« motor city, long drive check-in »
Alderson. Quelque part sur Grand Line, plus précisément sur sa première partie, nommée le Paradis, chose relativement étonnante quand on la compare aux blues qui semblent pourtant d'un véritable jardin d'enfants face aux flots insondables de la route de tous les périls. Cette île était connue comme ressemblant à une véritable bulle temporelle, comme un avant-goût d'un futur où l'acier et le chrome étaient omniprésents. Dans cette ville où la fumée et l'essence sont les odeurs principales chatouillant vos narines, se trouvaient les Améliorés. Des personnes qui troquaient leurs parties organiques au profit de prothèses mécaniques, des bras d'acier permettant de porter deux fois son poids, des jambes aux propulseurs permettant de sauter plus haut... Pour certains, la limite entre l'Homme et la machine était assez fine pour y glisser un pied... quitte à le perdre.
Parmi ce flot d'êtres divers qui marchaient d'un pas étrangement rythmé dans la jungle de béton de la capitale aux rouages, Zhan, se trouvait un bureau. Un bureau enfoncé dans les quartiers pauvres de la ville, où pullulaient les ingénieurs de bas-étages, proposant des prothèses de mauvaise qualité, mais vendus à des prix si compétitifs que la plupart fermaient les yeux, en espérant se faire assez d'argent avec ses extensions pour se sortir de la misère. Chose qui n'arrivait malheureusement pas réellement, forçant ensuite ces derniers dans une spirale infernale de dettes... Qui amenaient la plupart à s'élancer dans le crime.
Et ce bureau, justement, était là pour remettre un peu d'ordre. À l'intérieur de ces quatre murs, se trouvait un Amélioré à l'aspect plus mécanique qu'humain, plus de deux mètres de haut d'acier. Sa tête, un pistolet typé colt au barillet qui grinçait légèrement à chacun de ses pas, attirait les regards. Et sa voix, rocailleuse, qui s'échappait de cette trachée artificielle, donnait à cet homme un air de grand monstre à faire chialer les gamins. Et ça tombait bien : les enfants, ce n'était pas son truc. Sigurd, Inspecteur d'Améliorés, pour vous servir. L'homme était à son compte, et usait de ses larges muscles et de son expérience du combat pour régler les problèmes liés aux possesseurs de prothèses : que ça soit des criminels recherchés par le gouvernement, que de pauvres petits particuliers qui souffraient de revendeurs peu scrupuleux ou d'ingénieurs du dimanche.
Mais malgré tout ça... l'immense colosse ne semblait pas forcément dans son assiette. Son corps enfoncé dans un vieux fauteuil marqué par le temps, grognait doucement en massant son bras, caché derrière son t-shirt d'un noir de jais. Cette nuit, le Cyborg s'était salement battu contre un Sur-Amélioré, quelqu'un qui comme lui possédait une très grande partie de son corps mécanisé. Sans anti-douleurs, le malheureux avait perdu le contrôle, poussé à bout par la douleur lancinante qui rythmait ses journées. Et le bougre tapait fort. Si jusque-là, Sigurd avait réussi à gagner ses combats sans trop de casse, ici, c'était bien la première fois qu'il était incapable de se retaper tout seul, depuis la fin de la guerre.
Il devait faire un tour chez un mécanicien.
Ces mots s'échappèrent de sa mâchoire d'acier par réflexe. Trouver un mécanicien, un ingénieur, était bien la dernière chose qu'il désirait. Quelques flashes de son passé dans l'armée vinrent faire tiquer le Colt, qui espérait repousser au maximum le moment fatidique où quelqu'un poserait son regard sur lui pour l'ausculter... comme un objet, dans un sens. Après tout, c'était une grande boite de converse, un docteur classique ne comprendrait rien à sa situation.
Attrapant les clefs du bureau, l'homme s'échappa alors de la bâtisse, fermant consciencieusement la porte à clef. Trop, peut-être, vu qu'après quelques pas vers la ruelle, il s'empressa de revenir vers la porte pour bien vérifier qu'elle était fermée. On sait jamais. Enfin, le voilà parti, s'élançant dans les ruelles de Zhan, sous les regards de certains passants qui, malgré les années, étaient toujours étonné de voir cette tête de pistolet enfoncé si profondément dans la ville.
La voix venait d'un homme au bras mécanisé, derrière une petite roulotte d'où s'échappait une délicieuse odeur de viande hachée. Des croquettes de viandes aux épices et aux herbes, que s'arrachaient les divers ouvriers qui travaillaient non-stop dans les différents chantiers parsemant la ville. Le sourire aux lèvres, et comme pour attirer le Géant de fer à son étal, le vendeur dégaina une petite ombrelle pour ventiler sa nourriture, l'odeur se propulsant directement contre le Golem, pour qui l'effet de cette attaque surprise était tout simplement destructeur.
L'odeur encore enfoncée dans son crâne, Sigurd s'échappa néanmoins de ce traquenard gustatif pour s'enfoncer dans le quartier où la plupart des ingénieurs séjournaient, comme pour stimuler leurs élans créatifs en s'opposant chaque jour que Dieu faisait. De nombreuses personnes se trouvaient dans ses ruelles : de jeunes possesseurs de prothèses qui profitaient de leurs acquisitions, des personnes recherchant la perle rare à installer, et d'autres qui venaient tout comme Sigurd réparer leurs ajouts mécaniques. Malheureusement, nombre de ces vendeurs ne valait pas trois clopinettes, mais Sigurd n'avait pas le choix.
