Par une douce promenade d'été [Mérédith/Cécil]

C’est l’été aujourd’hui à Frauce. Les prés sont parcourus d’un vent chaud qui remue les épis de blé qui tendent à dorer tandis que le ciel, lui, voit son voile azur parcouru de quelques nuages aux formes douces et appétissantes. C’est en cette saison que les nobles des villes partent en vacances dans les campagnes, non loin des rivières et des clairières ombragées. Les demoiselles déambulent dans les parcs ou sur les routes de terre battue dans leurs tenues d’été flambant neuves et se font courtiser sous l’atmosphère propice de l’été. Les chevaliers, eux, doivent probablement être en train d’entraîner les nouveaux sous le soleil. Mon coeur se serre légèrement alors que mon esprit vagabonde. Je me demande ce que fait mère ? Probablement en train de préparer les réceptions d’été. Et père ? Certainement en train de voyager entre les chantiers navals de l’île. Et Aliénore ? Aux côtés de mère en train d’apprendre son rôle d’héritière, maintenant que j’ai perdu ce titre … Et la reine ?

Je pousse un long sourir alors que je referme mon journal, incapable de rédiger quoique ce soit. Les idées fusent dans ma tête mais aujourd’hui, je suis incapable de les poser sur le papier. Tant pis, ce genre de choses arrivent je suppose. Je me redresse doucement du banc de pierre sur lequel je viens de passer quelques heures, dissimulé par les nombreuses feuilles d’un chêne centenaire. Avant de me lever, je me perds quelques instants dans les lumières qui dansent avec les ombres de l’arbre, sur le sol. Puis, mon regard se pose sur mon épaule.

Plus de danse pour moi je suppose… me dis-je intérieurement.

Depuis quelques jours, je n’ai plus le droit de porter l’armure de l’ordre et n’importe quel autre symbole ostentatoire de ma loyauté. J’ai été jugé coupable de tout un tas de chefs d’accusations et ai été banni de Frauce. Quelle épreuve pénible … et dire que je ne peux même plus approcher le palais royal ou voir ma famille. Je suis forcé de dormir dans des auberges le soir venu tant que je n’ai pas trouvé de moyen de partir. Évidemment, je sais que ma famille et la reine ont intercédés en ma faveur durant ce procès et que la conclusion de ce celui-ci était ce que nous attendions. Néanmoins, je mentirais si je disais que tout celà ne m'affecte pas.

…

Je pousse un long soupir, comme pour évacuer toutes ces idées sombres qui tranchent avec la clémence du climat. Je ne dois pas gâcher mes dernières heures sur Frauce à me lamenter, au contraire, je devrais être fier. Fier d’avoir tenu mon serment, fier d’avoir un entourage si aimant et fier de prendre la mer pour remplir une promesse. D’un pas sûr je me dirige vers la sortie des jardins des faubourgs de la capitale, jusqu’à ce que quelque chose captive mon attention. Je redresse la tête. D'où vient cette odeur de jasmin sucrée ? Je change de direction et me mets à arpenter cet endroit que je connais peu.

A ma grande surprise, mon regard s’illumine devant cette agréable surprise. Caché entre de grands arbres, se trouvait un endroit pareil ? Je m’avance, captivé par l’innocence et la beauté de cet environnement. Un jardin, parcouru de chemins et d’arches fleuries autour des ruines d’un ancien bâtiment de pierre. D’ici, chaque fleur semble entretenue avec passion et expertise. Une immense glycine s’est appropriée le lieu et encercle paisiblement quelques variétés de fleurs colorées.  

De la freesia ! dis-je en souriant, d’une voix basse.

Je m’approche doucement de ces quelques fleurs importées de Grand Line, colorées et à l’odeur unique. Je place doucement une fleur mauve entre mes doigts et m’approche délicatement d’elle pour pouvoir me délecter de son parfum. Aaaaah… Ce doux parfum me fait rougir de plaisir. Il est rare de voir ce genre de variétés ici et encore plus de sentir son odeur. Après tout, elle ne dispose pas d’essence que les parfumeurs peuvent utiliser. Elle est un bijoux qui appartient à la nature et à elle seule, elle est une fleur muette.