balle part, c’est Game Over. Sinon, nous continuons la partie. D’ailleurs, chacun est libre d’augmenter le nombre de balles dans le barillet au début de son tour. Mais il faut garder en tête que, même si tous les autres joueurs abandonnent en voyant la mise grimper, celui qui a fait augmenter le nombre de balles devra obligatoirement jouer. Sinon, et bien, nous nous occuperons de lui personnellement. »
« D’accord mais, qu’est-ce que je gagne à jouer ? »
Le rictus d’Aleksei s’élargit, fissurant la porcelaine de son visage dans une expression presque folle.
« Si tu refuses, nous te tuerons. Néanmoins, ta mort n’est pas la seule chose en jeu ce soir. Vois-tu, nous aimons tous parier ici et nous souhaitons tous jouer. Tu te trouves dans une salle de jeu clandestine, un endroit dans lequel les mises sont toujours alléchantes. Et ce soir, tous nos candidats se battrons pour ceci ».
Un autre homme, visiblement un employé, apporta un plateau sur lequel trônait un fruit à l’allure étrange. On aurait dit une orange mais à la peau spiralée et couverte d’or. Reflétant la lumière comme un joyau incandescent, sa simple apparition invita dans la pièce les muses de la richesse.
« Un fruit du démon ! Fraîchement récupéré. Si tu gagnes, tu l’emportes et tu nous prouves à tous que le destin est en ta faveur. Sinon, tu mourras comme le tricheur que tu es. »
Les yeux du jeune homme n’étaient pas en mesure de se détacher des volutes ambrées qui émanaient de l’agrume.
« Alors Dimitri, tu es de la partie ? Pas comme si tu avais le choix mais je trouve ça plus poli de te demander ».
« Ouais ok. »
Décontenancé, Aleksei eu un mouvement de recul.
« Tu te rends compte des implications ?! Non parce que quand même - »
« Ouais ouais vas y abrège, moins de blabla et plus de jeux. Je commence !».
Et c’est sous les regards ahuris de ses quatre bourreaux que l’homme à la chance surnaturelle s’empara du revolver. La Roulette Roshwanaise venait de commencer.
Les quelques mots qu’eut Dimitri firent l’effet d’une bombe sur les hommes qui l’entouraient. S’ils étaient tous certains de leur décision en venant ici, aucun n’avait anticipé la réaction de leur victime. Il prenait tout avec tant de légèreté, comme si la défaite lui était impossible. Il avait l’aura d’un être choisi par le destin, un homme béni par la providence. En réalité, il était profondément stupide. Il fonctionnait à l’instinct et n’utilisait jamais véritablement son cerveau. Si ce comportement en aurait mené plus d’un sur les sentiers décharnés de la mort, le roshwanais, lui, arpentait les routes de l’opulence.
Même ses doigts, qui chargeaient le barillet de l’arme, trahissaient son manque de discernement. Il y avait un écart flagrant entre les mouvements nonchalants de ses phalanges et l’instrument de mort qu’elles manipulaient. L’unique balle qu’il faisait glisser dans sa main avait presque perdu son aura meurtrière. Figée dans l’espace, elle n’était plus qu’un fragment de métal dont la morsure ne suffirait à égratigner un enfant. Pourtant, lorsque le canon de l’arme fût dirigé vers sa tempe, la scène se mua brutalement en un spectacle mortifère. Dans les limbes de l’instant, tout n’en était que plus malsain. On aurait dit qu’une muse d’innocence s’apprêtait à s’ôter la vie. Le doigt sur la détente, le blondinet retenait son souffle. Un, deux et…
CLIC !
L’air s’invita à nouveau dans les poumons des participants.
« BWAHAHAHAHA !!!! A VOUS MAINTENANT !»
D’un simple mouvement de poignet, hilare sur sa chaise, Dimitri avait lancé l’arme à l’homme à sa droite. Celui-ci la réceptionna de justesse et, hésitant, la chargea à son tour. Il semblait décontenancé par la morsure froide du métal qui, de par son alliage, engourdissait ses mains. En plongeant son regard dans sa propre réflexion, il ne voyait qu’une vision cauchemardesque de lui-même. Miroir grotesque, l’arme lui montrait toute l’absurdité de la situation. Quand vint son tour de porter le revolver à son crâne, il ne pût se décider à tirer. Il n’avait jamais vraiment été chanceux, il repensait à toutes ses parties perdues par les caprices du destin. Il n’était pas sûr de vouloir le faire et -
« OH TU TE BOUGES ?! »
Surpris par l’intervention de Dimitri, l’homme referma son doigt sur la détente...
CLIC !
Les yeux écarquillés, dénués de vitalité, le survivant passa l’arme à son voisin. Et ainsi de suite jusqu’à ce que ce soit à nouveau le tour du blondinet. Le premier tour s’était déroulé sans qu’aucun des participants ne perde. Quelle plaie…
Visiblement plus angoissé qu’avant, Dimitri contemplait les balles qu’il avait devant lui. Il avait compté sur sa chance pour que tous les autres participants soient éliminés lors de la première manche, ce qui lui aurait grandement facilité la vie. Sans succès. Peut-être fallait-il être plus incisif ? Peut-être fallait-il miser plus gros ? Mais avait-il seulement assez confiance en sa chance pour faire ce qu’il s’apprêtait à faire ? Pouvait-il suivre le hasard et ce aveuglément ?
Vous voyez toutes ces interrogations ? C’est le cheminement de pensée d’un être décemment constitué. Ce que n’est pas Dimitri. Ce qu’il n’a jamais été. Tel un fou, il avait rempli le barillet de cinq balles. Il avait fait tourner celui-ci dans un mouvement désabusé et, avant que quiconque ne puisse véritablement comprendre ce qui était en train de se passer, porta le revolver à se tempe.
« Et bien si je gagne c’est tant mieux, sinon c’est un peu gênant. »
Ses bourreaux échangèrent des regards perplexes, flirtant entre l’incompréhension et l’appréhension. Ce garçon n’était pas un tricheur, c’était un fou ! Un fou à qui la vie avait accordé un sursis et ce depuis bien trop longtemps.
CLIC !
« BWAHAHAHAHAHAAHA J’AI GAGNE !»
Dimitri lança l’arme à son voisin.
« Sauf si tu veux t’y essayer ! »
Un à un, les autres participants quittèrent la table, visiblement tous sonnés par ce qui venait de se passer. Aucun n’était assez fou pour mettre ainsi sa vie en jeu.
« Du coup moi je récupère ça ! »
Penchant son buste sur la table, le blondinet attrapa le Fruit du Démon et ce sous les yeux vitreux d’Aleksei. Visiblement, celui-ci n’arrivait pas à mettre des mots sur la partie qui venait de prendre fin. Comment un homme pouvait-il avoir si peu de jugeote pour qu'il en vienne à miser cinq balles dans une manche de roulette roshwanaise ? Qui était donc cet énergumène ?
« Oh hey Aleksei ? Oui du coup je m’en vais et euh tu feras attention j’ai gagné. Je ferme la porte derrière moi ? »
Aucune réponse.
« ...Ouais je vais fermer la porte derrière moi ».
Le roshwanais se saisit alors de son gain et, avant de quitter la pièce, embrassa le front humide d’un Aleksei inerte.
Euh bonsoir ?