D'un regard invisible, le Colt passa d'une échoppe à une autre, fouillant dans sa mémoire pour se rappeler via ses nombreuses affaires résolues quelles boutiques il devait mieux éviter... avant de s'engouffrer dans une qu'il ne connaissait pas.
Et qu'il n'oublierait jamais.
Parmi ce flot d'êtres divers qui marchaient d'un pas étrangement rythmé dans la jungle de béton de la capitale aux rouages, Zhan, se trouvait un bureau. Un bureau enfoncé dans les quartiers pauvres de la ville, où pullulaient les ingénieurs de bas-étages, proposant des prothèses de mauvaise qualité, mais vendus à des prix si compétitifs que la plupart fermaient les yeux, en espérant se faire assez d'argent avec ses extensions pour se sortir de la misère. Chose qui n'arrivait malheureusement pas réellement, forçant ensuite ces derniers dans une spirale infernale de dettes... Qui amenaient la plupart à s'élancer dans le crime.
Et ce bureau, justement, était là pour remettre un peu d'ordre. À l'intérieur de ces quatre murs, se trouvait un Amélioré à l'aspect plus mécanique qu'humain, plus de deux mètres de haut d'acier. Sa tête, un pistolet typé colt au barillet qui grinçait légèrement à chacun de ses pas, attirait les regards. Et sa voix, rocailleuse, qui s'échappait de cette trachée artificielle, donnait à cet homme un air de grand monstre à faire chialer les gamins. Et ça tombait bien : les enfants, ce n'était pas son truc. Sigurd, Inspecteur d'Améliorés, pour vous servir. L'homme était à son compte, et usait de ses larges muscles et de son expérience du combat pour régler les problèmes liés aux possesseurs de prothèses : que ça soit des criminels recherchés par le gouvernement, que de pauvres petits particuliers qui souffraient de revendeurs peu scrupuleux ou d'ingénieurs du dimanche.
Mais malgré tout ça... l'immense colosse ne semblait pas forcément dans son assiette. Son corps enfoncé dans un vieux fauteuil marqué par le temps, grognait doucement en massant son bras, caché derrière son t-shirt d'un noir de jais. Cette nuit, le Cyborg s'était salement battu contre un Sur-Amélioré, quelqu'un qui comme lui possédait une très grande partie de son corps mécanisé. Sans anti-douleurs, le malheureux avait perdu le contrôle, poussé à bout par la douleur lancinante qui rythmait ses journées. Et le bougre tapait fort. Si jusque-là, Sigurd avait réussi à gagner ses combats sans trop de casse, ici, c'était bien la première fois qu'il était incapable de se retaper tout seul, depuis la fin de la guerre.
Il devait faire un tour chez un mécanicien.
Bordel de merde... |
Ces mots s'échappèrent de sa mâchoire d'acier par réflexe. Trouver un mécanicien, un ingénieur, était bien la dernière chose qu'il désirait. Quelques flashes de son passé dans l'armée vinrent faire tiquer le Colt, qui espérait repousser au maximum le moment fatidique où quelqu'un poserait son regard sur lui pour l'ausculter... comme un objet, dans un sens. Après tout, c'était une grande boite de converse, un docteur classique ne comprendrait rien à sa situation.
Attrapant les clefs du bureau, l'homme s'échappa alors de la bâtisse, fermant consciencieusement la porte à clef. Trop, peut-être, vu qu'après quelques pas vers la ruelle, il s'empressa de revenir vers la porte pour bien vérifier qu'elle était fermée. On sait jamais. Enfin, le voilà parti, s'élançant dans les ruelles de Zhan, sous les regards de certains passants qui, malgré les années, étaient toujours étonné de voir cette tête de pistolet enfoncé si profondément dans la ville.
Salut, Sig' ! Alors, ça roule ? |
La voix venait d'un homme au bras mécanisé, derrière une petite roulotte d'où s'échappait une délicieuse odeur de viande hachée. Des croquettes de viandes aux épices et aux herbes, que s'arrachaient les divers ouvriers qui travaillaient non-stop dans les différents chantiers parsemant la ville. Le sourire aux lèvres, et comme pour attirer le Géant de fer à son étal, le vendeur dégaina une petite ombrelle pour ventiler sa nourriture, l'odeur se propulsant directement contre le Golem, pour qui l'effet de cette attaque surprise était tout simplement destructeur.
Raah, j'ai pas l'temps. Ni l'argent. Si je dépense pas tout ce que j'ai pour réparer mon foutu bras, j'viendrai. |
J'te prends au mot ! |
L'odeur encore enfoncée dans son crâne, Sigurd s'échappa néanmoins de ce traquenard gustatif pour s'enfoncer dans le quartier où la plupart des ingénieurs séjournaient, comme pour stimuler leurs élans créatifs en s'opposant chaque jour que Dieu faisait. De nombreuses personnes se trouvaient dans ses ruelles : de jeunes possesseurs de prothèses qui profitaient de leurs acquisitions, des personnes recherchant la perle rare à installer, et d'autres qui venaient tout comme Sigurd réparer leurs ajouts mécaniques. Malheureusement, nombre de ces vendeurs ne valait pas trois clopinettes, mais Sigurd n'avait pas le choix.
D'un regard invisible, le Colt passa d'une échoppe à une autre, fouillant dans sa mémoire pour se rappeler via ses nombreuses affaires résolues quelles boutiques il devait mieux éviter... avant de s'engouffrer dans une qu'il ne connaissait pas.
Et qu'il n'oublierait jamais.